Nucléaire iranien: les négociations dans une phase difficile à J-4 pour un accord

(AFP)

Le 27 mars 2015

Les négociations entre Téhéran et les grandes puissances sur le dossier nucléaire sont "difficiles", ont reconnu vendredi après-midi le chef de la diplomatie iranienne et des diplomates occidentaux, à quatre jours de la date fixée pour arriver à un accord.

Le président Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont appelé vendredi l'Iran à prendre les "décisions nécessaires (...) afin de "résoudre les problèmes qui demeurent".

De son côté, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, attendu samedi dans la ville suisse, a estimé depuis New York qu'un accord était "possible", mais que Téhéran devait faire "des efforts supplémentaires".

Pour aider à débloquer les négociations, les ministres chinois, britannique, allemand et russe des Affaires étrangères, membres du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) pourraient venir à Lausanne pour une rencontre ministérielle dimanche, selon la Russie.

La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, est également "attendue" dimanche à Lausanne pour participer aux discussions.

"Les négociations sont difficiles et il y a des désaccords. Nous tentons de les résoudre", a reconnu le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif vendredi après-midi.

Mais il a rejeté la balle dans le camp des grandes puissances en affirmant qu'il leur revenait de prendre les décisions nécessaires.

Le président Rohani avait lancé jeudi une offensive diplomatique exceptionnelle auprès des dirigeants des grandes puissances pour pousser à la conclusion d'un accord, tout en réitérant l'une des exigences incontournables de son pays: "l'annulation totale des sanctions" américaines, européennes et surtout onusiennes, auxquelles est soumis l'Iran depuis 2006.

Les délégations américaine et iranienne, conduites par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Zarif, ont poursuivi toute la journée de vendredi leurs discussions, après plusieurs heures d'entretiens la veille.

"On a tous envie d'arriver à un accord", a expliqué une source diplomatique occidentale. "Tout le monde s'est tellement investi depuis plus d'un an, tant de travail a été fait...", rappelle-t-elle.

"Tout le monde le veut. Mais il ne s'agit pas d'un jeu, nous n'allons pas terminer cette histoire avec un vague accord qui s'écroulerait dès que nous aurions le dos tourné", souligne une autre source occidentale, rappelant que des paramètres aussi précis que possible doivent être établis sur les points clés au coeur de la négociation: enrichissement d'uranium, durée d'un accord, levée des sanctions...

- Le problème des sanctions pas résolu -

La communauté internationale veut s'assurer que l'Iran ne se dotera jamais de la bombe atomique, en ayant la possibilité de contrôler étroitement son programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions qui asphyxient ce pays.

La levée des sanctions et la question de la recherche et du développement dans le domaine nucléaire sont les deux principaux sujets qui posent encore problèmes, ont affirmé séparément des diplomates iraniens et occidentaux.

L'Iran demande la levée de toutes les sanctions internationales alors que pour les pays occidentaux cette levée ne peut être que graduelle.

Téhéran insiste également pour pouvoir faire de la recherche et du développement notamment afin d'utiliser à terme des centrifugeuses plus modernes et plus puissantes pour enrichir l'uranium. Mais les pays occidentaux ainsi qu'Israël estiment que le développement à terme de centrifugeuses plus modernes et plus puissantes permettra à l'Iran de réduire le "breakout", le temps nécessaire pour avoir suffisamment d'uranium enrichi pour fabriquer une bombe atomique.

Un accord provisoire signé en novembre 2013 a déjà été prorogé deux fois, et les négociateurs se sont fixé jusqu'au 31 mars pour parvenir à un accord politique, ou au minimum une entente de principe, avant un texte complet dans lequel seraient finalisés tous les détails techniques, avant le 30 juin.

Confrontés à la pression de leurs faucons respectifs, et de l'hostilité des puissances régionales à tout accord qui renforcerait la position internationale de l'Iran chiite, MM. Kerry et Zarif ont besoin d'une entente substantielle d'ici fin mars pour tenir le cap jusqu'à la date ultime du 30 juin.

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Le 27 mars 2015

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