Syrie: Obama doit persuader le Congrès d'un recours à la force

Le président Barack Obama aura la lourde tâche ce lundi de retourner un Congrès et une opinion publique sceptiques face au recours à la force en Syrie, où Bachar al-Assad a assuré n’être pour rien dans l’attaque chimique du 21 août.  

Syrie: Obama doit persuader le Congrès d'un recours à la force

Le 9 septembre 2013 à 8h06

Modifié 9 septembre 2013 à 8h06

Le président Barack Obama aura la lourde tâche ce lundi de retourner un Congrès et une opinion publique sceptiques face au recours à la force en Syrie, où Bachar al-Assad a assuré n’être pour rien dans l’attaque chimique du 21 août.  

Conscient de jouer à la fois la crédibilité des Etats-Unis et de sa propre présidence, Barack Obama devait lancer une offensive tous azimuts pour convaincre les élus républicains et démocrates, de retour lundi à Washington à partir de 18H00 GMT, du bien-fondé d’une nouvelle intervention militaire au Moyen-Orient pour punir le régime Assad.

Il devait enregistrer pas moins de six interviews avec des chaînes de télévisions devant être diffusées lundi soir, avant de s’adresser aux Américains mardi soir depuis le bureau Ovale.

L’intégralité d’une interview accordée par le président syrien dans laquelle il nie avoir ordonné l’emploi d’armes chimiques devait être diffusée au même moment lundi soir.

Le président Assad a «nié avoir quelque chose à voir dans cette attaque» chimique, a rapporté dimanche le journaliste de CBS qui l’a interviewé à Damas.

M. Assad a dit: »+il n’y a pas de preuve que j’ai utilisé des armes chimiques contre mon peuple+», selon le journaliste Charlie Rose.

Interrogé sur ces propos rapportés d’Assad, le secrétaire d’Etat John Kerry, qui achève lundi à Londres une offensive diplomatique menée tambour battant en Europe sur le bien-fondé des frappes, a répondu que «les preuves parlaient d’elles-mêmes».

Vote incertain

Le monde a désormais les yeux rivés sur le Congrès américain, où l’issue du vote sur le recours à la force demandé par le président Obama apparaissait de plus en plus incertain.

Les plus hauts responsables de l’administration Obama ont multiplié les appels aux élus pour les convaincre et devaient à nouveau lundi se rendre au Capitole pour des réunions d’informations à l’aide de vidéos montrant des victimes de l’attaque et diffusées en boucle sur les chaînes américaines.

Encore dimanche soir, M. Obama s’est rendu à la résidence du vice-président Joe Biden pour parler avec des sénateurs républicains, selon la Maison Blanche.

Le calendrier s’est resserré.

Au Sénat, le débat sur la résolution autorisant l’usage de la force, déjà adoptée en commission, ne commencera formellement que mardi. Un premier vote important pourrait intervenir dès mercredi.

A l’heure actuelle, la résolution prévoit une durée limite de 60 jours, prolongeable à 90 jours, et l’interdiction de troupes au sol dans le but d’opérations de combat.

Du côté de la Chambre des représentants, les dirigeants républicains n’ont pas annoncé de calendrier précis, se contentant de prévoir un vote «dans les deux semaines».

L’administration Obama, sur le front intérieur comme à l’international, a jeté toutes ses forces dans cette bataille.

Dimanche, le secrétaire général de la Maison Blanche Denis McDonough a martelé la nécessité d’une riposte limitée. «J’ai parlé avec des dizaines d’élus cette semaine (...), nous n’avons pas l’intention de perdre le vote» au Congrès, a-t-il indiqué.

Mais, a répondu un partisan d’Obama, le démocrate Elijah Cummings, le président «doit démontrer, avant toute chose, qu’il en va de l’intérêt national des Etats-Unis».

Sur le front diplomatique, M. Kerry devait regagner Washington lundi après avoir rencontré à Londres dans la matinée son homologue britannique William Hague, dont le gouvernement a dû renoncer à s’associer à une intervention en Syrie, après un veto du parlement.

De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Muallem devait se rendre à Moscou, allié indefectible de Damas.

Pendant tout le week-end, Paris et Washington ont affiché leur détermination à «sanctionner» militairement le régime syrien, se targuant d’un soutien international «large et grandissant» à une action militaire.

M. Kerry a rencontré à Paris ses homologues de plusieurs pays arabes ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. «Nous étions unanimes à dire que le recours odieux par Assad aux armes chimiques (...) a franchi une ligne rouge internationale», a dit M. Kerry.

Samedi, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avaient appelé à une «réponse claire et forte» aux attaques chimiques.

Rapport de l’ONU

Le président français François Hollande a promis de s’adresser à son opinion, mais après le vote du Congrès et la remise du «rapport des inspecteurs» de l’ONU qui ont enquêté sur l’attaque du 21 août.

Pour la plupart des Etats de l’UE, ce rapport attendu dans les jours à venir est une étape essentielle, susceptible de confirmer de manière indépendante les accusations d’attaques aux gaz toxiques. Pourtant il ne devrait pas, comme l’a dit Ban Ki-moon, dire qui en est l’auteur.

Selon la presse américaine, le Pentagone se prépare en tout cas à des frappes plus longues et plus intenses que prévu, pendant trois jours, avec un barrage massif de tirs de missiles de croisière.

Un responsable du département de la Défense interrogé par l’AFP a toutefois indiqué que l’ampleur et l’objectif des frappes n’avaient pas changé ces dernières semaines même si les Etats-Unis ajusteraient leurs forces au besoin.

Principal soutien régional de Damas, l’Iran a réaffirmé dimanche son hostilité à toute intervention étrangère en Syrie, tout comme la diplomatie irakienne.

Israël a de son côté déployé son bouclier antimissile près de Jérusalem, a constaté dimanche un correspondant de l’AFP.

(Par AFP)

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