Syrie: un «couac» dans la «relation spéciale» américano-britannique

Le refus des députés britanniques de toute action armée en Syrie constitue un «couac» dans «la relation spéciale» entre Londres et Washington et risque d’affaiblir l’influence du Royaume-Uni dans le monde, jugent vendredi experts et politiques.  

Syrie: un «couac» dans la «relation spéciale» américano-britannique

Le 30 août 2013 à 16h08

Modifié 30 août 2013 à 16h08

Le refus des députés britanniques de toute action armée en Syrie constitue un «couac» dans «la relation spéciale» entre Londres et Washington et risque d’affaiblir l’influence du Royaume-Uni dans le monde, jugent vendredi experts et politiques.  

En votant jeudi soir contre sa motion, par 285 voix contre 272, les députés britanniques ont infligé au Premier ministre David Cameron son pire revers en trois années au pouvoir.

Ce vote conduit le Royaume-Uni «à rater l’acte symbolique de participer» à une intervention en Syrie qu’il a été l’un des plus fervents à prôner, souligne Michael Clarke, directeur de l’institut de recherches Royal United Services Institute (RUSI).

Cependant, «nous avons une relation étroite au niveau du renseignement avec les Etats-Unis et ce que nous fournirons à nos collègues américains, en terme d’écoutes et de surveillance, sera utilisé», a-t-il tempéré.

«Il est également probable que des forces spéciales britanniques soient déjà en Syrie en train de faire du renseignement et je n’imagine pas une seconde que cela va changer. Donc, en coulisses, le Royaume-Uni va continuer de coopérer par des voies que les Etats-Unis vont trouver, à la marge, utiles», a-t-il ajouté.

Mais il a estimé qu’il était difficile de dire comment les Etats-Unis allaient réagir à cette défection de leur allié principal, qui ne repose pas sur un désaccord des dirigeants mais sur l’incapacité de Cameron à faire accepter cet accord par les parlementaires et in fine le peuple.

Pour l’heure, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils «continueront à consulter le gouvernement britannique» qu’ils ont qualifié d’un de leurs «alliés et amis les plus proches».

«Je pense que nous allons réparer cela rapidement et que ce ne sera perçu que comme un couac, gênant pour le Royaume-Uni. Mais cela pourrait aussi empirer et devenir le début d’un désaccord sous-jacent», a estimé Michael Clarke.

Plus alarmiste, Alan Mendoza, de l’institut britannique de réflexion The Henry Jackson society, pense que «ce vote signifie que le Royaume-Uni va rejoindre les nations de troisième zone et qu’il est condamné à être prisonnier des événements sans capacité de les influencer».

Un scénario sombre que partage Paddy Ashdown, l’ancien chef des libéraux démocrates également ex-membre des forces spéciales. «Peut-être suis-je un vieux cheval de guerre du passé mais je pense que ce vote (..) affaiblit considérablement notre pays», a-t-il déclaré sur la BBC.

«Nous sommes maintenant face à un groupe de gens -les mêmes que ceux qui ont voté contre la motion la nuit dernière- qui veulent sortir de l’Union européenne et ont détruit notre relation avec les Etats-Unis», a-t-il jugé.

«La réponse britannique aux atrocités syriennes? C’est pas notre problème», a-t-il également écrit, dépité, sur twitter.

Le ministre de la Défense Philip Hammond, qui a accusé les travaillistes d’être venus au «secours» du régime de Bachar al-Assad, a également estimé que ce résultat allait «certainement peser sur la relation spéciale» entre les États-Unis et le Royaume-Uni.

Une position partagée par le ministre des Finances George Osborne qui a néanmoins affirmé que «dans les discussions avec Washington depuis ce vote, il y a eu beaucoup de compréhension».

«Je pense qu’il va y avoir une introspection nationale sur notre rôle dans le monde», a-t-il prédit, assurant comprendre le «scepticisme» des parlementaires mais espérant que le Royaume-Uni «ne tournera pas le dos à tous les problèmes du monde».

Pour le travailliste Ed Miliband, qui a mené l’opposition contre la motion gouvernementale, la relation spéciale GB-USA «demeure forte».

«Je pense qu’être un allié des Etats-Unis et avoir une relation spéciale avec eux ne peut pas simplement revenir à faire ce que le président américain attend de vous», a-t-il dit. Une manière de se démarquer de l’ex-Premier ministre travailliste Tony Blair qui avait hérité du sobriquet de «caniche de Bush» du fait de son soutien sans faille au président américain sur la question irakienne.

(Par AFP)

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