Tirs croisés contre l’organisation de la Coupe du monde de football par le Qatar

Pas une semaine ne passe sans que la presse européenne ne remette en question la légitimité du Qatar dans l’organisation de la coupe du monde 2022. Entre accusations de corruption et autres scandales, plusieurs voix demandent à refaire le vote.  

Tirs croisés contre l’organisation de la Coupe du monde de football par le Qatar

Le 9 mai 2014 à 19h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Pas une semaine ne passe sans que la presse européenne ne remette en question la légitimité du Qatar dans l’organisation de la coupe du monde 2022. Entre accusations de corruption et autres scandales, plusieurs voix demandent à refaire le vote.  

Sur une petite péninsule s'avançant dans le Golfe, se situe le Qatar, richissime émirat pétrolier aux ambitions démesurées. Ses ambitions passent aussi par le football, car pour ce petit Etat établi sur une petite presqu'île de 11.437 km2, le foot est devenu une véritable arme d’influence. En témoigne le rachat du PSG par le fonds souverain du Qatar, l’influence exponentielle de ses chaînes beIN Sports et surtout sa désignation pour l’organisation de la coupe du monde 2022. Une désignation entachée d’ «irrégularités» selon plusieurs médias.

Dans un article à charge paru dans le site américain Sports Grid, l’auteur estime que la FIFA doit impérativement retirer la coupe du monde au Qatar parce que ce pays selon lui s’est offert le droit d’organiser la Coupe du monde en offrant des pots-de-vin, parce qu’il n’a pas tenu les promesses qu’il a formulées ou encore parce que l’organisation de la compétition en plein hiver chamboulera à coup sûr le déroulement d’autres compétitions sportives.

Les arguments avancés par Sports Grid reviennent plus en détail dans d’autres médias. Selon le Daily Telegraph, dans son édition du 18 mars 2014, l’ancien vice-président de la Fifa Jack Warner a perçu 2 millions de dollars d’une compagnie qatarienne juste après la désignation de l’Etat du Golfe comme organisateur du Mondial 2022.

Une année plus tôt, dans un dossier de 22 pages paru dans France Football, cet hebdomadaire évoquait un déjeuner informel à l’Élysée le 23 novembre 2010 entre Sarkozy, le président de l’UEFA Michel Platini et l’Emir Al-Thani. Ce jour-là,  la voix de Michel Platini a été négociée selon l’hebdomadaire en échange du rachat du PSG et de la création d’une chaîne pour fragiliser Canal +, en l’occurrence beIN Sports.

Dans un article paru récemment dans The Guaridian, on apprend que le Qatar ne construira pas autant de stades que prévu. Pourtant, Hassan Al-Thawadi, président du comité de candidature avait promis lors de la présentation du dossier de fournir douze nouveaux stades climatisés.

Il avait ajouté qu’une partie de ces stades seront démontables et serviront, une fois l’évènement terminé, à devenir 22 stades plus petits dans des pays en développement. C’est bien joli, sauf qu’aujourd’hui, le pays hôte s'apprête à réduire à huit le nombre de stades, et rien ne garantit que le Qatar démonte ces 8 stades au profit des pays en développement.

Autre point qui soulève la polémique: l’imbroglio relatif à la période à laquelle se déroulera la compétition. Aux dernières nouvelles, la Coupe du monde n'aura probablement pas lieu en été, mais bien en hiver, comme a déclaré le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke à l’AFP, relayée par l’Express
Si certains considèrent cela comme une excellente nouvelle, puisque ce changement évitera les fortes chaleurs (en été, les températures peuvent atteindre 50 C° au Qatar), d’autres qui n’ont décidément pas la mémoire courte rappellent que le Qatar avait promis d’organiser la coupe du monde en équipant ses stades de systèmes de climatisation. Une promesse récemment tombée à l’eau…

Du reste, la presse sportive américaine s’accorde à dire que l’organisation du mondial durant l’hiver empiètera sur d’autres compétitions comme le Super Bowl, finale du championnat de football américain qui a lieu chaque année en janvier. Un constat loin d’être déplacé puisque le Super Bowl est l’événement sportif le plus regardé aux États-Unis.

Mais l’argument qui revient le plus est le traitement que réserve le Qatar à ses travailleurs migrants. Rappelez-vous, entre le 4 juin et le 8 août, au moins 44 ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar avaient trouvé la mort. Jeunes pour la plupart, ils avaient été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de travail. Tous exerçaient dans des conditions d'exploitation qui s'apparentent à de l'esclavage moderne, selon els accusations de la presse européenne et américaine.

Depuis, ce bilan n’a cessé de s’alourdir. En effet, dans un récent article paru dans le site de TV5, on apprend que près d'un millier d'Indiens et de Népalais sont morts, en deux ans, dans les chantiers de la Coupe du monde de football, au Qatar. Ces accusations graves proviennent d’une part d’un rapport du comité de coordination népalais Pravasi qui affirme que plus de 400 migrants népalais sont morts en deux ans sur les chantiers du Mondial de football 2022, et d’un reportage AFP qui nous apprend que près de 500 immigrés indiens y ont péri.

Suffisant pour retirer la coupe du monde au Qatar ? Rien n’est moins sûr, quand on connait la tumultueuse histoire de la FIFA dans ce domaine : en 1934, la coupe a constitué une auréole supplémentaire au prestige du fascisme de Mussolini. En 1978, le général Videla connaîtra son heure de gloire avec la coupe du monde organisée en Argentine…

De plus, le candidat malheureux contre le Qatar était l’Amérique. Qui décidément a la dent dure. C’est essentiellement la presse anglo saxonne qui multiplie les investigations et les attaques contre le Mondial 2022.


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

TAQA Morocco: COMMUNIQUÉ DE MISE À DISPOSITION DU RAPPORT FINANCIER ANNUEL 2023

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.