Sim Africa 2025 a rassemblé plus de 2.000 participants venus d’Afrique et d’ailleurs autour d’un thème de la plus grande importance : "Pédagogie innovante en sciences et santé : l’Afrique à l’ère de la simulation, de la robotique et de l’intelligence artificielle".

Deux rencontres majeures étaient regroupées sous cette bannière : le 2e Congrès africain sur la simulation en sciences et santé et le 1er Congrès africain de la pédagogie en sciences de la santé. Coorganisé par l’UM6SS, le Centre international Mohammed VI de simulation en sciences de la santé (CIM6SS) et le Centre Mohammed VI de pédagogie appliquée (CM6PASS), Sim Africa s’est imposé comme un espace de réflexion stratégique sur l’avenir de l’enseignement médical sur le continent.

Des travaux axés sur l’innovation pédagogique

Les travaux ont porté sur l’intégration des technologies immersives dans la formation médicale, avec un accent sur les réformes pédagogiques, l’évaluation des compétences et l’optimisation de l’apprentissage clinique.

Longtemps considérée comme un simple outil d’accompagnement, la simulation médicale est désormais perçue comme un pilier fondamental de la formation en santé, permettant un apprentissage plus sûr et plus efficace.

Parmi les thématiques abordées figuraient l’encadrement des stages hospitaliers, les modalités d’évaluation via les outils numériques, ou encore la transformation des universités de santé en établissements connectés et interactifs. Ces échanges ont mis en lumière la nécessité de construire un modèle éducatif africain, enraciné dans les réalités locales, mais résolument tourné vers l’innovation.

Une vision stratégique partagée

Présents lors de la cérémonie de remise des prix, M. Amine Tehraoui, ministre de la Santé et de la Protection sociale, et Pr. Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ont souligné l’importance stratégique de la simulation pour l’Afrique.

Dans son allocution, M. Amine Tehraoui a rappelé que la simulation médicale constitue un levier essentiel des réformes en cours au Maroc.

Il l’a qualifiée d’outil transversal au service de la qualité des soins, de la formation continue et de la sécurité des patients. Pour le ministre, intégrer ces technologies dans la formation, c’est préparer un système de santé plus réactif et mieux outillé face aux crises.

Évoquant la place du Maroc dans cette dynamique, il a cité l’introduction récente du premier robot chirurgical national, symbole d’une volonté de modernisation inscrite dans une vision continentale.

Sim Africa, selon lui, participe à construire une souveraineté sanitaire africaine fondée sur l’innovation et la coopération.

Le ministre a également salué le rôle de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, qu’il a qualifiée de "locomotive du système de santé", capable d’anticiper, d’innover et de former dans une vision intégrée allant de la recherche à l’innovation technologique.

De son côté, Pr. Azzedine El Midaoui a insisté sur la transformation de la formation et de la recherche médicales grâce à des outils comme les mannequins intelligents, la réalité virtuelle ou les jumeaux numériques. Il a mis en avant l’intérêt d’un écosystème intégré alliant universités, laboratoires, hôpitaux et startups pour démocratiser l’accès à ces innovations sur le continent.

Une ambition portée par les acteurs du terrain

Dans cette dynamique, le professeur Mohamed Chahbouni, directeur du Centre international Mohammed VI de simulation en sciences de la santé (CIM6SS), a rappelé la vocation du congrès : "La simulation est une méthode pédagogique innovante qui doit être intégrée dans toutes les formations en sciences de la santé, qu’il s’agisse de médecine, de pharmacie, d'odontologie ou de soins infirmiers. Elle s’adresse autant à la formation initiale qu’à la formation continue", a-t-il affirmé.

Ateliers immersifs et technologies de pointe

Le programme scientifique, dense et structuré, a alterné conférences plénières, panels d’experts, master classes et ateliers pratiques.

Plusieurs sessions ont permis aux participants de se familiariser avec des pratiques avancées en chirurgie robotique, endoscopie, radiologie, médecine d’urgence, dentisterie et pharmacie. L’intelligence artificielle, la modélisation 3D et les simulateurs en réalité virtuelle ont illustré la diversité et la richesse des nouvelles approches pédagogiques.

Un appel à communications a également permis à de jeunes chercheurs et professionnels de partager leurs travaux à travers des présentations orales et des posters scientifiques.