Compétitivité : les solutions préconisées par le CESE

Au-delà du bilan, le CESE recommande d’agir sur la fiscalité, l’éducation, la recherche et développement, la gouvernance et les relations sociales. L’Etat doit aussi s’assurer que les entreprises marocaines profitent vraiment des accords de libre échange.  

Compétitivité : les solutions préconisées par le CESE

Le 27 août 2013 à 10h40

Modifié 27 août 2013 à 10h40

Au-delà du bilan, le CESE recommande d’agir sur la fiscalité, l’éducation, la recherche et développement, la gouvernance et les relations sociales. L’Etat doit aussi s’assurer que les entreprises marocaines profitent vraiment des accords de libre échange.  

En marge de son rapport annuel présenté le 23 août, le Conseil économique, social et environnemental a publié une étude sur la compétitivité durable des entreprises, de l’industrie et de la nation. L’étude dresse le bilan de la situation actuelle et fait la liste des mesures à prendre.

Stabilité macroéconomique et ouverture sur l’extérieur

La détérioration des équilibres macroéconomiques, que ce soit l’accroissement du déficit budgétaire ou commercial, peut conduire les autorités à faire des choix néfastes à la compétitivité du pays, tels que des hausses d’impôts pour financer le déficit ou une réduction des dépenses d’investissement, aussi bien au niveau national qu’au niveau des entreprises. Le retour de la stabilité économique est donc nécessaire à l’amélioration de la compétitivité.

Faute notamment d’une compétitivité suffisante, l’ouverture croissante du Maroc au gré des différents accords de libre échange s’est traduite par un accroissement du déficit commercial. La restauration de la compétitivité est donc nécessaire pour que le pays puisse tirer pleinement parti de son intégration dans l’économie mondiale.

Un cadre institutionnel et juridique, et des infrastructures sociales adéquats sont nécessaires

Parmi tous les piliers de la compétitivité, l’attention du CESE s’est focalisée sur le cadre institutionnel et juridique et les infrastructures sociales :

-Le cadre institutionnel et juridique : malgré les progrès notables accomplis, le secteur de la justice reste insuffisamment adapté aux besoins engendrés par le développement économique, que ce soit en raison des délais de traitement des dossiers, du manque de qualification de certains personnels, du manque de transparence, etc. L’environnement des affaires n’est également pas suffisamment adapté aux besoins de la compétitivité, l’Etat introduisant lui-même des distorsions de concurrence favorisant certains secteurs ou opérateurs. La fiscalité ne joue également pas dans le sens d’un renforcement de la compétitivité parce que les réformes successives l’ont rendu opaque, qu’elle n’est pas suffisamment équitable et qu’elle est marquée par l’incivisme fiscal, sur fond de relations conflictuelles entre le contribuable et l’administration fiscale. Malgré l’existence d’un cadre législatif, la politique de concurrence a bien du mal à se développer au Maroc, et cela constitue un obstacle évident à une amélioration de la compétitivité au niveau interne et par ricochet au niveau externe. La corruption est également pointée par les opérateurs comme obstacle important à la compétitivité et l’investissement. Enfin, malgré les nombreuses stratégies sectorielles, leur insuffisante cohérence et convergence ne joue pas en faveur de la compétitivité.

-La déficience des infrastructures sociales : la qualité du capital humain est un pilier central de la compétitivité d’une nation. Or, même si le Maroc a progressé en termes d’accès à l’éducation et de réduction des inégalités, la qualité du système éducatif reste encore largement à améliorer. De manière générale, le système éducatif marocain est inadapté aux besoins du pays.

L’indice de l’économie du savoir (IES) calculé par la Banque mondiale montre que le pays est classé 102ème sur 145, derrière des pays comparables comme la Tunisie ou la Turquie et en recul par rapport à 1995.

Des atouts à valoriser

Pourtant le pays dispose d’atouts certains pour améliorer sa compétitivité

Le Maroc est à la fois à la porte de l’Europe, un marché certes en difficulté mais qui reste conséquent, et de l’Afrique, un marché en pleine expansion. Il ne tire malheureusement pas suffisamment parti de cette proximité géographique.

L’accélération de la régionalisation devrait également permettre une meilleure identification et concrétisation des opportunités de compétitivité.

Enfin, le pays s’est orienté avec succès vers de nouveaux métiers tels que l’automobile et l’aéronautique. Il convient maintenant de transformer l’essai.

Les solutions pour y parvenir

Concernant le renforcement des fondements, le modèle de croissance doit être infléchi pour soutenir la compétitivité. Pour cela, il faut poursuivre les réformes visant le rétablissement des équilibres macroéconomiques et favoriser l’innovation.

Il faut également réviser la fiscalité de façon à ce qu’elle encourage le secteur productif et l’investissement, notamment en évitant le soutien à des branches spécifiques de l’économie, et lutter contre la spéculation, notamment par l’imposition du patrimoine.

Enfin, l’Etat doit veiller à la bonne application réciproque des accords de libre échange, notamment en ce qui concerne la pénétration des entreprises marocaines à l’étranger.

Concernant le renforcement des piliers, l’amélioration de la compétitivité nationale passe tout d’abord par un accroissement de la qualité du capital humain marocain et pour cela le pays doit investir massivement dans son système éducatif et particulièrement dans la formation professionnelle initiale et continue.

Il faut favoriser le dialogue social pour améliorer le climat du travail et ainsi accroître la productivité des travailleurs. Cela commence par une surveillance scrupuleuse du respect des lois du travail en vigueur et l’intégration du secteur informel.

L’amélioration de la compétitivité passe également par une amélioration de la gouvernance, de la transparence et une lutte contre la corruption, particulièrement au niveau des administrations en contact avec les entreprises.

Pour nourrir la compétitivité, il est primordial d’améliorer l’investissement dans l’innovation. Pour cela, deux pistes s’offrent : accroître les activités de recherche et développement de l’Etat et mener une politique fiscale d’incitation à la recherche et à l’adoption de nouvelles technologies. Il convient également de diffuser auprès des PME qui constituent l’essentiel du tissu productif marocain de bonnes techniques de gestion.

Enfin, la valorisation des atouts du pays passe selon le CESE par :

-L’établissement d’une cartographie de la production industrielle pour définir un plan d’aménagement industriel régional et inciter les régions à identifier des pôles de compétitivité ;

-L’appui au développement de secteurs porteurs, tels que l’agro-industrie, qui reste insuffisamment exploitée par rapport au développement du pays.

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