Les patrons interrogés par la CGEM envisagent l’avenir proche avec appréhension. Si 32% pensent que leur situation va s’améliorer, ce chiffre est en baisse de 11% par rapport au dernier baromètre de conjoncture, qui a porté sur le premier trimestre de 2014. Ainsi, 44% pensent que leur situation économique restera inchangée, tandis que 12% craignent de la voir empirer.

Dans le détail, mis à part la situation des stocks, tous les autres indicateurs comprenant la production, les exportations, le taux d’utilisation des capacités de production, le carnet des commandes, le chiffre d’affaires, la rentabilité et la trésorerie se sont détériorés au second trimestre.

“S’agissant de la situation future de l’entreprise, les managers sont sensiblement moins nombreux ce trimestre à envisager une amélioration,” indique le document de la CGEM.

L’étude basée sur un échantillon de 600 cadres d’entreprises, prend en considération les paramètres de taille, d’effectif et de chiffre d’affaires. Cette pondération fait que les sentiments et perceptions des grandes structures transparaissent davantage que les petites dans les résultats.

Moins d’emploi et d’investissement

Premières conséquences immédiates de la dégradation de la perception chez nos patrons: moins d’emploi et moins d’investissements. La majorité des répondants n’a pas recruté au second trimestre et ne sont pas diposés à le faire, et 21% ont diminué leurs effectifs, tandis que 12% seulement ont embauché. Pour le prochain trimestre, les mêmes tendances se feront ressentir.

Quant à l’investissement, il a enregistré une baisse au cours des 3 derniers mois. Le patronat signale que les entreprises qui ont le plus investi sont les compagnies étrangères ainsi que celles basées dans l’Oriental et la région de Taza-Hoceima. En outre, les intentions d’investir lors du prochain trimestre perdent encore des points par rapport à la période précédente.

Fiscalité, éducation et justice

Interrogés quant aux facteurs qui menacent le plus la stabilité de leur activité économique, les créances impayées ont été quasi-unanimement pointées du doigt, ainsi que la concurrence déloyale et l’accès au financement, qui se durcit de plus en plus.

Parmi les préoccupations majeures des patrons, figurent la fiscalité, l’éducation et la Justice. Pour les patrons, moins d’un dirigeant sur trois pense que le gouvernement prend en compte ces soucis, et plus d’un dirigeant sur deux estime que les mesures économiques de l’Exécutif n’ont pas gagné son adhésion.