Une décision surprenante, les moins de 63 ans exclus du hajj
Les moyens financiers et la condition physique ne constituent plus les seuls critères d’éligibilité au Hajj, le ministère des Habous a transmis aux agences de voyage une consigne qui révolte les professionnels.
Une décision surprenante, les moins de 63 ans exclus du hajj
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Bilal Mousjid
Le 18 mars 2014 à 7h55
Modifié 18 mars 2014 à 7h55Les moyens financiers et la condition physique ne constituent plus les seuls critères d’éligibilité au Hajj, le ministère des Habous a transmis aux agences de voyage une consigne qui révolte les professionnels.
Les moins de 63 ans peuvent aller se rhabiller, c’est le cas de le dire. Une décision ministère des Habous n’a pas manqué de provoquer l’ire des agences de voyages habilitées à organiser l’opération Hajj 14.
«Fixer l’âge d’éligibilité au pèlerinage à 63 ans nous exclut de la course car notre clientèle habituelle est essentiellement jeune», tonne Omar Sabri, secrétaire-général de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM).
«C’est aux jeunes qu’il faut accorder la priorité, étant donné que leur état de santé leur permet d’accomplir les rituels du Hajj», nous dit le patron d’une agence de voyage à Marrakech.
L’absurdité de cette décision est d’autant plus criante qu’elle touche même l’accompagnateur du pèlerin.
«J’ai dû refuser tous les candidats dont les accompagnateurs avaient moins de 63 ans. Ça n’a aucun sens», s’indigne un agent de voyages de Casablanca. Les candidats aux pèlerinages, quant à eux, ne savent plus à quel saint se vouer car, outre cette mesure quelque peu ahurissante, le département d’Ahmed Taoufiq a sommé les agences de se conformer à ses pratiques commerciales en leur imposant d’encaisser désormais la totalité des frais dès la conclusion de la transaction.
«Nous avons toujours accordé des échéanciers aux pèlerins. Cette année on nous demande d’être plus rigide», confie Omar Sabri.
Aux yeux du ministère des Habous, ces mesures sont tout à fait légitimes vu que le quota – 1% de la population – a été revu à la baisse, cette année encore, de 20 %. Une baisse imposée par le gouvernement saoudien, qui s’explique par les travaux d'élargissement de la zone de circumambulation autour de la Kaâba (le Mataf) et de l'esplanade de la grande mosquée.
Le quota était en effet de 32.000 pèlerins, avant qu’il ne soit revu à la baisse pour s’établir à 25.600. «Tous ceux dont la candidature a été rejetée en 2013 ont été pris en charge cette année», explique le secrétaire général de la FNAVM.
Le hic, nous déclare-t-il, c’est que le ministère des Habous s’accapare 80 % du quota. «Avec toutes ces contraintes, il ne nous reste plus que des miettes», conclut un autre agent de voyage. Sacré business!