Immobilier : Hausse de 30% des transactions au 1er trimestre, inquiétudes pour la deuxième moitié de l'année

M. Ett. | Le 15/4/2021 à 16:46

Selon les professionnels du secteur, le deuxième semestre de l’année pourrait connaitre une chute des transactions puisqu’il coïncide avec les élections et la fin des avantages fiscaux accordés sur les droits d’enregistrement.

Le secteur immobilier évolue favorablement depuis le début de l'année. Les transactions sont en hausse et les prix se stabilisent.

Ce secteur, qui était fragilisé pendant plusieurs années, a beaucoup souffert de la crise du Covid-19. Mais il a bénéficié en 2020 et 2021 de quelques mesures fiscales pour redynamiser le marché.

Joint par LeBoursier, Me Hafid Oubrayem, président du conseil régional des notaires de Casablanca, a indiqué que « le secteur de la promotion immobilière a connu une croissance entre 25 à 30% des transactions, au premier trimestre 2021 en comparaison avec la même période de l’année précédente ».

« Cette croissance concerne tous les segments mais en grande partie les logements sociaux », ajoute-t-il.

Du côté des prix, « on n’observe pas une évolution significative. Ils sont stables. Les promoteurs qui avaient baissé leurs prix les maintiennent au même niveau observé il y a quelques mois ».

Sollicité par LeBoursier, Mustapha Allali, vice-président de la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers (FNPI), précise que « cette croissance a concerné surtout les deux premiers mois de l’année. Elle a été réalisée grâce aux avantages accordés en matière de droits d’enregistrement. Mais également grâce aux efforts fournis par quelques promoteurs sur les prix pour écouler les stocks ».

Néanmoins, ce dynamisme s’essouffle. « Un ralentissement commence à se faire sentir en cette période », souligne-t-il.

L’activité devrait ralentir au deuxième semestre

Le ralentissement observé en cette période risque de s’accélérer à partir du deuxième semestre.

« Je pense que le deuxième semestre de cette année ne sera pas aussi bon que le premier. Les séquelles de la crise seront ressenties au deuxième semestre, on anticipe un ralentissement de l’activité et un retard dans la réalisation des transactions », anticipe Me Hafid Oubrayem.

Notre interlocuteur établit ses anticipations sur la base de deux principaux facteurs : les élections et la fin des avantages fiscaux accordés sur les droits d’enregistrement.

Et d’expliquer : « Les élections auront lieu au milieu du deuxième semestre. Pendant la période des élections, il y a des changements qui s’opèrent dans l'administration, notamment dans certains postes clés. Il y a un arrêt des budgets qui se produit ainsi que la suspension des paiements des factures dans le cadre des marchés publics, etc. Ce sont autant d’éléments qui impacteront l’évolution de l’activité du secteur au deuxième semestre ».

« Et il y a également la fin des avantages fiscaux accordés au secteur, notamment en ce qui concerne les droits d’enregistrement. Ces avantages sont valables jusqu’au 30 juin 2021. Il serait opportun de garder ces avantages jusqu’au 31 décembre », souligne-t-il.

Sur le même registre, Mustapha Allali déclare que : « Nous espérons que la réduction de 50% sur les droits d’enregistrement soit maintenue cette année et que ça soit accompagné d’autres mesures, notamment pour encourager les acquéreurs à réaliser des transactions ».

Le secteur connait un manque de visibilité pour le deuxième semestre. Mais, dans tous les cas, « l’année 2021 sera meilleure que 2020, qui était une année exceptionnelle pour le secteur, malgré le ralentissement anticipé pour le deuxième semestre », conclut Me Hafid Oubrayem.
 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 29/4/2024 à 14:30

    Le retrait des banques françaises du Maroc renforcera la compétition sur le marché

    Le Crédit Agricole et la Société Générale se sont désengagés du Maroc, et leur retrait aura, à terme, un impact sur la concurrence au sein du marché. Cette dernière se renforcera avec l'arrivée dans l'actionnariat d'acteurs locaux, plus indépendants, agiles, réactifs et déterminés à gagner des parts de marché.
  • | Le 26/4/2024 à 15:26

    Dislog Group clôt l'acquisition de CMB Plastique auprès de Mutandis

    La transaction a été bouclée pour un total de 330 MDH. L'objectif, à terme, est de changer le positionnement de CMB Plastique. L'usine de préformes deviendra une entité qui vendra aux clients de Dislog Group, in situ, des bouteilles fabriquées avec leurs bouchons et étiquettes, leur permettant ainsi de variabiliser leurs coûts de production.
  • | Le 25/4/2024 à 15:04

    Maroc Telecom : des résultats au 1er trimestre conformes aux prévisions et des menaces persistantes

    Le groupe a affiché une légère hausse de ses revenus et une stagnation de sa profitabilité à fin mars. Ces résultats sont sans surprise. Le groupe, dans le sillage de la Coupe du monde 2030, devra fortement investir dans la 5G qui se fait encore attendre. La menace de l'amende est toujours présente, malgré l'appel de la décision judiciaire dans son litige avec Wana.
  • | Le 25/4/2024 à 10:01

    Maroc Telecom. Hausse des revenus au 1er trimestre, profitabilité stable

    Le groupe affiche une légère hausse de ses revenus à fin mars 2024, poussés par les filiales Moov. La profitabilité globale du groupe reste stable sur la période à 1.528 MDH. Les revenus au Maroc reculent de 1,3%, notamment du fait de la baisse du Mobile.
  • | Le 24/4/2024 à 14:10

    L'or à des niveaux historiques, Managem en profitera

    L'once d'or flirte désormais avec les 2.400 dollars. Du jamais vu. Cette hausse va à contre-courant de la situation macroéconomique actuelle. Factuellement, l'accélération de la hausse du cours ne trouve pas de raison fondamentale, excepté les inquiétudes géopolitiques au Proche-Orient. Managem, dont la moitié des revenus proviennent de l'or, devrait profiter de cette bonne dynamique des prix.
  • | Le 24/4/2024 à 9:03

    Bitcoin : hausse attendue d'ici la fin de l'année grâce au halving

    Historiquement, le halving tire le cours du bitcoin à la hausse. Cependant, cet effet n'est pas instantané. D'ailleurs, le cours du bitcoin n'a que peu évolué depuis le dernier halving en date du 20 avril. L'offre baissera de facto et les prix à moyen terme seront tirés à la hausse si le niveau de demande actuelle demeure soutenue par les ETF.