Une enquête sur la visite polémique de Ban Ki-moon s’impose

Le 4 avril 2016 à 11h39

Modifié 10 avril 2021 à 4h43

Ce n’est pas en tant que secrétaire général de l’ONU que Ban Ki-moon a visité l’Algérie et le front polisario pour relancer les pourparlers de paix du Sahara, mais en tant que général tout court; un général déplacé dans des camps ennemis pour mettre le feu à la poudrière.  

Il faut dire que depuis les années 1980, aucun des trois secrétaires généraux des Nations-Unies qui l’ont précédé - qu’il s’agisse de Perez de Cuellar, de Boutros Boutros Ghali ou de Kofi Annan - n’a effectué une visite d’une seule partie de ce conflit, à savoir le front polisario et l’Algérie.

Jamais un chef de la diplomatie onusienne n’a utilisé le terme "occupation" en parlant de terres officiellement désignées par l’ONU de "territoires non autonomes". Jamais un chef de l’ONU ne s’est rendu dans les territoires disputés confiés par le Maroc à la supervision des casques bleus pour y effectuer une visite à Bir Lahlou, une localité d’un "Etat" non reconnu par l’ONU. Si l’on ajoute à cela le signe V de victoire que Ban a affiché lors de la parade militaire organisée par le polisario, il y a de quoi se poser un tas de questions sur l’objectif de cette visite, pour le moins douteuse.

Ce qui renforce les suspicions sur l’intention derrière cette visite est que Ban Ki-moon l’inscrit contre l’esprit et la lettre des résolutions du Conseil de sécurité. Ce dernier exhorte le secrétaire général à aider le Maroc et le polisario à parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations-Unies." 

Cependant, aussi bien à Alger, dans les camps de Tindouf et les territoires disputés, Ban a agi autrement. Il a fait preuve de partialité en manquant aussi de réitérer la position du Conseil de sécurité", demandant à nouveau que soit envisagé l’enregistrement des réfugiés dans les camps de réfugiés de Tindouf." Il est évident que si son intention avait été d’engager les parties à poursuivre les négociations en vue d’une solution politique, une visite officielle des territoires disputés qui exclut le Maroc n’aurait pas eu lieu. Il aurait tout simplement attendu que les conditions d’une visite constructive soient réunies.

Il reste à se demander alors pourquoi le chef de l’ONU a bravé l’opposition des autorités marocaines à cette visite, qui ne pouvait être que dangereusement biaisée. Les conséquences de ces violations des résolutions du Conseil de sécurité par le plus haut fonctionnaire des Nations-Unies, qui a passé plus de neuf ans à la tête de l’Organisation sont graves. Aujourd’hui, les chances de rapprochement des parties au conflit au Sahara semblent s’éloigner. Cette visite a mis la région sur le pied de guerre, avec le polisario menaçant publiquement de reprendre les armes contre le Maroc.  

Par conséquent, il convient de demander au Conseil de sécurité d’ouvrir sans tarder une enquête sur les tenants et aboutissants de cette visite officielle, qui risque de déstabiliser le Maroc, la seule nation stable de l’Afrique du Nord, qui a échappé aux guerres qui meurtrissent la région et d’éloigner les chances d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, comme l’exige le Conseil de sécurité.

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