Nelson Mandela entre la vie et la mort

L'Afrique du Sud se préparait au pire lundi, réalisant que Nelson Mandela, hospitalisé depuis désormais 17 jours et «toujours dans un état critique», livrait sans doute son dernier combat, alors que les médias du monde entier affluaient à Pretoria.  

Nelson Mandela entre la vie et la mort

Le 24 juin 2013 à 11h00

Modifié 24 juin 2013 à 11h00

L'Afrique du Sud se préparait au pire lundi, réalisant que Nelson Mandela, hospitalisé depuis désormais 17 jours et «toujours dans un état critique», livrait sans doute son dernier combat, alors que les médias du monde entier affluaient à Pretoria.  

Nelson Mandela «est toujours dans un état critique à l'hôpital. Les médecins font tout leur possible pour s'assurer de son bien-être et de son confort», a déclaré lundi le chef de l'Etat Jacob Zuma devant la presse internationale à Johannesburg.

«Je suis allé à l'hôpital hier soir (dimanche)(...) vu l'heure, il dormait déjà, nous l'avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d'autres détails, je ne suis pas médecin», a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.

Les traits tirés, il a avoué qu'il s'agissait d'«un moment difficile», tandis que son porte-parole soulignait que la dégradation de la santé de Mandela «doit tous nous faire réfléchir».

Le héros de la lutte contre l'apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Mais il est victime d'une infection pulmonaire récidivante qui le fait souffrir depuis deux ans et demi et a entraîné son hospitalisation à quatre reprises depuis décembre.

La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, qui est aussi en charge de la santé des anciens présidents, s'est rendue à son chevet lundi matin à Pretoria au Mediclinic Heart Hospital, où Nelson Mandela est aussi veillé jour et nuit par son épouse Graça.

Une foule d'anonymes ne cesse de venir lui témoigner son attachement par de touchantes marques de reconnaissance, cartes de vœux, ballons, fleurs. De nombreuses personnes interrogées avouaient accepter que Mandela ne soit pas éternel mais la plupart refusaient pudiquement de le dire aux micros des nombreux médias du monde entier présents devant l'hôpital.

«Mon souhait le plus cher était qu'il se rétablisse pour que les prochaines générations puissent voir cet homme qui s'est battu pour nous», a déclaré à l'AFP Phathani Mbatha. «Malheureusement il n'y a rien que l'on puisse faire sinon prier pour lui et pour les médecins qui l'aident». «Le voir dans cet état, c'est nouveau pour nous (...) mais nous espérons qu'il va guérir et aller beaucoup mieux», lui a fait écho Vuyo Leroy.

Obama attendu en fin de semaine

Dimanche soir, la Maison Blanche avait immédiatement réagi en adressant «pensées et prières» vers Pretoria, alors que le président Barack Obama, lui aussi premier président noir de son pays, est attendu vendredi soir en Afrique du Sud.

Le président Jacob Zuma a assuré lundi matin que la visite de M. Obama était maintenue comme prévu. Jusqu'à dimanche soir, les nouvelles de la santé de Mandela émanant de la présidence ou de la famille étaient rassurantes, la rumeur annonçant déjà sa sortie de l'hôpital. Un certain optimiste était revenu, la quasi totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier étaient rentrés chez eux. L'ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, assurait que son illustre prédécesseur n'était pas mourant.

Mais samedi, la chaîne de télévision américaine CBS a à nouveau contredit la version officielle avec des informations alarmistes. Selon CBS, qui répète que Nelson Mandela a dû être «réanimé» à son arrivée à l'hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient qu'à 50%, il «ne réagit plus» et «n'a pas ouvert les yeux depuis des jours».

Mais sur CNN, la fille aînée de l'ex-président Makaziwe Mandela a démenti et affirmé qu'«il ouvre les yeux». Ses problèmes pulmonaires sont probablement liées aux séquelles d'une tuberculose contractée pendant son séjour sur l'île-prison de Robben Island, au large du Cap, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles du régime raciste de l'apartheid.

Libéré en 1990, il a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix --, conjointement avec le dernier président du régime de l'apartheid, Frederik de Klerk -- pour avoir su mener à bien les négociations pour instaurer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud.

Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays, un dirigeant de consensus qui a su gagner le cœur de la minorité blanche dont il avait combattu la mainmise sur le pouvoir.

L'un de ses plus beaux gestes de réconciliation remonte au 24 juin 1995, il y a exactement dix-huit ans: ce jour-là, l'équipe de rugby des Springboks, longtemps symbole du pouvoir blanc, remportait la coupe du monde à Johannesburg. Et Nelson Mandela, vêtu du maillot de l'équipe, remettait lui-même le trophée au capitaine. Cet épisode a été immortalisé dans le film de Clint Eastwood «Invictus».


 

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