Merkel remporte les législatives mais devra s'allier aux sociaux-démocrates

Angela Merkel a nettement remporté dimanche les élections législatives allemandes et sera reconduite pour un troisième mandat de chancelière pendant quatre ans, mais elle devra sans doute gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates, selon les premières estimations des télévisions.  

Merkel remporte les législatives mais devra s'allier aux sociaux-démocrates

Le 22 septembre 2013 à 17h17

Modifié le 27 avril 2021 à 22h22

Angela Merkel a nettement remporté dimanche les élections législatives allemandes et sera reconduite pour un troisième mandat de chancelière pendant quatre ans, mais elle devra sans doute gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates, selon les premières estimations des télévisions.  

A 59 ans, la chancelière allemande a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen à être reconduit à la tête d’un pays depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l’Uuion européenne.

Elle a permis à son parti conservateur de recueillir son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990 avec 42,5% des voix, en hausse de près de 9 points par rapport à la dernière élection de 2009, selon des chiffres diffusés par la chaîne publique ZDF.

Son parti, la CDU, arrive très loin devant le parti social démocrate (SPD) 26,5% (+3,5) qui reste proche de son plus bas historique d’il y a quatre ans.

Mais l’allié libéral de Mme Merkel, le FDP, a été éjecté du parlement pour la première fois de l’après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré, 4,5%, d’après ces premières estimations.

 

 

Un nouveau mouvement anti-euro, seulement créé au printemps dernier, et qui plaide en faveur d’une dislocation ordonnée de la monnaie unique européenne, a réussi un bon score, à 4,8%, inférieur toutefois aux 5% nécessaires pour avoir des députés. L’AFD («Alternative für Deutschland) espérait peser davantage en rassemblant un vote protestataire en surfant sur l’hostilité de nombreux Allemands aux plans de sauvetage des pays européens en crise.

Les Verts sont en baisse sensible à 8% (-2,7 points), victimes d’une mauvaise stratégie de campagne et d’une polémique sur la tolérance passée du mouvement envers la pédophilie. La gauche radicale, Die Linke, a baissé de 3,4 points, à 8,5%.

Le total des scores de gauche, à 43%, est plus faible que lors des législatives de 2009 (45,6).

Avec son deuxième plus mauvais score de l’après-guerre, le SPD semble avoir souffert de la campagne globalement ratée de son leader Peer Steinbrück qui a enchaîné les gaffes et polémiques : tout récemment un doigt d’honneur du candidat en Une du magazine Süddeutsche Zeitung a fait de l’ombre au parti.

Mme Merkel a donc été plébiscitée par les 62 millions d’électeurs allemands, qui la créditent d’avoir bien géré la crise de l’euro et d’avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8% de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens.

Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie, ou au Royaume-Uni, ne s’est fait réélire depuis le début de la crise financière.

Dans l’Allemagne d’après-guerre, seuls Konrad Adenauer et le chancelier de la Réunification Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier.

Cependant, Angela Merkel ne devrait avoir d’autre choix que de former un gouvernement avec le SPD, selon les analystes.

Les anti-euro au parlement?

Une telle «grande coalition», entre les deux partis de masse du pays, comme lors de son premier mandat (2005-2009), laisse présager de bras de fer tendus, notamment sur les questions fiscales et sociales. Avec un programme considéré comme le plus à gauche depuis longtemps, le SPD a fait campagne pour des hausses d’impôts pour les plus riches et l’introduction d’un salaire minimum universel de 8,50 euros.

Pouvant s’appuyer sur une majorité des partis de gauche (SPD, Verts, Linke) au Bundesrat (chambre haute du parlement), les sociaux-démocrates pourraient s’avérer être des partenaires coriaces pour Angela Merkel. D’autant plus qu’ils restent traumatisés par leur première expérience de grande coalition qui s’était soldée par leur plus mauvais score historique en 2009.

Malgré des indicateurs flatteurs, l’Allemagne doit relever de nombreux défis: le pays compte l’un des plus grands nombres de bas salaires en Europe, une situation sociale dégradée qui menace les retraites de millions d’Allemands. Le pays souffre aussi d’une natalité parmi les plus faibles au monde, véritable bombe à retardement pour son économie.

Par ailleurs, la crise de la zone euro, qui n’est pas encore terminée, pourrait continuer de peser sur sa conjoncture et finir par miner ses comptes publics.

(Par AFP)

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