Vincent Bolloré cherche à prendre les rênes de Vivendi

Un an après son entrée au capital du conglomérat Vivendi, l'homme d'affaires Vincent Bolloré, contrarié par un projet de changement de gouvernance, est sorti du bois et son entourage ne cache plus ses ambitions de prendre les rênes du groupe.

Vincent Bolloré cherche à prendre les rênes de Vivendi

Le 8 septembre 2013 à 17h45

Modifié le 8 septembre 2013 à 17h45

Un an après son entrée au capital du conglomérat Vivendi, l'homme d'affaires Vincent Bolloré, contrarié par un projet de changement de gouvernance, est sorti du bois et son entourage ne cache plus ses ambitions de prendre les rênes du groupe.

Contre toute attente, le milliardaire breton a décidé de se porter candidat à la présidence du directoire, autrement dit la la direction opérationnelle de Vivendi, ont confirmé à l'AFP dimanche deux sources proches du dossier, ayant requis l'anonymat sur une question qualifiée de "très sensible".

Il s'agirait pour M. Bolloré de s'opposer à la volonté de l'homme fort du groupe Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance, de faire nommer l'Allemand Thomas Rabe, qui dirige actuellement le groupe de médias Bertelsmann (RTL Group, M6...), selon les mêmes sources.

Cette candidature a fait voler en éclats la "paix des braves" signée tacitement entre MM. Bolloré et Fourtou, qui à son poste, non exécutif, définit la stratégie, dont la mise en œuvre est dévolue au président du directoire.

Selon l'une des sources, M. Bolloré, qui est le premier actionnaire de Vivendi avec 5,01%, "a décidé de bouger, de manifester son autorité et de s'impliquer dans la destinée de Vivendi". D'où ce rapport de forces qui semble pour l'instant tourner à son avantage puisque M. Rabe, qui devait être présenté mercredi à un comité des nominations interne pour succéder au président du directoire transitoire actuel Jean-François Dubos, a jeté l'éponge dimanche face à l'opposition de M. Bolloré, ont confié à l'AFP les sources.

Cette décision est un revers pour Jean-René Fourtou, qui espérait que le conseil de surveillance de Vivendi allait entériner l'arrivée de M. Rabe lors d'une réunion fin septembre. M. Fourtou avait débarqué l'ancien patron du groupe de médias Jean-Bernard Lévy en juin 2012 en raison de divergences stratégiques.

Divorce public entre Bolloré et Fourtou

"Vincent (Bolloré) n'a pas apprécié que ce soit le profil d'un financier (M. Rabe), qui ne connaît pas en plus Vivendi qui soit favorisé", explique l'une des sources.  "Il a toujours dit, poursuit-elle, qu'à la tête de Vivendi il fallait quelqu'un de costaud qui connaît bien la maison".

Comme un signe de sa détermination, Vincent Bolloré n'avait pas encore retiré sa candidature dimanche, malgré le retrait de M. Rabe. A priori, la procédure va se poursuivre, ajoute la source, indiquant qu'il n'était pas à exclure que d'autres candidats soient auditionnés d'ici mercredi.

Contacté par l'AFP, ni Vivendi, ni le groupe Bolloré n'ont souhaité faire de commentaires. Jusqu'ici, Vincent Bolloré, qui vient de céder la présidence d'Havas à son fils Yannick, s'était toujours gardé d'afficher ses intentions concernant Vivendi, son entourage se contentant juste de dire qu'il soutenait la stratégie de recentrage sur les contenus (Canal+, Universal...) et de cession du pôle télécoms (SFR et Maroc Telecom).

L'homme d'affaires estime que la mise en place de cette stratégie prend trop de temps, d'autant plus que la cession de l'opérateur Maroc Télécom est toujours loin d'être bouclée, indiquent les sources.

Il voudrait accélérer le processus de transition, régler les questions autour de la gouvernance et bâtir les contours du nouveau Vivendi. Mais il doit encore trancher les dossiers SFR, en grande difficulté, entre le redresser et l'introduire ensuite en Bourse ou le vendre.

Reste aussi le sort de l'opérateur brésilien GVT, une pépite que Vivendi a échoué à céder il y a quelques mois. Si sa candidature ne signe pas le départ immédiat de Jean-René Fourtou, elle sonne comme un divorce public entre les deux hommes et pose la question sur l'avenir chez Vivendi de ce dernier, dont le mandat à la tête du conseil de surveillance court jusqu'en 2016.

"Il va devoir faire un geste fort", dit une des sources.Vincent Bolloré a vendu en 2012 ses chaînes D8 et D17 au groupe Canal+, opération qui lui a permis de devenir le premier actionnaire du groupe de médias, devant le fonds américain BlackRock (4,62% du capital) et Société Générale (4,55%).

(AFP)


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.