A la Chambre des conseillers, l’art propre et l’art de l’esquive

Séance animée à la Chambre des conseillers, lorsque les ministres de la Communication et de la Justice ont répondu aux questions orales. Le contenu des programmes télévisés, le sort du projet de loi contre les violences faites aux femmes et enfin l’abolition de la peine de mort, étaient au menu.

A la Chambre des conseillers, l’art propre et l’art de l’esquive

Le 15 mai 2014 à 14h38

Modifié 15 mai 2014 à 14h38

Séance animée à la Chambre des conseillers, lorsque les ministres de la Communication et de la Justice ont répondu aux questions orales. Le contenu des programmes télévisés, le sort du projet de loi contre les violences faites aux femmes et enfin l’abolition de la peine de mort, étaient au menu.

Le mardi 13 mai donc, Mostafa Khalfi, ministre de la Communication, prend l’opinion à témoin et sollicite le soutien des parlementaires de la chambre des conseillers, au sujet de la diffusion par les médias publics, de programmes qu’il juge contraire aux valeurs marocaines.

Dans ses réponses à des questions posées par le groupe parlementaires istiqlalien, le ministre de la Communication a pris Dieu à témoin face à ces “excès et dérives“. “Le jour du Jugement dernier, a-t-il commenté, je ne voudrais pas être comptable de ce dont je ne suis pas responsable“.

 

 

M. Khalfi a révélé qu’il éprouvait de la gène en regardant certaines émissions ou fictions. Il a annoncé que les services du ministère ont réalisé, à sa demande, une étude dont les conclusions ont été “douloureuses et choquantes“.

Contactée par Médias 24, une source autorisée du ministère nous a affirmé que cette étude existe mais qu’elle est “confidentielle“. D’autres sources estiment que le mot “étude“ a été utilisé d’une manière abusive et qu’il s’agit d’une simple compilation de baisers, de mots doux, de décolletés ou d’images violentes sur  les écrans des chaînes publiques.

L’intervention de Khalfi, sans nuances, laisse croire que les médias publics se vautrent dans l’indécence, la violence, voire en font la promotion.  Ses propos à la chambre des conseillers s’inscrivent dans le registre de la réprobation. Cette “étude“ selon des sources informées, va servir de base à une lettre que le chef du gouvernement, sollicité par son ministre, va adresser à la Haca pour sensibiliser l’instance au sujet de ces dérives et lui demander d’examiner de près le contenu d’un certain nombre d’émissions.

“Nous avons en effet constaté que des médias publics vont dans un sens alors que les valeurs nationales, religieuses, , islamiques, morales, les valeurs sur lesquelles ce pays a été construit vont dans un sens différent“, a déclaré le ministre devant la chambre des conseillers.

Mostafa Khalfi rappelle que la Constitution est claire puisqu’elle stipule à propos des médias publics :  “dans le respect total des valeurs civilisationnelles du Royaume“.

Les Marocains ne peuvent pas financer des médias qui vont provoquer leur démembrement, des déviations de leurs enfants“, accuse le ministre. “Un non élu, un fonctionnaire, n’a pas le droit de décider des valeurs des Marocains“. Selon le quotidien Sahifat Ennas (daté de ce jeudi), le ministre de la Communication a cité le cas de la retransmission du show Caftan 2014 par la 2M, classant ce show dans la catégorie des spectacles indécents. Médias 24 a effectué une compilation des enregistrements de la séance de questions orales sans arriver à trouver trace de cette citation.

Espérons qu’il y aura un vrai débat sur ces questions et non pas de la surenchère et de la réprobation. Car parfois, la religion n’est utilisée que comme vecteur de valeurs qui relèvent davantage du conservatisme et du patriarcat.

 

Ramid : ce gouvernement ne compte pas abolir la peine de mort

 

 

Interrogé sur l’abolition de la peine de mort au cours de la même séance, Mostafa Ramid, ministre de la Justice, a répondu en deux points :

1. Les gouvernements précédents votaient contre l’abolition dans les instances internationales

2. La Constitution évoque le droit à la vie, expression qui ne signifie en aucun cas l’abolition de la peine de mort, et les exemples ne manquent pas dans les textes internationaux. Rien dans les conventions internationales ne nous oblige à abolir la peine de mort.  

A  propos du fait que 200 députés l’ont demandée, cette abolition : notre avis au gouvernement est de réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort, comme vous l’avez vu. Par exemple, les condamnations à mort ne pourront être prononcées qu’à l’unanimité des juges.

 

Violences contre les femmes ou l’art de l’esquive

 

Interrogé par le groupe parlementaire de l’USFP au sujet du projet de loi contre les violences faites aux femmes, remisé au fond d’un tiroir par M. Benkirane depuis plusieurs mois, M. Ramid n’a pas répondu sur le fond, se contentant de lancer !

“Les violences ont toujours existé et lorsque vous étiez aux affaires, vous n’avez jamais pu faire avancer ce projet de loi. Il y avait toujours une opposition, dans vos propres rangs“.

Les femmes victimes de violences apprécieront.


 

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