Les cimetières de Rabat frôlent la saturation

Si l'état de délabrement actuel est assujettie la majorité des espaces funéraires au Maroc, la ville de Rabat souffre d'une insuffisance des superficies qui leur sont réservées. Leur capacité d'accueil sera saturée et pourrait atteindre ses limites dans un ou deux ans.  

Les cimetières de Rabat frôlent la saturation

Le 17 septembre 2013 à 10h10

Modifié 17 septembre 2013 à 10h10

Si l'état de délabrement actuel est assujettie la majorité des espaces funéraires au Maroc, la ville de Rabat souffre d'une insuffisance des superficies qui leur sont réservées. Leur capacité d'accueil sera saturée et pourrait atteindre ses limites dans un ou deux ans.  

En raison du rythme démesuré, voire effréné, de l'urbanisation que connaissent les villes marocaines, les cimetières commencent à poser plusieurs problématiques inhérentes à leur mode de gestion et à leur préservation.

A Rabat, certains cimetières sont d'ores et déjà fermés à cause de leur incapacité d'accueillir davantage de dépouilles mortelles, comme c'est le cas du cimetière de Yaâcoub El Mansour. D'autres pourraient subir le même sort, y compris celui d'Achouhada, dont le conservateur a déclaré à la MAP, que ce lieu sera pratiquement, dans l'espace d'une année, dans l'incapacité de faire face aux flux massifs. Il a précisé que le cimetière reçoit quotidiennement quinze dépouilles mortelles.

Une telle situation requiert du Conseil municipal et des autorités locales, en particulier, de tout mettre en œuvre en vue de trouver des solutions urgentes à même de satisfaire la demande croissante des lieux d'inhumation dans la capitale du royaume.

«Tout le monde est conscient de la problématique de la capacité d'accueil des cimetières à laquelle est confrontée la ville de Rabat», a confié à la MAP le vice-président du Conseil municipal de Rabat, Boujemâa Dara'i, estimant que «le problème réside, en fait, dans la rareté des espaces réservés à l'inhumation des morts musulmans».

Le Conseil municipal et la Wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër œuvrent d'arrache-pied dans le but de chercher de nouveaux cimetières et de procéder à l'extension d'autres, a-t-il fait savoir.

A cet égard, il a souligné que le Conseil municipal prévoit de rattacher 15 hectares limitrophes du cimetière Asseddiq qui relèvent du domaine du ministère des Habous et des Affaires islamiques (1/3) et nombre d'héritiers (2/3), notant que le Conseil a entamé des discussions avec ces derniers et pourrait avoir recours, le cas échéant, à la procédure d'expropriation devant permettre d'élargir l'espace de ce cimetière.

D'autre part, il a fait remarquer que le Conseil municipal de Rabat a déjà examiné avec le Haut-commissariat aux Eaux, aux forêts et à la lutte contre la désertification la possibilité de procéder à l'extension du cimetière de Hay Ryad, situé en face de l'ancien parc zoologique, estimant que ceci ne relève plus désormais que de quelques procédures juridiques et administratives.

Il a, en outre, révélé que l'un des bienfaiteurs de la commune d'Oum Aâzza a fait don d'un lot de terrain, dont la superficie est de 26 hectares, en vue de le transformer en cimetière, estimant toutefois que le problème qui entrave son exploitation relève de son éloignement de la ville de Rabat (20 km), en plus du fait qu'il s'agit d'une parcelle non-équipée.

Une autre proposition avancée par le président de la circonscription d'Agdal-Ryad, Réda Ben Khaldoun, consistant en la possibilité d'exploiter la ceinture-verte qui sépare les villes de Rabat et de Témara, notant que l'obstacle majeur pour faire face à l'exiguïté des cimetières à Rabat est le déficit de l'assiette immobilière qui entrave l'extension et l'aménagement de nouveaux cimetières.

«L'ensemble des cimetières a atteint sa capacité d'accueil, à l'exception du cimetière Achouhada qui dispose encore de peu d'espaces réservés à l'inhumation», a-t-il signalé, ajoutant que la circonscription Agdal-Ryad a sollicité une fatwa du Conseil supérieur des Oulémas relative à l'adoption d'une nouvelle méthode d'inhumation (tombes superposées) en tant que moyen de nature à faire face au déficit des espaces réservés aux cimetières dans la capitale.

En mars 2011, le Conseil supérieur des Oulémas a proclamé une fatwa dans laquelle il avait préconisé l'adoption d'une approche non-hâtive et de patienter avant de trancher sur la légalité de cette forme d'inhumation, et que la méthode d'inhumer doit demeurer inchangée et telle que reconnue par la Charia et les coutumes.

Dans l'attente de glaner des solutions efficientes et susceptibles de satisfaire la demande grandissante sur les tombes, la problématique des cimetières à Rabat et au Maroc en général exige une approche globale qui portera sur la création de nouveaux cimetières, leur extension, leur gestion et l’entretien de ces espaces funèbres qui font incontestablement partie de l'espace public.

Selon une étude du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), rendue publique en 2012, il s'avère «tout à fait inadmissible» de considérer les cimetières en tant d'espace «mort» juste parce qu'ils accueillent des morts, mais plutôt un espace «vivant» dans le paysage global des villes et des campagnes, conformément à une stratégie bien ficelée et complémentaire d'aménagement du territoire et de l'espace.

(Avec MAP)

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