L’annonce du Parlement de Crimée signe un nouveau tournant dans la chronique politique ukrainienne. Les troubles qui ont fortement agité le pays ont en effet conduit le Parlement pro-russe local à déclarer l’indépendance de la péninsule. Une étape préalable au référendum de dimanche permettant le rattachement de la Crimée à la Russie.

Selon un communiqué de ce Parlement – considéré illégal par les autorités de Kiev – « la déclaration d’indépendance de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol » a été adoptée par 78 des 81 députés présents. Cette annonce s’accompagne de mesures concrètes : les forces russes contrôlent ainsi désormais les points stratégiques de la péninsule ukrainienne, la radio militaire ukrainienne a cessé d’emettre, les chaînes de télévision ukrainiennes se sont vues remplacer par des programmes russes, tandis que le « Premier ministre » Serguiï Axionov s’est autoproclamé « chef des armées ».

Réfugié en Russie depuis sa destitution par le Parlement ukrainien le 22 février dernier, l’ex-chef d’Etat Viktor Ianoukovitch continue de s’estimer « président légitime d’Ukraine». Il est également persuadé qu’il recouvrera ses fonctions «dès que les conditions le permettront». Or, le dimanche prochain se tiendra en Crimée le référendum qui devrait sceller son destin en la rattachant à la Russie, amputant de fait l’Ukraine d’une partie de son territoire. Une première depuis son indépendance en 1991.