Marrakech vise 3,8 millions de touristes en 2018

Sites touristiques et restaurants sont pleins à Marrakech durant la première semaine du mois de mai. Les professionnels qui préparent les actions de promotion à mener pour 2014-2017 tablent sur une forte croissance pour les prochaines années.

Marrakech vise 3,8 millions de touristes en 2018

Le 13 mai 2014 à 12h19

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Sites touristiques et restaurants sont pleins à Marrakech durant la première semaine du mois de mai. Les professionnels qui préparent les actions de promotion à mener pour 2014-2017 tablent sur une forte croissance pour les prochaines années.

Aux tombeaux saâdiens, au palais Badie ou dans les cafés et restaurants de Jamaâ el Fna, de Guéliz et de l’Hivernage, les touristes étrangers et marocains répondent présents. Marrakech séduit, et vient de conclure une bonne année 2013..Par le seul aéroport de Marrakech-Ménara en 2013, 1.950.000 touristes sont entrés au Maroc en 2013. Le premier trimestre 2014 donne des nuitées et un nombre de visiteurs à la hausse.

Mais les professionnels marrakchis fuient l’autosatisfaction. «Nous avons reçu 60.000 Allemands en 2013, indique le responsable de la communication du CRT de MarrakechAbdellatif Abourichaà Médias 24 ; mais il y a 60 millions d’Allemands qui voyagent chaque année. Nous récoltons des miettes,» assène-t-il sans complaisance.

Responsables du Conseil régional du tourisme (CRT), de l’ONMT, de la wilaya, de la mairie et de la région planchent depuis avril sur un plan de promotion de Marrakech pour la période  2014-2017, basé sur le budget de 400 MDH sur 4 ans approuvé le 6 janvier dernier.

Avant le 20 mai prochain, ils doivent se voir à nouveau pour décider des actions, les budgétiser, et planifier leur mise en œuvre avec les professionnels de la communication à partir du mois de septembre 2014. «A raison de 100 MDH/an de budget de promotion, ces actions doivent faire monter la fréquentation de Marrakech à 3,8 millions de visiteurs en 2018 » indique un professionnel.

Angleterre et Allemagne, Brésil et Etats-Unis, … et Maroc

Parmi les actions prioritaires,  Marrakech envisage de déployer plus d’efforts pour attirer les clientèles anglaise et allemande et milite pour accroître l’éventail de ses liaisons aériennes. Marrakech est aujourd’hui reliée aux capitales européennes, dont Oslo   (Norvège), Varsovie (Pologne) ou Dublin (Irlande) mais également à un nombre impressionnant de villes de province du Vieux Continent: Montpellier, Nantes, Strasbourg et Lille en France, Manchester en Angleterre, Valence  et Malaga en Espagne.

Aujourd’hui, l’ambition de la ville ocre aussi est d’avoir des liaisons long-courrier directes avec New York et Sao-Paulo. L’hôtellerie de luxe marrakchie a déjà les yeux rivés sur la clientèle brésilienne et veut plus de touristes américains. Elément révélateur au vue de la bonne santé du tourisme marrakchi et des atouts de la destination, de telles ambitions n’étonnent pas.

Depuis quelques années déjà, et malgré la crise en Europe, en décembre et en janvier, le trafic aérien de l’aéroport Ménara dépasse celui de l’aéroport casablancais Mohammed V. Mais pour les professionnels marrakchis, «il faut aussi autoriser plus de vols entre Marrakech et les villes européennes le week-end».

Marrakech veut également aller plus vers le tourisme national. «L’échec du Plan Azur balnéaire rend indispensable, pour des raisons économiques nationales, une plus importante valorisation de la destination Marrakech» assure un professionnel qui estime que «le nombre de visiteurs sur Marrakech peut être triplé en quelques années» si l’offre est maîtrisée.

L’importance de l’offre en hébergement, «qui peut encore croître », indique-t-on au CRT, la crise en Europe et la faiblesse de certains positionnements commerciaux  ont eu un effet à la baisse sur les prix, ce qui explique en partie la bonne fréquentation de Marrakech, avec pour impact positif … le maintien d’un bon niveau de dessertes aériennes par des compagnies assurées de remplir leurs avions.

Tout comme son offre hôtelière importante, Marrakech offre un large choix de sorties et d’événements culturels et d’animation. Ce début mai au palais Badie, les ouvriers finissent la mise en place des scènes et des gradins qui accueilleront en juin le festival Marrakech du Rire de Jamel Debbouze avant celui des Arts populaires.

 Marrakech abrite le tiers de la capacité hôtelière du pays  -65.000 lits dans la ville ocre contre 33.000 à Agadir, 16.000 à Casablanca et 9.000 à Tanger et à Fès pour les cinq premières destinations du pays-, attire le tiers de ses 10 millions  de visiteurs et propose chaque mois en moyenne deux évènements d’importance, du cinéma à l’artisanat en passant par un grand prix auto et un festival de la magie.

Outre le musée d’art contemporain ouvert sur la route de Fès en 2011, un musée de la photographie et un autre pour les arts africains sont en cours de finalisation. Sans oublier l’attraction permanente de la médina.

A cela, Marrakech ajoute un climat sec et tempéré incomparable en hiver et au printemps, mais qui peut vite être gâché dès la hausse des températures couplée à la pollution des gaz d’échappement. A certains moments de la journée, le boulevard Mohamed V, la zone de la Koutoubia et celle du Méchouar côté médina peuvent devenir infréquentables tant la pollution y est forte.Une action sur le volet pollution des transports dans la ville ne relèvera pas du domaine du luxe dans un proche avenir,  d’autant plus que parmi les atouts de Marrakech figure … son climat.

Avec le tourisme pilier économique local, et l’immobilier en crise, la ville doit mettre tous ses atouts de son côté. A moyen terme, la croissance économique et les créations d’emplois seront encore dans le tourisme, pas dans l’immobilier. Les professionnels prévoient la création de 15.000 emplois dans le tourisme entre 2014 et 2017.

Des services impeccables, et plus d’attention à … l’environnement

Outre le problème de la pollution urbaine, le secret d’un succès franc et raisonnée de Marrakech demain résidera dans la qualité irréprochable des services rendus à ses visiteurs: ainsi des taxis qui refusent obstinément de faire fonctionner leurs compteurs et cherchent à imposer des prix d’arnaque, des expériences frustrantes ; un accès aux musées et aux sites touristiques publics qui peut être mieux organisé au niveau de l’accueil et de la formation des guides.

Autorités et élus peuvent agir sur ces problèmes de service, promouvoir une corporation de guides professionnels, investissement solide dans un tourisme de qualité.

Les touristes culturels de par le monde, une clientèle en croissance, apprécient une visite guidée de qualité où qu’ils se trouvent sur la planète.  Les touristes voyagent, comparent et parfois communiquent leurs expériences sur Internet et les réseaux sociaux.

Enfin, retour à la case environnement.  Les besoins en eau et en électricité de Marrakech ne doivent pas être perdus de vue. Il suffirait d’une ou de deux saisons sèches consécutives pour obliger à la révision des modèles économiques des résidences golfiques, de certains budgets publics, du panier de la ménagère ou des prix des repas au restaurant déjà assez élevés en moyenne.

 Avec les parcours de golf qu’il faut arroser toute l’année et les besoins en chauffage l’hiver et en  climatisation l’été, ces deux soucis sont réels. Sur le long du tronçon des dix premiers kilomètres de la route qui mène de Marrakech à Tahanaout,  trois parcours de golf s’apprêtent à accueillir leurs premiers clients dans les 12 à 24 prochains mois.

Le tableau du secteur du tourisme à Marrakech est plutôt bon avec comme souvent, beaucoup de marges à explorer pour obtenir de meilleurs résultats. Aguerris, les professionnels ont les pieds sur terre. Commentant le dernier classement de TripAdvisor qui classe Marrakech 6ème destination touristique internationale avant Paris et New York, le bloggeur et agent de voyages Fouzi Zemrani se veut réaliste. Le bloggeur et pro du tourisme estime qu’il faut prendre cette distinction  comme un titre de Miss et l’exploiter pendant une année en considérant modestement Marrakech comme première destination en Afrique et dauphine de Rome en Méditerranée.

«Ce titre appartient désormais et pour une année,  à tous les établissements touristiques de la ville qui devraient l’arborer, communiquer dessus et faire valoir par ce biais l’attractivité de leur Ville » écrit Zemrani qui note que dans ce sondage 2014 de TripAdvisor peu d’internautes font mention des nombreux événements organisés à Marrakech comme le Marrakech du Rire ou Caftan.  Si tant reste à faire pour Marrakech, on n’ose pas imaginer ce qu’il reste à faire pour la destination Maroc.

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