L'UE accepte de discuter libre échange avec les Etats-Unis malgré Snowden

Les Européens ont accepté mercredi de démarrer les négociations avec les Etats-Unis sur un accord de libre échange, après un imbroglio diplomatique autour de l'atterrissage forcé d'un avion transportant le président bolivien soupçonné de cacher l'informaticien en fuite Edward Snowden.  

L'UE accepte de discuter libre échange avec les Etats-Unis malgré Snowden

Le 4 juillet 2013 à 11h33

Modifié 4 juillet 2013 à 11h33

Les Européens ont accepté mercredi de démarrer les négociations avec les Etats-Unis sur un accord de libre échange, après un imbroglio diplomatique autour de l'atterrissage forcé d'un avion transportant le président bolivien soupçonné de cacher l'informaticien en fuite Edward Snowden.  

A Berlin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a annoncé, en présence des dirigeants allemand et français, que les négociations entre les Etats-Unis et l'UE sur un accord de libre-échange seraient bien lancées le 8 juillet, mais en parallèle des groupes de travail devront clarifier l'ampleur de l'espionnage pratiqué par les Américains.

«Nous avons convenu aujourd'hui de la chose suivante : nous croyons à la relation transatlantique (...) mais nous voulons dans le même temps des groupes de travail», qui analysent l'impact des pratiques d'espionnage américaines, a dit M. Barroso. Dans la soirée de mercredi, le président américain Barack Obama assuré à la chancelière allemande Angela Merkel que les Etats-Unis «prenaient au sérieux» les inquiétudes européennes qui ont suivi les révélations sur les pratiques d'espionnage.

Des responsables des deux pays devraient se rencontrer pour évoquer ces questions plus en détail au cours des prochains jours, ont également convenu Barack Obama et Angela Merkel au cours d'un entretien téléphonique mercredi, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

La Maison Blanche a par ailleurs confirmé qu'un groupe transatlantique d'experts allait se réunir «dès le 8 juillet» pour échanger des informations sur le programme américain de surveillance des communications Prism qui vise également les citoyens européens. Dans la matinée, les vues étaient encore partagées entre la France et l'Allemagne.

Berlin s'était prononcé en faveur d'un début des négociations rapide, tandis que Paris plaidait pour une «suspension temporaire» du processus, sur fond de révélations fracassantes sur l'espionnage pratiqué par les services de renseignement américains en Europe.

Les négociations d'un accord de libre-échange transatlantique ont reçu le feu vert officiel lors d'un récent sommet du G8 en Irlande du Nord, les discussions concrètes devant débuter la semaine prochaine aux Etats-Unis.

Edward Snowden, l'ancien consultant de la puissante Agence américaine de sécurité nationale (NSA), est à l'origine des révélations sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales.

Invisible depuis son départ de Hong Kong il y a 11 jours, il a permis la publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne, provoquant la colère des Européens, France et Allemagne en tête.

Soupçonné d'avoir emmené avec lui Edward Snowden, le président bolivien Evo Morales, en provenance de Moscou, a dû faire une escale forcée de 13 heures à Vienne après que plusieurs pays européens, dont la France, eurent interdit à son appareil de survoler leur espace aérien. Il a finalement pu quitter la capitale autrichienne mercredi en fin de matinée. Après une escale technique aux Canaries, le chef de l'Etat bolivien était en route pour regagner son pays. «C'était quasiment comme un enlèvement de près de 13 heures», a protesté le président bolivien, furieux, lors d'une conférence de presse à l'aéroport autrichien. Il a notamment pointé du doigt la France, l'Italie, le Portugal et l'Espagne qui ont, selon La Paz, refusé à son avion le survol de leur territoire. Il s'agit «d'une erreur historique», a-t-il lancé, «d'une provocation (...) envers la Bolivie et toute l'Amérique latine, c'est une agression envers l'Amérique latine».

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré mercredi «comprendre les préoccupations soulevées par le gouvernement bolivien» à la suite de l'escale forcée de l'avion du président Evo Morales. Selon un communiqué de l'ONU, M. Ban «est soulagé que cet incident malheureux n'ait pas eu de conséquences pour la sécurité du président Morales et de son entourage». Paris a fait part à la Bolivie de ses «regrets» pour avoir refusé le survol de son territoire. François Hollande a affirmé avoir "immédiatement" donné l'autorisation de survol de la France à l'avion transportant M. Morales quand il a appris que ce dernier était à bord de l'appareil. «Il y avait des infos contradictoires sur les passagers qui étaient à bord», a dit M. Hollande. «Dès lors que j'ai su que c'était l'avion du président bolivien, j'ai donné immédiatement l'autorisation de survol» du territoire français, a-t-il ajouté.

La colère de ce pays andin s'est aussi exprimée dans la rue à La Paz où une centaine de manifestants ont brûlé un drapeau français et jeté des pierres sur l'ambassade de France. Le Parlement bolivien va en outre demander l'expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d'Italie.

L'imbroglio diplomatique s'est produit quelques heures après que M. Morales a déclaré, en marge d'une visite mardi à Moscou, que son pays était prêt à accueillir le fugitif réfugié actuellement dans un aéroport à Moscou. L'ambassadeur bolivien auprès de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Sacha Llorenti, a déclaré à Genève que la Bolivie avait «mis en œuvre une procédure pour dénoncer ces faits devant le secrétaire général de l'ONU».Edward Snowden a essuyé mardi un refus de la part de nombreux pays auxquels il a demandé l'asile politique.

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