Syrie: épreuve de force à l'ONU, l'Otan pour une riposte

Opposants et partisans d'une intervention dans le conflit en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU débattaient mercredi d'un projet de résolution britannique ouvrant la voie à un recours à la force contre le régime syrien, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques.  

Syrie: épreuve de force à l'ONU, l'Otan pour une riposte

Le 28 août 2013 à 16h14

Modifié 28 août 2013 à 16h14

Opposants et partisans d'une intervention dans le conflit en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU débattaient mercredi d'un projet de résolution britannique ouvrant la voie à un recours à la force contre le régime syrien, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques.  

Même si une intervention directe de l'Otan n'est pas à l'ordre du jour selon une source diplomatique, l'Alliance atlantique a elle aussi jugé qu'un recours aux armes chimiques ne pouvait "rester sans réponse", en allusion à l'attaque chimique présumée du 21 août près de Damas, qui a fait des centaines de morts selon l'opposition.
Se disant convaincus de la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans cette attaque, Washington, Paris et Londres se sont déclarés prêts à agir, non pas pour le renverser mais pour le "dissuader" d'avoir de nouveau recours à des gaz toxiques dans la guerre civile qui ravage la Syrie depuis deux ans et demi.

Face au bruit de bottes, le régime du président Bachar al-Assad, qui a démenti tout recours aux armes chimiques, a prévenu les Occidentaux que son pays serait le "cimetière des envahisseurs" en cas d'intervention militaire et les a accusés "d'inventer" des prétextes pour attaquer.

Au siège de l'ONU à New York, les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité tenaient des consultations à huis clos sur un projet de résolution présenté par le Premier ministre britannique David Cameron et qui "condamne l'attaque chimique" du 21 août et "autorise les mesures nécessaires pour protéger les civils", y compris l'usage de la force.
Selon le gouvernement britannique, cette résolution "autorisera toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de l'ONU pour protéger les civils contre les armes chimiques" en Syrie. Le chapitre VII prévoit des mesures coercitives qui peuvent aller des sanctions à une opération militaire.
Mais il est très improbable que cette résolution, qui donnerait une plus grande légitimité à une éventuelle frappe militaire, soit adoptée tant les divergences sont profondes entre les grandes puissances, notamment entre les Russes et les Occidentaux. 

La Russie, alliée fidèle du régime syrien qui a déjà mis son veto à trois projets de résolution sur la crise syrienne, a d'ores et déjà affirmé qu'il fallait attendre les résultats de l'enquête des experts de l'ONU.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, sans se prononcer sur l'opportunité d'une frappe, a indiqué que les experts onusiens avaient besoin de quatre jours pour boucler leur mission sur place, avant de procéder à des analyses et de présenter un rapport au Conseil de sécurité.
Pour le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, une frappe provoquerait une "déstabilisation supplémentaire de la situation dans le pays et la région", tandis que l'Iran, autre allié de Damas, a jugé qu'une action militaire "serait un désastre pour la région".

L'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui rassemble 57 pays musulmans, a cependant appelé mercredi à "une action décisive" contre Damas.
Londres avait évoqué lundi la possibilité d'une action serait possible sans aval du Conseil de sécurité. Mais plusieurs pays, dont l'Italie et la Norvège, se sont dits opposés à toute intervention en l'absence d'un tel mandat.
Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis écartent pour leur part une action militaire unilatérale et ont discuté avec leurs alliés d'éventuelles frappes qui pourraient durer plus d'un jour.
Pour justifier une éventuelle frappe, Downing Street a indiqué que M. Cameron et le président américain Barack Obama n'ont "aucun doute sur la responsabilité du régime" syrien dans l'"attaque chimique" meurtrière.

Le gouvernement américain doit rendre publique cette semaine une partie d'un rapport des services de renseignement étayant la responsabilité du régime. Selon le magazine Foreign Policy, la conviction américaine se base notamment des conversations téléphoniques interceptées entre un responsable du ministère syrien de la Défense et le chef de l'unité des armes chimiques.

Un haut responsable américain a souligné que si les Etats-Unis n'intervenaient pas militairement, cela enverrait un dangereux signal aux autres régimes disposant de stocks d'armes chimiques, en particulier la Corée du Nord.

Le président français François Hollande s'est dit lui aussi "prêt" à intervenir militairement pour "punir" Damas qui a "gazé" son peuple.
Selon un responsable de l'opposition syrienne, Ahmad Ramadan, une éventuelle frappe est une "question de jours" et parmi "les cibles éventuelles" figurent des aéroports, bases militaires et dépôts d'armes. Des discussions ont eu lieu selon lui à ce sujet entre la Coalition de l'opposition, les rebelles et des "pays alliés".

Maintenant une attitude de défi, comme il le fait depuis le début du conflit en mars 2011, le régime syrien, après avoir assuré détenir "des moyens de défense qui vont surprendre", a prévenu mercredi par la voix de son Premier ministre Waël al-Halqi que la la Syrie serait "le cimetière des envahisseurs".
Les experts de l'ONU sur le terrain
Mais à Damas, la perspective d'une intervention a semé la peur. "Ma mère est terrifiée, car nous vivons tout près du siège de l'état-major et ça, c'est une vraie cible", a déclaré à l'AFP Mohammad, 35 ans.

De son côté, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a accusé l'Occident d'avoir encouragé les rebelles à utiliser du gaz sarin à plusieurs reprises en Syrie, après un entretien à Damas avec la responsable de l'ONU pour le désarmement Angela Kane.
Mme Kane se trouve à Damas en compagnie des experts des Nations unies qui sont rentrés en fin d'après-midi de leur deuxième visite dans la Ghouta orientale, une des régions touchées par l'attaque chimique présumée. 

(Par AFP)
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