Russie: une Pussy Riot emprisonnée reprend sa grève de la faim

Nadejda Tolokonnikova, l’une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, a repris vendredi sa grève de la faim après avoir quitté l’hôpital et avoir été renvoyée dans le camp où elle affirme avoir été menacée de mort.  

Russie: une Pussy Riot emprisonnée reprend sa grève de la faim

Le 18 octobre 2013 à 14h03

Modifié 18 octobre 2013 à 14h03

Nadejda Tolokonnikova, l’une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, a repris vendredi sa grève de la faim après avoir quitté l’hôpital et avoir été renvoyée dans le camp où elle affirme avoir été menacée de mort.  

Quelques heures après cette annonce, l’administration pénitentiaire (FSIN) a indiqué que la jeune femme serait transférée «dans un autre établissement suite à sa demande d’assurer sa sécurité».

Aux termes de la législation russe, l’un de ses proches «sera informé de son nouveau lieu de détention au plus tard 10 jours après son arrivée à cet endroit», a déclaré le service de presse du FSIN sans plus de détails.

Interrogé par l’AFP, son époux Piotr Verzilov qui avait annoncé dans la matinée la reprise de la grève, n’était pas en mesure d’indiquer si Nadejda Tolokonnikova poursuivait sa grève de la faim.

«C’est à elle qu’il faut le demander. Si son avocat obtient un rendez-vous avec elle, nous saurons quelle est sa décision», a-t-il déclaré.

«Nous n’avons aucune information sur son état. Personne ne l’a vue», a-t-il ajouté.

«Le 17 octobre, la détenue Tolokonnikova a été transférée de l’hôpital au camp n°14. Son traitement est terminé. Le 18 octobre, elle a écrit une déclaration annonçant qu’elle refusait de s’alimenter», a indiqué dans un communiqué la direction de l’administration pénitentiaire de Mordovie (500 km à l’est de Moscou) où Tolokonnikova purge sa peine.

Après son hospitalisation le 1er octobre, Nadejda Tolokonnikova avait interrompu sa grève de la faim entamée le 23 septembre pour protester contre des conditions dans son camp de travail qu’elle a décrites comme étant proches de l'«esclavage».

Elle accuse le directeur adjoint du camp, Iouri Kouprianov, de l’avoir menacée de mort après la publication de sa lettre sur ces conditions rappelant des témoignages sur le Goulag soviétique.

Selon elle, les prisonnières sont systématiquement humiliées et réduites à l’état d'«esclave», forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour, privées de sommeil, et contraintes de vivre dans des conditions d’hygiène précaires.

Cette lettre a provoqué une vive polémique en Russie sur les conditions de détention dans le pays.

Le délégué du Kremlin chargé des droits de l’homme Vladimir Loukine s’est dit «choqué» vendredi par le fait que Mme Tolokonnikova soit retournée dans son camp, soulignant que les autorités pénitentiaires lui avaient promis de la transférer dans un autre établissement.

«Le service d’application des peines m’a menti», s’est-il indigné, cité par l’agence Interfax.

Interrogée par l’AFP Lioudmila Alexeeva, présidente du groupe Helsinki de Moscou, s’est dite inquiète du sort de Nadejda Tolokonnikova.

«La grève de la faim pourrait ruiner sa santé. Je suis toujours contre mais je comprends qu’elle n’a pas d’autres moyens d’attirer l’attention à ses exigences», a souligné Mme Alexeeva.

Tolokonnikova purge avec une autre jeune femme une peine de deux ans de camp pour avoir chanté début 2012 une «prière punk» contre le président russe Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Peu avant l’annonce de la reprise de la grève de la faim, l’autre Pussy Riot emprisonnée Maria Alekhina a retiré sa requête demandant un aménagement de sa peine, en signe de solidarité avec Tolokonnikova.

Devant un tribunal de Nijni Novgorod (Volga), Mme Alekhina a expliqué qu’elle n’avait «pas le droit moral» de faire une telle demande, compte tenu de la situation de Tolokonnikova.

«Je n’en ai pas le droit moral, alors que mon amie Nadejda Tolokonnikova n’a pas cette possibilité parce qu’elle est soit hospitalisée, soit se trouve dans ce camp dont on dit des choses horribles», a déclaré Mme Alekhina citée par l’agence Interfax.

«Si les autorités sont prêtes à me libérer avant terme, qu’elles le fassent dans le cadre d’une amnistie avec d’autres femmes ayant des enfants en bas âge», a-t-elle poursuivi.

Tolokonnikova et Alekhina âgées de 23 ans et qui ont de jeunes enfants doivent rester en détention jusqu’à mars 2014.

(Par AFP)

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