L’année 2014 rimera avec croissance et développement dans le secteur des IT. Les marchés des logiciels (SW) et les services, encore loin de la saturation, vont enregistrer une croissance plus rapide en comparaison à celui des matériaux informatiques (HW).

En Algérie, la croissance sera de 13,6% dans les SW et 12,5% dans les services tandis que les HW devraient croître de 8%. Quand au Maroc, les SW enregistreront une croissance de 13,5%, les services vont augmenter de 10% et les HW de 7%.

Enfin, pour la Tunisie, les SW et les services devront croître de 14,6% et 13,9% respectivement, tandis que les HW devraient enregistrer une hausse de 2,9%.

En termes de secteurs verticaux, les secteurs de la consommation et de la finance devront stimuler la croissance des dépenses IT en 2014.

1- Les banques, premiers investisseurs en 2014

En 2014, le secteur banquier sera le premier investisseur en informatique de la région. Au Maroc, la part des dépenses consacrées aux logiciels et services informatiques va augmenter d’une manière significative. Cette orientation accordera moins d’importance aux infrastructures physiques dans les agences en intégrant de nouvelles technologies telles que la mobilité des transactions financières ou le BigData dans l’analyse des données.

2- Priorité à la sécurité-IT

Le renforcement et la maintenance de la sécurité informatique seront le principal objectif des DSI (direction des systèmes informatiques) d’Afrique du Nord. L’explosion des données, l’intégration de la main-d’œuvre mobile (dans la majorité des entreprises) et l’adoption du cloud public et privé soulèveront la question de la fragilité des systèmes et pousseront les entreprises à se concentrer davantage sur les aspects de sécurité dans leurs stratégies informatiques pour 2014.

Selon les prévisions d’IDC, au Maroc et en Tunisie, des investissements massifs toucheront les équipements de sécurité tels que les pare-feu (physiques et virtuels). En Algérie, le secteur du pétrole et du gaz investira plus dans les programmes de sécurité industriels.

3- Plus de places pour les technologies transformationnelles

IDC s’attend à ce que le Maroc devienne leader de la région en termes d’adoption et de dépense en ce qui concerne le BigData et l’Analytics. Avec la croissance de la consumérisation informatique y compris le cloud, la plate-forme mobile et les médias sociaux, le contenu que les systèmes devront accueillir et analyser sera beaucoup plus important. Par conséquent, pour une meilleure prise décision, les DSI seront amenés à prendre en compte le BigData et l’Alalytics dans leurs stratégies informatiques.

Aussi, l’intérêt porté à l’investissement dans des modèles économiques alternatifs tels que le paiement mobile, les investissements des médias sociaux ainsi que les services cloud et TIC sera plus important mais à des niveau différents selon le degré de maturité de chaque marché. Actuellement, le marché marocain est considéré comme le plus mature en Afrique du Nord.

Cependant, les utilisateurs finaux devront faire face au coût de ces solutions, la difficulté de mesurer le retour sur investissement et le manque de numérisation de données dans les administrations publiques à titre d’exemple.

4- Forte demande du cloud public et privé par les grandes entreprises

Face à cette demande, IDC prévoit que les fournisseurs de cloud accorderont une priorité supérieure à des services de cloud computing plus diversifiés et adaptés, y compris des offres attractives pour attirer le secteur des PME. Actuellement, les services de cloud privé sont plus fréquents que le cloud public, mais on s'attend à ce que le cloud public rattrape et dépasse les services de cloud privé.

La migration vers le cloud, l’emplacement des données et le lieu de déroulement des transactions soulèveront le problème de la sécurité de ses données et de conformité à la loi.

La préférence pour un cloud privé interne reste la meilleure option pour les organisations qui sont préoccupés par la confidentialité et la sécurité des données.

Malgré le progrès réalisé par les opérateurs télécoms régionaux, IDC estime que ces entreprises doivent continuer à améliorer les connexions internet au-delà des grandes villes.

5- Les compétences TIC : un grand défi en 2014

L’adoption massive des nouvelles technologies et leur renouvellement rapide dans la région nécessitera une expertise informatique de haut niveau. Le problème des ressources humaines se fera plus important à mesure que de nouvelles technologies et des rôles émergent. Cette pénurie poussera les DSI à mieux investir dans la formation.

A ce stade, il faut signaler que les initiatives lancées par le Maroc restent insuffisantes par rapport aux besoins du marché de travail. A titre d’exemple : le programme mis en place par Innov’Talent de Maroc Numeric Cluster pour créer de nouvelles synergies entre les organismes de formation et les professionnels, ou encore le programme visant à qualifier plus de 15.000 ingénieurs (ou équivalent) par an d’ici 2015 ou au moins 25.000 d’ici 2020.      

6- Haut débit : mise à jour des infrastructures réseau

L’adoption importante des dispositifs intelligents et la forte demande pour l’internet mobile à haut débit inciteront les opérateurs télécoms en Afrique du Nord, en 2014, à améliorer leurs infrastructures 3G existants.

7- Mieux fidéliser sa clientèle

Le taux de pénétration du mobile en Afrique du Nord est en ralentissement. Ce signe de maturité complique néanmoins l’acquisition de nouveaux clients par les opérateurs. Devant cette évolution, les opérateurs devront conserver leurs clients en leur faisant signer des contrats.

Actuellement, les opérateurs offrent des subventions pour smartphones avec 12 mois et 24 mois d'abonnements. Cependant, ces subventions sont pour la plupart des appareils haut de gamme avec des frais mensuels relativement élevés. Cette réalité limite à quelques degrés la réussite de l'abonnement post payés. IDC estime que les opérateurs vont offrir des forfaits moins chers avec les smartphones bas de gamme. Ces forfaits sont susceptibles d'être adaptées au segment de la jeunesse, qui ne peut pas se permettre les actuels packages.

8- Soutenir l’écosystème des applications

L’augmentation rapide de l’adoption intelligente des smartphones dans la région laisse comprendre que les opérateurs vont investir dans le développement de l’écosystème des applications.

La pénétration des smartphones au Maroc a atteint 21,5% au 1^er trimestre 2013 contre 16% en 2012. IDC estime que les opérateurs investiront dans le développement de contenu local et la construction de leur propre app store afin de les différencier de la concurrence. Le manque de contenu local est, pour le moment, un défi majeur pour les opérateurs de la région.

9- Les menaces de la cybercriminalité

Une augmentation des violations de la sécurité exigera que les fournisseurs de sécurité, les entreprises et les gouvernements joignent leurs forces et créent des partenariats afin de lutter contre les cybercriminels plus efficacement.

10- Plus de tablettes et moins de PC

L'adoption de la tablette sur le marché nord-africain va augmenter, en particulier dans le segment des consommateurs. Cette croissance est conduite par le lancement de la 3G en Algérie et la 4G au Maroc. Les tablettes répondent également aux besoins des consommateurs pour les tâches informatiques de base, de connectivité et de mobilité.

Pour l’année 2014, IDC prévoit une grande concurrence sur le marché de la tablette suite aux campagnes de marketing et de promotion agressives qui seront déployées. Le marché connaîtra également le développement de plusieurs marques locales, auprès de fournisseurs locaux ou de chaînes locales bien établies, visant à concurrencer les tablettes bas de gamme, qui représentent une grande partie du marché.

Il est attendu que les principaux fabricants de PC, qui ne sont pas encore très présents sur le marché de la tablette, développeront leurs offres pour être à jour avec les tendances actuelles.