Espionnage: Europe et Etats-Unis s'accusent mutuellement

L'Europe et les Etats-Unis s'échangeaient mercredi des accusations mutuelles d'espionnage, alors que des représentants de la chancelière allemande Angela Merkel, qui en serait une victime directe, devaient être reçus à Washington.  

Espionnage: Europe et Etats-Unis s'accusent mutuellement

Le 30 octobre 2013 à 17h54

Modifié 30 octobre 2013 à 17h54

L'Europe et les Etats-Unis s'échangeaient mercredi des accusations mutuelles d'espionnage, alors que des représentants de la chancelière allemande Angela Merkel, qui en serait une victime directe, devaient être reçus à Washington.  

Deux hauts fonctionnaires de la chancellerie devaient avoir des entretiens avec de hauts responsables de la Maison Blanche, après la révélation de l'écoute présumée d'un téléphone portable de Mme Merkel. Et dans les prochains jours, ce sera le tour des présidents des services secrets (BND) et des renseignements intérieurs allemands d'être reçus dans la capitale américaine.

Décalage horaire oblige, les Européens ont répliqué dans la journée aux accusations formulées la nuit précédentes depuis les Etats-Unis. Ainsi la France a-t-elle jugé « peu vraisemblables » les propos du patron de l'agence américaine de renseignements (NSA), qui lors d'une audition au Congrès a rejeté les accusations d'espionnage et assuré que les interceptions téléphoniques ont été « fournies » à la NSA par des agences européennes.

La porte-parole du gouvernement français Najet Vallaud-Belkacem a appelé à « davantage de clarté sur les pratiques des services secrets américains », sans démentir une coopération entre espions de part et d'autre de l'Atlantique.

De son côté, Berlin a démenti les affirmations américaines selon lesquelles l'Allemagne espionnerait les États-Unis chez eux. Le responsable du renseignement extérieur (BND), Gerhard Schindler, a assuré dans l'hebdomadaire Die Zeit qu'il n'y avait « pas d'opérations de surveillance de télécommunications menées depuis l'ambassade allemande à Washington ».

Le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert a implicitement démenti lui aussi, en renvoyant à une déclaration récente de M. Schindler. Dans le quotidien Bild, il avait affirmé le 25 octobre: « Une opération de renseignement sur les Etats-Unis d'Amérique n'a pas lieu. D'éventuels enregistrements réalisés par hasard par nos systèmes techniques sont effacés ».

Négociations transatlantiques en question

Pendant les bagarres, les révélations ont continué: les écoutes téléphoniques américaines auraient même visé le Vatican et le pape, affirme Panorama, hebdomadaire italien appartenant à la famille Berlusconi, dans son numéro à paraître jeudi.

Sur les 46 millions d'appels téléphoniques interceptés en Italie, selon le site internet Cryptome, « il y aurait également celles de et vers le Vatican », écrit Panorama, qui ne cite pas de source, dans cet article envoyé à l'avance à divers médias.

L'hebdomadaire allemand Stern à paraître jeudi affirme quant à lui qu'une trentaine d'entreprises américaines font de l'espionnage en Allemagne, aidant notamment à l'analyse d'écoutes ou à la coordination de missions d'agents secrets.

Et selon le magazine, elles participent probablement à la coordination de missions de drones de combat en Afrique, à partir de la ville de Stuttgart (sud-ouest), où se trouve le siège du Commandement des États-Unis pour l'Afrique (AFRICOM). Mardi les États-Unis avaient catégoriquement rejeté de récentes accusations sur l'interception de communications en Europe par leurs services d'espionnage, affirmant que ces données leur avaient été fournies par des agences de renseignement européennes.

L'ancien analyste de la NSA Edward Snowden, à l'origine des fracassantes révélations sur l'espionnage américain, avait déjà proféré des accusations similaires à l'été.

Les révélations des quotidiens français Le Monde, espagnol El Mundo et italien L'Espresso sur l'interception de communications des citoyens européens par la NSA sont « complètement fausses », a assuré le général Alexander sous serment, devant le Congrès. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a par ailleurs annoncé mercredi matin que le chef des services secrets du pays serait entendu devant une commission parlementaire sur cette affaire d'espionnage présumé. Le dirigeant de droite a réaffirmé que les écoutes téléphoniques américaines en Espagne, si elles étaient confirmées, constitueraient des agissements « inappropriés et inacceptables entre alliés et amis ».

Plus tôt mardi, dans un volet distinct de cette affaire, et après l'onde de choc provoquée par des révélations sur la surveillance des communications de la chancelière allemande Angela Merkel, la Maison Blanche avait affirmé qu'elle révisait ses pratiques en matière d'espionnage de dirigeants étrangers, restant toutefois vague dans ses promesses.

Un haut responsable de l'exécutif a expliqué à l'AFP que l'administration de Barack Obama réfléchissait à l'opportunité de déclarer illégales les écoutes des conversations de dirigeants amis, comme révélé plus tôt par le New York Times, mais souligné qu'une telle décision n'avait pas été prise.

Ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a en revanche qualifié d'inexactes des déclarations la veille de la dirigeante de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein. Elle avait affirmé avoir reçu de l'exécutif l'assurance que « la collecte (de données) chez nos alliés ne continuerait pas ».

(Avec AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

COSUMAR: AVIS DE RÉUNION

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.