Les participants au colloque sur l’éducation, consacré à l’e-éducation, ont été unanimes. Avant de commencer le chantier de l’informatisation, il faut tout d’abord rétablir la bonne gouvernance. Pour ce faire, il est primordial de créée une agence gouvernementale indépendante des ministères. Elle sera chargée de la planification stratégique, du pilotage et de la conduite du changement, en plus de son rôle de suivi et d’évaluation.

Concernant le même volet, le rapport recommande d’adopter une « démarche écosystème » basée sur la décentralisation et la déconcentration, en responsabilisant les académies à l’intégration des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement dans leurs régions, tout en mettant en place un système basé sur la motivation.

L’évaluation concernera, quant à elle, les classes pilotes qui devront être lancées tant dans le milieu rural que dans le périmètre urbain, les contextes étant différents. Il est aussi recommandé de mesurer en permanence l’impact du plan national de l’éducation numérique.

Pierre angulaire du système éducatif, l’enseignant devra impérativement être intégré dans la nouvelle vision de l’e-éducation. A ce titre, le rapport recommande de veiller au développement des compétences des enseignants, à travers la mise en place d’un système de formation à distance pouvant à la fois réduire les coûts de formation, ceux liés à l’absence des enseignants et assurer une généralisation rapide et un développement des compétences. D’où la nécessité de mettre le matériel informatique nécessaire à disposition des enseignants. En plus de l’adoption d’un système de motivation de ces derniers, basé sur l’évaluation régulière.

Le rapport insiste également sur l’importance de produire du contenu numérique diversifié afin de favoriser le développement de l’esprit d’analyse, l’esprit critique et de la capacité d’argumentation chez l’élève, ce qui aura pour effet d’encourager la création d’une industrie numérique locale, financée conjointement par des fonds étatiques et par les investissements des sociétés privées marocaines, à même de promouvoir la culture et le savoir-faire nationaux.

Il est à noter que ces recommandations nécessitent pour leur mise en œuvre, l’implication de nombreux acteurs, parmi lesquels on retrouve, en plus des institutionnels, les trois opérateurs télécoms qui devront assurer un service internet haut débit par le partage de l’infrastructure existante dans le but de réduire les coûts des investissements. Cette collaboration devra être motivée par la rentabilité.