Au 22 mai 2014, 800.000 T. ont été expédiées au lieu de 720.000 T par rapport aux exportations de la campagne précédente, soit une hausse de 12%, selon les chiffres de l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Toutefois, les prix n’ont pas suivi la même tendance sans que l’on puisse déterminer, à ce stade, quelle aura été l’évolution de la recette globale.

Dans ce total, la tomate est comme chaque année la locomotive des primeurs. Ses exportations représentent en effet 54% de l’ensemble, avec 432.000 T. exportées, en hausse de 7%. Quantitativement, la palme des exportations revient à la tomate sous abri : 292.000 T., en hausse de 10%. De source professionnelle, on nous explique que la tomate ronde, classique,  n’a pas obtenu les prix espérés, tandis que les petits fruits et la multitude de nouvelles variétés de tomates ont obtenu de bons prix. La courgette, le poivron vert et le haricot sont eux aussi bien demandés. L’Union européenne reste la principale destination des exportations marocaines de primeurs.

Tomates, courgettes et… Kumquats

-De 26.200 T. l’année passée, les exportations de courgettes sont montées à 30.600 T., soit une hausse de 17%.

-Les exportations de haricots helda sont restées stables avec 64.000 T.

-Les volumes de haricot vert expédiés sont passés de 28.000 T. à 41.000 T., en hausse de 49%.

-Les exportations de poivron vert sont passées de 30.500 T. à 36.000 T., en hausse de 20%. Cette culture est pratiquée dans le Gharb, Loukkos, Tadla et un peu partout dans le pays.

-Les exportations des pommes de terre ont connu une hausse de 53%, avec 26.301 T. exportées.  

-Pour les fraises, le volume à l’export s’est établi à 16.900 T. tonnes en repli de 5% par rapport à la campagne passée.  

-De 79.000 T. l’année passée, les exportations des tomates cerise sont montées à 85.000 T., soit une hausse de 7%.

-Le volume de pastèques expédié a connu une hausse spectaculaire, passant de 6.000 T. à 16.000 T., soit une hausse de 167%.  

-Le volume de melon charentais exporté est passé de 40.700 à 34.100 T., soit une baisse de 16%.

- 48 T. de Kumquats ont été exportés, et c’est une première. Ce nom un peu exotique désigne le plus petit des agrumes. Il ressemble à une orange, mais plus petit et ovale.

Les recettes ne suivent pas

«Sur le plan quantitatif, c’est une bonne campagne, mais les recettes n’ont pas obligatoirement suivi la même tendance“, déclare à Médias 24 Omar Mounir, vice-président de la Fédération interprofessionnelle marocaine pour la production et l'export des fruits et légumes. Plusieurs raisons à cela: «la campagne a démarré trois semaines plus tôt, ce qui a offert un avantage non négligeable aux produits européens», explique-t-il. «La concurrence est de plus en plus rude en Europe, puisque plusieurs pays y ont récemment fait leur entrée. De ce fait,  l’offre a été importante et a dépassé la demande, surtout que le pouvoir d’achat en Europe n’est pas au beau fixe», ajoute-t-il.

La décision européenne suscite l’inquiétude

Cette campagne porte une inquiétude née d’une récente mesure prise unilatéralement par l’Union Européenne. Cette nouvelle mesure qui sera effective en octobre 2014 affectera l’ensemble des fruits et légumes marocains soumis aux conditions relatives à l’entrée des fruits et légumes.

Ces produits ne pourront être dédouanés à la frontière sur la base de leur prix réel de vente, mais seulement sur la base d'une valeur forfaitaire à l'importation (VFI) calculée par les services de l'UE.

Cette mesure devrait immédiatement toucher la tomate, puis la courgette. 30% des exportations marocaines de tomates et des dizaines de milliers d’emplois sont menacés. 

Il convient de noter qu'à l'instar des primeurs, l'année des agrumes a été pour le moins atypique, caractérisée par une hausse de la production et de nombreux dysfonctionnements dans la commercialisation.