Le déficit budgétaire en hausse de 50% à fin septembre

| Le 15/10/2020 à 11:45

La situation des charges et des ressources du Trésor est toujours tendue à fin septembre. Les recettes fiscales sont en net repli, les dépenses augmentent et le déficit reste très élevé. Cependant, le trend est un peu moins fort qu'à fin août.

Le 15 octobre, le ministère de l’économie et des finances a publié la Situation des Charges et Ressources du Trésor à fin septembre 2020. Le trend est quasi similaire à celui à fin août, mais l’on note une légère atténuation de la baisse des recettes ordinaires et un ralentissement de la hausse des dépenses. Au final, le déficit budgétaire ressort à 42,8 milliards de dirhams à fin septembre, soit 3,7 milliards de dirhams de moins qu’à fin août 2020.

Les recettes fiscales toujours en retrait

Les recettes ordinaires sont en diminution de 8,4% par rapport à l’an dernier, à 166,2 milliards de dirhams. Cependant, les recettes ordinaires étaient en diminution de 8,8% à fin août, ce qui témoigne d’une atténuation de la baisse.

Les recettes fiscales ont baissé de 7,3% par rapport à septembre 2019, à 147,3 milliards de dirhams. Toutes les composantes sont en retrait : Impôts directs (-2,5%), impôts indirects (-10,3%), droits de douanes et droits d'enregistrement et de timbres respectivement en baisse de 6,1% et 20,1%.

Dans les impôts directs, seul les recettes de l’IS connaissent une amélioration de 1% par rapport à fin septembre 2019, soit 375 millions de dirhams de plus. L’IR, quant à lui, accuse une baisse de 5,3% à 30,6 milliards de dirhams. Il a rapporté 1,7 milliard de dirhams de moins qu’à fin septembre 2019.

Les recettes de la TVA chutent de 9,1% et atteignent 40,8 milliards de dirhams. Les TIC sont également en forte diminution de 12,8% à 19,3 milliards de dirhams.

Les recettes non fiscales, quant à elles, sont en chute de 17,1%. Elles s’élèvent à 16,8 milliards de dirhams contre un objectif de 33,67 milliards de dirhams fixé par la loi de finances rectificative. Soit un taux de réalisation d’à peine 50%.

Les dépenses ordinaires en hausse et un déficit toujours très élevé

Les dépenses ordinaires sont en hausse de 5,6%, à 175,5 milliards de dirhams. Elles sont drivées à la hausse par l’augmentation des dépenses en biens et services, en hausse de 7,4% ou 9,7 milliards de dirhams.

Toujours dans le contexte de faible consommation des produits pétroliers et de la baisse des cours du gaz butane, les dépenses liées à la compensation sont en baisse de 5,8%, à 10,5 milliards de dirhams.

Le solde ordinaire reste donc déficitaire de près de 9,3 milliards de dirhams contre un excédent de 15,3 milliards de dirhams l’an dernier. Mais il est à noter que la tendance s’est améliorée légèrement depuis le mois d’août 2020, où le solde ordinaire affichait un déficit de 16 milliards de dirhams.

L’investissement, à fin septembre 2020, est en retrait de 6,7% et atteint 43,9 milliards de dirhams.

In fine, avec la comptabilisation d’un solde de 8 milliards de dirhams dans le fonds de gestion Covid-19, le déficit global à fin septembre 2020 s’accroit de 14,3 milliards de dirhams, soit +50,2%. Le déficit est donc de 42,7 milliards de dirhams. Le ministère indique que « par rapport au mois d’août, ce déficit est en amélioration de 3,7 milliards de dirhams, résultant principalement de l’amélioration du solde ordinaire (+6,7 milliards de dirhams par rapport à août 2020) ».

Hors dons au Fonds Covid, le déficit budgétaire s'élève à 50,8 milliards de DH, en hausse de 78%.

En tous les cas, le déficit budgétaire en tenant compte des opérations en instance, a créé un besoin de financement du Trésor de 48,2 milliards de DH, financé à hauteur de 26,6 milliards de DH par des tirages sur les emprunts extérieurs.

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