Sur les six premiers mois de 2016, l’ensemble des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca a généré une masse bénéficiaire de 15,2 milliards de dirhams (MMDH), en rebond de 14,3% par rapport à la même période de l’exercice 2016.

Cette embellie semestrielle qui concerne la majorité des secteurs cotés est notamment redevable, selon les analystes de Crédit du Maroc capital (CDMC), à l’amélioration de la performance d’un nombre non négligeable de sociétés qui, après avoir subi le poids de plusieurs aléas, ont développé une certaine résilience face à un contexte macro-économique en fluctuation.

Dans son "Analyse de la masse bénéficiaire au titre du premier semestre 2016", la société de bourse CDMC ajoute que cette évolution occulte des variations mitigées des différents secteurs composant la cote et permet, par la suite, de fractionner ces derniers en deux sous-catégories.

Ceux tirant vers le haut la croissance bénéficiaire de la cote casablancaise, à savoir: banques, immobilier, pétrole & gaz, agroalimentaire, loisirs & hôtels, télécoms, distributeurs, service de transport, chimie, assurances, NTIC, électricité et transport, et d’autres contribuant négativement à cette croissance.

Il s’agit en l’occurrence desmines, bâtiments & matériaux de construction, sociétés de financement, services aux collectivités et Industrie Pharmaceutique.

A fin juin 2016, le secteur bancaire coté demeure, largement, le premier contributeur à la masse bénéficiaire de la place casablancaise, avec un gain respectable de 12,5% à 5,74 MMDH, relève CDMC dans sa publication biannuelle.

La performance des bancaires intervient dans un contexte national marqué, notamment, par la décélération continue de la croissance des crédits à l’économie et la baisse tendancielle des taux débiteurs, en liaison avec la recrudescence de la concurrence et la contraction des taux de référence des bons du Trésor (BDT), ajoute la même source.

Profitant de l’embellie des résultats de l’ensemble des sociétés immobilières (à l’exception de Balima), la masse bénéficiaire du secteur immobilier coté affiche, quant à elle, une ascension de près de 164% à 762,4 millions de dirhams (MDH).

De même, le secteur "Pétrole & gaz" coté enregistre une croissance semestrielle de ses revenus à 657 MDH (+269,3 MDH), porté par ses deux sociétés Total Maroc et Afriquia Gaz, tandis que le secteur "agroalimentaire" a clôturé la première moitié de 2016 sur une appréciation honorable de sa masse bénéficiaire de 43,8%.

Les analystes financiers ont noté, à ce propos, qu’à l’exception du leader national des huiles de table, Lesieur Cristal, l’ensemble des sociétés composant le secteur a terminé le premier semestre de l’année sous de bons auspices.

En revanche, le bénéfice global des minières cotées, qui pâtissent de la baisse drastique des cours de certains métaux à l’échelle internationale, a subi une dégradation de 46,1% à 198,1 MDH au 30 juin. Une baisse induite essentiellement, selon CDMC, par Managem (-63,1%) et Compagnie minière de touissit (-57,2%).

Pour sa part, la masse bénéficiaire semestrielle du secteur "Bâtiments & matériaux de construction" se replie de 5%, à 1,28 MMDH, en raison des évolutions mitigées des bénéfices des différentes sociétés composant le secteur.

La société de Bourse note, dans ce cadre, les fortes pertes accusées par les sociétés: Sonasid (-61,3 MDH) et Aluminium du Maroc (-8,6 MDH), conjuguées aux contractions, notamment, du spécialiste de la peinture Colorado (-14,9%) et de Jet Contractors (-17,2%).

Plombé par l’affaissement des résultats semestriels 2016 générés par Axa Crédit et Maroc Leasing, le secteur des "Sociétés de financement" affiche, pour sa part, une masse bénéficiaire en amenuisement de 22,8%.

La publication souligne aussi que le chiffre d’affaires global des sociétés cotées ayant publié leurs comptes semestriels 2016 affiche une croissance limitée de 3,4%, tandis que le résultat opérationnel général s’adjuge un gain de 8,7%, évoquant deux constats.

Le premier révèle que les entreprises cotées sont en plein processus d’optimisation des charges d’exploitation, afin d’améliorer leurs marges opérationnelles, soit via la revue de leur politique d’achat ou à travers la réduction de leur niveau de dotations aux provisions.

Et le second indique que l’amélioration globale des marges nettes est redevable, dans certains cas, à la hausse du résultat financier qui pourrait tenir compte de la hausse des gains de change ou des produits financiers, suite à une trésorerie excédentaire.

Sur 71 sociétés ayant publié leurs états de synthèse à fin juin 2016, 51 entreprises ont réalisé des résultats nets en croissance (dont 3 affichent un allègement de leurs déficits). Ces dernières s’accaparent 93% de la valorisation globale du marché au 30 septembre.

Par ailleurs, 20 entités ont évolué dans le rouge. Au sein de ce panel, 4 structures ont réalisé des résultats semestriels déficitaires.

(Avec MAP)