Festival Gnaoua : une soirée sous le signe de l'émotion, la nostalgie et la reconnaissance

Une ambiance chargée d'émotions sur la ville d'Essaouira, vendredi lors de la deuxième journée du Festival Gnaoua et musiques du monde, marquée par des hommages posthumes à deux maâlems de renom, à savoir Abderrahmane Paco et Abdallah Guinéa.  

Festival Gnaoua : une soirée sous le signe de l'émotion, la nostalgie et la reconnaissance

Le 22 juin 2013 à 14h10

Modifié 22 juin 2013 à 14h10

Une ambiance chargée d'émotions sur la ville d'Essaouira, vendredi lors de la deuxième journée du Festival Gnaoua et musiques du monde, marquée par des hommages posthumes à deux maâlems de renom, à savoir Abderrahmane Paco et Abdallah Guinéa.  

Sur la scène Moulay El Hassan, art gnaoui rimait avec mouvement ghiwani. Et pour cause, l'honneur était à celui qui a réussi cette fusion impressionnante entre deux courants aussi spirituels qu'engagés, en l'occurrence Abderrahmane Kirouche, alias Paco, qui a tiré sa révérence le 14 octobre 2012, à l'âge de 64 ans.

Pour rendre hommage à celui qui a imprimé à la chanson ghiwanie l'âme gnawie, quand il intégra le groupe mythique de Nass El Ghiwane dans les années 70, il n'y a pas mieux que le groupe Paco Ghiwane, fondé par le défunt il y a dix ans, accompagné de Moulay Tahar, un ancien de Jil Jilala. Ils étaient accompagnés de joueurs de cor des Alpes, un imposant instrument de musique à vent utilisé surtout en Suisse.

Il a suffi alors que les instruments raisonnent aux rythmes ghiwano-gnaouis pour que l'esprit des années 70, qui furent les années de toutes les folies, de toutes les extravagances, mais surtout de tous les engagements, s'emparent des milliers de festivaliers venus baigner dans ce rare moment où la belle époque «revient quand même». Et beaucoup ne tardèrent pas à sombrer dans cet état (hal) qui allie exaltation, allégresse et extase, pour qu'enfin, la musique et le corps ne fassent qu'un.

Ce fut également le moment de se remémorer le phénomène Paco dans tous ses états, le «médecin des esprits» comme l'a surnommé Jimmy Hendrix : l'amour de la musique qu'il avait dans les veines, l'art et la manière de transmettre cette passion à travers les notes du «guenbri» qu'il faisait parler comme personne, son interprétation singulière et sa voix, son talent, son charisme, sa présence, son look débridé et ses habits atypiques qui faisaient de ses prestations de purs spectacles.

De l’émotion avec la fusion entre le Maâlem Guinnéa et Omar Sosa

Un autre moment fort de cette soirée, fut la fusion entre Maâlem Mahmoud Guinéa, une des figures emblématiques de la musique gnaouie, et Omar Sosa, un pianiste cubain inspiré par la musique traditionnelle cubaine, mais également le jazz contemporain, le hip hop ou encore la musique arabe.

Par leur métier et leur engagement, les deux pointures -chacun dans son art- ont pu établir un lien transatlantique entre deux cultures d'origines diamétralement opposées : l'un puisant dans le fin fond du Sahara et l'autre venu tout droit d'une culture latino-américaine.

Plus tôt, dans la Zaouia Sidna Bilal, c'est Abdallah Guinéa, précoce épris de reggae, qui a été célébré par Maâlem Mokhtar Guinea et Maâlem Boulhimas.

Décédé en mars dernier, Abdallah Guinéa n'est pas tombé dans le monde mystique des gnaouis par hasard, car cet art reste une histoire de famille chez les Guinéa. Boubker Guinéa, le père d'Abdallah, était lui-même considéré comme l'un des plus grands Maâlem du Maroc. A 12 ans, Abdallah accompagnait son père dans les cérémonies nocturnes, où il révélait des dons prodigieux. Il avait ensuite été sacré maître (Maâlem) à l'âge de 16 ans.

Le cycle de reconnaissance se poursuivra samedi dans la Zaouia Sidna Bilal, avec un hommage au Maâlem Chérif Reguragui, grand amoureux de la tagnaouite et homme de théâtre, qui sera honoré par les maâlems qu'il a connus: Seddik El Arch et Abdellah Akherraz.

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