Voile intégral : Amnesty International s’insurge contre la décision de la CEDH
Amnesty International est indigné par l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme confirmant l’interdiction du voile intégral en France. Selon l’ONG, il s’agit d’une profonde régression du droit à la liberté d’expression et de la religion.
Voile intégral : Amnesty International s’insurge contre la décision de la CEDH
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Houda Outarahout-M.
Le 3 juillet 2014 à 13h45
Modifié 3 juillet 2014 à 13h45Amnesty International est indigné par l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme confirmant l’interdiction du voile intégral en France. Selon l’ONG, il s’agit d’une profonde régression du droit à la liberté d’expression et de la religion.
« Extrêmement préjudiciable » ou « profonde régression du droit à la liberté d’expression et de la religion » ! Amnesty international ne mâche pas ses mots, dans son communiqué, pour signaler son indignation face à l’arrêt rendu le mardi 1er juillet par la Cour européenne de droits de l’homme (CEDH), entérinant l’interdiction du port du voile intégral dans l’espace public français.
Minorité sacrifiée
Cette décision de justice, concluant une longue chronique judiciaire, valide en effet l’interdiction générale du port de ce type de voile dissimulant totalement le visage. Si la CEDH n’a pas reconnu les arguments fondés sur la sécurité et l’égalité des genres, elle s’est en revanche davantage appuyée sur l’idée que cet accoutrement était contraire aux normes établies « pour la vie en société et nécessaire pour le vivre ensemble ».
Une aberration pure pour l’organisme des droits de l’Homme, qui estime que cette décision suppose que « les femmes ne sont pas libres d’exprimer leurs convictions religieuses ». Discriminatoire envers les femmes et troublant pour John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie Centrale d’Amnesty International.
Selon le défenseur des droits de l’Homme, cet arrêt de la CEDH indique en substance que le voile est interdit uniquement car il dérange, « qu’il met les gens mal à l’aise. Cela ne justifie pas l’interdiction d’un comportement ou d’une forme d’expression – religieuse ou autre – qui en soi ne porte préjudice à personne ». Et d’ajouter que sous couvert de vivre ensemble, cet arrêt sacrifiait une minorité, condamnée à vivre à l’écart « puisqu’il oblige effectivement les femmes à choisir entre exprimer leur croyance religieuse et paraître en public », souligne John Dalhuisen.
Ni proportionnée ni nécessaire
Bien que l’indignation d’Amnesty International soit formulée avec véhémence, elle n’en reste pas moins – pour l’heure – impuissante. Et pour cause, le jugement a été prononcé par la Cour siégeant en Grande Chambre, ce qui signifie qu’aucun recours n’est envisageable.
Cependant, l’ONG persiste et signe en insistant sur le fait « que cette interdiction générale imposée par la loi française n’est ni proportionnée ni nécessaire ». « Prétendre que toutes les femmes qui portent des symboles ou des vêtements traditionnels ou religieux le font parce qu’elles y sont contraintes relève de stéréotypes, et aucun pays ne devrait supprimer les droits des femmes par voie législative, et encore moins punir ces dernières, en partant d’une généralisation aussi grossière », déclare John Dalhuisen.
Amnesty International en appelle alors à toutes les autorités compétentes, susceptibles d’annuler ces interdictions discriminatoires, avant de rappeler qu’hormis la France en 2011, seule la Belgique en 2011 également et le canton suisse de Tessin en 2013, ont appliqué des mesures similaires.
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