Police judiciaire, la BNPJ s’apprête à créer des brigades régionales

La Brigade nationale de la police judiciaire basée à Casablanca s’apprête à créer des Brigades régionales de la police judiciaire. "Marrakech, Fès et Rabat seront concernées dans un premier temps", avons-nous appris auprès de sources policières.  

Police judiciaire, la BNPJ s’apprête à créer des brigades régionales

Le 21 mai 2014 à 12h48

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

La Brigade nationale de la police judiciaire basée à Casablanca s’apprête à créer des Brigades régionales de la police judiciaire. "Marrakech, Fès et Rabat seront concernées dans un premier temps", avons-nous appris auprès de sources policières.  

La ville de Tanger ne fera pas partie dans un premier temps de cette première série de mises en place de ces brigades régionales. La BNPJ est un corps de police qui s’occupe d’affaires "complexes et délicates" ayant trait aux importantes affaires de malversation financière, affaires de corruption et les dossiers de terrorisme.

Marrakech, Fès et Rabat pour commencer

Selon des sources policières, le choix de ces villes tient à l’importance et à la sensibilité des affaires à traiter, financières et politico-financières. "Pour Fès, la ville est connue pour ses tensions politiques anciennes et sévères". Ce serait presque dire en substance que là où il n’y a pas de BRPJ, la situation est plus apaisée.

Cependant, il va sans doute qu’une explicitation plus importante de ces choix par la BNPJ et le ministère de l’Intérieur permettrait de mieux comprendre la donne sécuritaire actuelle et quelques-uns des paramètres importants qui fondent actuellement le travail des services de sécurité du pays.

Aujourd’hui, on peut essayer de comprendre et d’analyser l’action et le rôle de la BNPJ par l’observation et quelques échanges directs. La BNPJ s’occupe ainsi, actuellement, des allégations de corruption au sein du Conseil de la ville de Casablanca ou encore du dossier touchant Wana et le détournement de communications téléphoniques internationales.

C’est également la BNPJ qui traite le dossier du braquage du fourgon de la société G4S devant une agence Attijariwafa bank à Tanger survenu le 24 février dernier. C’est en tentant d’en apprendre plus sur le cours de l’enquête de ce braquage qui s’est caractérisé par l’usage d’armes à feu et le vol d’un butin de 7 millions de DH que Médias 24 a appris la création des BRPJ et les réflexions en cours à la DGSN.

Au cours de ces dernières années, la BNPJ a enquêté sur les affaires de l’ONDA, l’office des aéroports et celle du Crédit immobilier et hôtelier. C’est également la BNPJ qui enquêtera en 2005-2006 sur le trafiquant de drogue Chérif Bin El Ouidane et l’ancien patron de la police de Tanger et  de la sécurité royale Aziz Izzou.

Basée à Casablanca dès les premiers mois de l’Indépendance après qu’elle ait été mise en place à Rabat, son siège se trouve sur le boulevard Roudani à quelques mètres de l’angle du boulevard Zerktouni, à mi-chemin entre le quartier du Mâarif et la rue d’Alger.

Des affaires complexes, variées, nombreuses

Depuis la naissance de la BNPJ le 16 mai 1956, la gamme des crimes et des délits au Maroc s’est étendue et diversifiée. Les affaires de malversation financière concernent des montants plus importants ; le terrorisme est un vrai domaine à part depuis le 11 septembre 2001 (New York) puis le 16 mai 2003 (Casablanca) et le 14 mars 2004 (Madrid) ; les armes à feu circulent avec un peu plus de facilité ; les flux transfrontaliers sont plus importants ; et la croissance démographique et le développement de l’économie créent plus de litiges et de tentations de toutes natures.

Au niveau national, un peu plus de 10.000 délits sont recensés chaque mois, soit environ 120.000 sur une année en prenant comme base les chiffres nationaux des 7 mois premiers mois de 2013.

Si l’on considère les chiffres de Casablanca en 2013 tels que communiqués aux médias le 16 mai dernier, le nombre d’affaires traitées est de 84.500 et le nombre de personnes arrêtés de 96.500, près de 100 000 personnes tout de même pour la principale ville du pays et ses 5 millions d’habitants.

Pour Tanger,  selon les chiffres communiqués le 16 mai dernier également, 25.342 affaires ont été traitées en 2013 (contre 7.213 pour les 4 premiers mois de cette année) dont 21.836 résolues, avec 23.706 personnes interpellées au total pour une population d’un million d’habitants. Proportionnellement entre Casablanca et Tanger, les chiffres ne sont pas éloignés. A Agadir, les choses semblent plus paisibles avec 4.660 affaires traitées par la police locale de janvier à avril 2014.

Cependant, selon ces chiffres de la police de Tanger, 1.502 personnes, soit 30 par semaine en moyenne ont été arrêtées pour possession d’armes blanches en 2013, et 730 pour les seuls 4 premiers mois de 2014. Aucune mention n’est faite des armes à feu dans les chiffres de 2013.

Des BRPJ prévues de longue date

Selon nos interlocuteurs, la création de ces BRPJ "n’a rien à voir avec le climat sécuritaire actuel plus marqué par les perceptions que les faits sur le terrain". "Cependant, ajoute-t-on, la complexité des affaires et leur variété rend peut-être leur mise en place nécessaire en ce moment". "La création de ces BRPJ ajoute notre interlocuteur n’est pas une idée qui date de quelques semaines ou de quelques mois, la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) travaillant dessus depuis quelque temps déjà". A noter que la BNPJ est placée sous une double tutelle de la DGSN et du ministère de la Justice. Le parquet peut saisir la BNPJ pour des compléments d’enquête et la BNPJ peut demander à sa hiérarchie de transmettre certains dossiers au parquet.

Qualifié de "police judiciaire spéciale" par d’anciens policiers, réputée pour ses enquêtes et dotée de moyens importants, la BNPJ ne recrute que des agents avec le grade d’officiers. "Son staff compte moins de 200 personnes".

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