OMD : ce que cachent les chiffres

Les Objectifs du millénaire, dont le bilan 2012 vient d’être présenté, doivent être atteints en 2015. Mais certains chiffres flatteurs cachent des réalités beaucoup plus complexes.  

OMD : ce que cachent les chiffres

Le 13 septembre 2013 à 13h43

Modifié 13 septembre 2013 à 13h43

Les Objectifs du millénaire, dont le bilan 2012 vient d’être présenté, doivent être atteints en 2015. Mais certains chiffres flatteurs cachent des réalités beaucoup plus complexes.  

Les chiffres sont au vert et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. C’est du moins ce que l’on pourrait croire si on consulte les derniers chiffres exposés par le haut commissariat au plan lors de la présentation des Objectifs du millénaire pour le développement, hier à Casablanca. En revanche, tout reste à faire au niveau opérationnel.

S’agissant du premier objectif, il aura fallu deux générations pour réduire la pauvreté absolue, entre 1990 à 2011, de respectivement 12,5 à 2,5%, même si les inégalités de la consommation des ménages ont crû sur la même période.

Le deuxième axe, qui concerne l’éducation primaire pour tous, affiche une sérieuse et nette progression. Le taux net de scolarisation au primaire des enfants de 6 à 11 ans à été de 96,6% en 2012 contre 52,4% à la rentrée 1990/91.

Dans le même sens, l’abandon scolaire au primaire a connu une nette régression, le taux est passé de 6,2% en 2002/2003 à 3,2% en 2011/2012. Pourtant, «le système est défaillant» commente un chef de division d’action sociale, «à la sortie du cycle primaire, beaucoup de préadolescents ne savent même pas déchiffrer les mots. Ils sont amenés à quitter le banc de l’école». L’une des raisons justement est l’atteinte des objectifs fixés, «les directeurs d’écoles sont sommés de réaliser les objectifs, ils font en sorte de faire passer tous les élèves, sans être très regardants sur la qualité de l’évaluation, jusqu'à la dernière année de primaire, question d’atteindre, statistiquement, les 100% d’enfants scolarisés à l’horizon 2015».

La même source déplore le manque de suivi et d’orientation, «les enfants qui quittent l’école après le primaire sont, dans la plupart des cas, voués à la précarité. Les ministères de l’emploi et de l’éducation nationale pourraient penser à des passerelles qui permettraient à ces enfants de se former à un métier au lieu d’être confrontés à la rue».

En ce qui concerne le volet de la santé maternelle, la représentante du programme des nations unies, présente lors de la présentation, a félicité le Maroc pour ces avancées en terme de taux de mortalité maternelle, tout en poussant les officiels marocains à accorder autant d’importance au deuxième sous objectif qui concerne la santé de la reproduction. Car, bien que la mortalité maternelle soit passée de 337 pour 100.000 naissances vivantes en 1985 à 112 en 2009, le deuxième sous-objectif est laissé pour compte. En effet, dans son intervention, elle a soulevé que le Maroc connait un taux de fertilité chez l’adolescent six fois supérieur à la moyenne des pays d’Afrique du nord. La raison principale est la multiplication des cas de mariages précoces ainsi que l’aggravation du nombre de violences sexuelles et de grossesses non désirées.

Côté santé, le sida et la tuberculose étaient au centre du débat. La stratégie du ministère de la santé appelée «plan stratégique national de la lutte anti-tuberculose» est confrontée à de nombreuses barrières. Un des intervenants travaillant à la préfecture Moulay Rachid à Casablanca a fait savoir les conséquences du narguilé (chicha) dans l’expansion de la tuberculose. Faisant savoir, au passage que, malgré son interdiction dans les lieux publics, elle continue à être consommée. Et à notre chef de D.A.S de commenter : «il n’existe à ce jour aucun suivi rigoureux qui permet d’évaluer avec précision l’ampleur de la propagation de la tuberculose».

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