Crash en Ukraine: consternation internationale, appel à une enquête “libre”

Le crash de l'avion malaisien avec à bord 298 personnes, probablement abattu par un missile au-dessus d'une zone de conflit en Ukraine, suscitait vendredi colère et consternation. Les séparatistes prorusses promettent un accès libre aux enquêteurs.  

Crash en Ukraine: consternation internationale, appel à une enquête “libre”

Le 18 juillet 2014 à 10h36

Modifié le 18 juillet 2014 à 10h36

Le crash de l'avion malaisien avec à bord 298 personnes, probablement abattu par un missile au-dessus d'une zone de conflit en Ukraine, suscitait vendredi colère et consternation. Les séparatistes prorusses promettent un accès libre aux enquêteurs.  

Des secouristes travaillant sur le site ont indiqué à l'AFP qu'une des boites noires avait été retrouvée. Mais ces boites ne pourront probablement pas aider à déterminer l'origine du tir de missile supposé, dont les autorités ukrainiennes et les séparatistes prorusses s'accusent mutuellement.

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a indiqué vendredi que les séparatistes prorusses avaient accepté d'offrir "un accès sûr" à "une commission nationale d'enquête, comprenant des enquêteurs internationaux", lors d'une visioconférence réunissant l'organisation, l'Ukraine, la Russie et les insurgés.

Auparavant, le président américain Barack Obama avait réclamé une enquête "rapide" et "sans entraves", lors d'une conversation téléphonique avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays comptait 154 ressortissants à bord. Washington est prêt à fournir "de l'aide immédiate en faveur d'une enquête internationale rapide, complète, crédible et sans entraves" en Ukraine, a assuré M. Obama. Pour faciliter les opérations, les Etats-Unis appellent "toutes les parties concernées - la Russie, les séparatistes prorusses et l'Ukraine - à un cessez-le-feu immédiat".

Sur le lieu du crash, les débris de l'avion, qui s'est disloqué en vol selon des témoins, sont éparpillés sur des kilomètres carrés dans une zone de campagne autour du village de Grabove, dans l'est de l'Ukraine, non loin de la ligne de front entre séparatistes prorusses et forces loyalistes ukrainiennes.

Sous une pluie fine, les secouristes préparaient vendredi matin la récupération des restes des 298 passagers et membres d'équipage qui se trouvaient à bord de l'appareil.

Origine incertaine du missile présumé

Des experts des services de renseignement américains estiment que le Boeing 777 de Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, a été abattu par un missile sol-air dont l'origine reste cependant encore incertaine. Les experts étudient leurs données pour savoir si l'engin a été tiré par les séparatistes prorusses, selon un responsable sous couvert de l'anonymat.

Les autorités de Kiev et les rebelles se sont immédiatement accusés d'être à l'origine d'un éventuel tir de missile, sans qu'aucun élément matériel ne permette d'en attribuer solidement la responsabilité.

L'accident est intervenu "dans le contexte d'une crise en Ukraine alimentée par le soutien russe aux séparatistes, y compris à travers des armes, du matériel et de l'entraînement", a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.

Une centaine de passagers étaient en route vers l'Australie, via Kuala Lumpur, pour participer à la conférence internationale sur le sida, qui se tient tous les deux ans, ont affirmé vendredi les médias australiens. L'édition 2014 démarre dimanche à Melbourne.

Selon ces informations, non confirmées, ces passagers étaient des chercheurs, des praticiens et des activistes spécialisés dans cette maladie et qui devaient prendre un vol pour Melbourne une fois arrivés à Kuala Lumpur. Parmi eux, le chercheur néerlandais Joep Lange, figure internationale de la lutte contre le sida.

"Un meurtre affreux"

Outre les 154 Néerlandais à bord, l'avion transportait 43 Malaisiens (dont 15 membres d'équipage), 27 Australiens, 12 Indonésiens, 9 Britanniques, 4 Allemands, 5 Belges, 3 Philippins, un Canadien, selon le dernier décompte fourni par Malaysia Airlines vendredi matin.

La nationalité des autres passagers était en cours de vérification. "Plusieurs Français pourraient avoir été dans l'avion", selon le président français François Hollande. Aux Pays-Bas, la presse, "sous le choc", dénonce vendredi "un meurtre affreux" et évoque "une vague de tristesse et de désarroi".

Le crash faisait également la Une de la presse russe, qui s'interroge sur l'identité des responsables de la tragédie. Pour le quotidien Kommersant qui cite une source dans l'aviation russe, Kiev "aurait dû entièrement interdire les vols dans les zones" en proie aux combats dans l'est du pays.

Des messages affichés - et parfois rapidement enlevés - sur des sites internet rebelles et des conversations interceptées par les services de sécurité ukrainiens laissent penser que l'appareil a pu être abattu par erreur par les rebelles, qui l'auraient pris pour un avion militaire ukrainien.

Si jamais cette hypothèse, à traiter avec prudence dans le contexte d'une virulente guerre de propagande et de désinformation, se confirmait, la position des séparatistes et de leur allié Vladimir Poutine se trouverait considérablement affaiblie face à la communauté internationale. Pour le président russe, c'est l'Ukraine qui "porte la responsabilité de cette terrible tragédie".

Après le décrochage des Bourses européennes et américaines jeudi, à la suite de l'annonce de la catastrophe qui fait craindre une escalade des tensions géopolitiques aux conséquences incertaines pour l'économie mondiale, les places asiatiques cédaient à leur tour du terrain vendredi. Le pétrole progressait nettement, dopé par les tensions géopolitiques.

L'action de Malaysia Airlines, elle, plongeait à la Bourse de Kuala Lumpur. C'est le deuxième appareil perdu en quatre mois par la compagnie, après le MH370 mystérieusement disparu le 8 mars alors qu'il se rendait à Pékin. Plusieurs compagnies aériennes asiatiques avaient modifié leur trajectoire depuis plusieurs semaines, afin de ne plus avoir à survoler l'Ukraine, par mesure de sécurité.

(Avec AFP) 

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