Moody’s maintient la note du Maroc et change la perspective de ‘négative’ à ‘stable’

| Le 4/7/2022 à 12:58
L'agence de notation met en avant la reprise du PIB du pays, ainsi que la capacité du gouvernement à gérer les crises. L'amélioration de la gouvernance, relevée par l'agence, permettra d'améliorer progressivement la situation budgétaire et le ratio d'endettement.

Dans une note datée du 1er juillet, l’agence de notation financière Moody’s confirme la note d'émetteur à long terme Ba1 du Maroc, et change sa perspective de ‘négative’ à ‘stable’.

La société américaine indique que « le changement de perspective à ‘stable’ reflète la reprise du PIB réel aux niveaux d'avant la pandémie, et la capacité de gestion de crise du gouvernement marocain démontrée pendant la pandémie ».

L’agence de notation met en avant une amélioration des performances du Royaume dans ses mesures de gouvernance qui permettraient la mise en œuvre d’un assainissement progressif du budget ainsi que du ratio d’endettement et des comptes budgétaires. Le tout, « en maintenant la stabilité sociale face à l'exposition du Maroc au choc des prix des denrées alimentaires et de l'énergie déclenchée par l'invasion de la Russie en Ukraine ».

Pour Moody’s, le maintien de la note Ba1 reflète la résilience économique du pays, notamment traduite par l’accumulation de réserves de changes couvrant six mois d’importations (fin 2021, ndlr). Cependant, le profil de crédit est limité à cause d'un niveau d’endettement des administrations publiques plus élevé que la médiane des états souverains notés Ba.

« Le plafond de la monnaie locale reste à Baa1, trois crans au-dessus de la note souveraine, reflétant des institutions prévisibles et un faible risque de vulnérabilité externe, contrebalancé par une large empreinte du secteur public », souligne l’agence.

Une gouvernance qui a la capacité d’assurer le maintien budgétaire et la stabilité sociale

Moody’s note que les mesures ciblées d’investissement et de soutien ont permis un retour du PIB aux niveaux prépandémiques. « Après avoir ralenti à 2% en 2022 en raison de graves conditions de sécheresse et de l'impact économique négatif d'une inflation élevée, Moody's s'attend à ce que la croissance annuelle moyenne du PIB converge vers 3% à 3,5 % d'ici 2025 », explique l’agence.

Les améliorations menées en termes de gouvernance laissent entrapercevoir une capacité d’assainissement budgétaire, tout en conservant un climat social stable dans un contexte de hausse des denrées alimentaires.

« En outre, la réforme des subventions aux carburants précédemment achevée permet au gouvernement de faire face de manière ciblée à la flambée des prix de l'énergie. L'accent continu mis sur les améliorations de l'efficacité dans le secteur des entreprises publiques et sur les réformes de l'environnement des affaires encourage l'investissement privé et soutient le potentiel de croissance, renforçant ainsi la résilience économique », poursuit Moody’s.

L'endettement des administrations et entreprises publiques pèse sur le profil crédit

Le ratio d’endettement du Maroc a augmenté depuis la pandémie, ce qui est le cas de très nombreux états dans le monde. L’endettement a pris 10 points et a atteint, à fin 2021, 75% du PIB par rapport aux niveaux d’avant-Covid.

Moody’s explique que « en tenant compte de la dette consolidée des administrations centrales et locales et des caisses de sécurité sociale contrôlées par ces entités, l'encours de la dette est passé de 56% en 2019 à près de 70% du PIB. Pour l'avenir, Moody's s'attend à ce que le Maroc ratio dette de l'administration centrale/PIB se stabilise en dessous de 80% au cours des trois prochaines années (en dessous de 75% sur une base d'administration publique) ».

Néanmoins, concernant le déficit budgétaire, les projections de l’agence de notation, qui l’anticipent durant les années 2022, 2023 et 2024 à respectivement 6,2%, 5,8% et 5,3%, supposent des revenus résilients avec la possibilité de diminuer l’investissement public. « Bien que Moody's s'attende à ce que les paramètres de la dette du Maroc se stabilisent à des niveaux proches des niveaux actuels dans le scénario central, une détérioration de la solidité budgétaire reste le principal risque de crédit dans le profil de crédit du Maroc », note l’agence. L’évolution de la dette souveraine serait, selon Moody’s, sensible à la détérioration de la croissance économique et du rythme de l’assainissement budgétaire.

Elle note également que le profil crédit est limité par les niveaux d'endettement des administrations publiques, plus élevés que la médiane des souverains notés Ba. En général 70% à fin 2021 contre la médiane des pays Ba de 60%. Le profil crédit est également contraint « par son exposition aux passifs éventuels provenant des entreprises publiques avec un encours de dettes s'élevant à 18% du PIB, ainsi que des niveaux de revenu relativement faibles de la population avec un PIB par habitant d'environ 8 500 $ fin 2021 », note Moody’s. A noter que concernant ce paramètre, la médiane des pays notés Ba est d'environ 16 500 $.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 2/7/2024 à 12:37

    À fin mai 2024, les recettes des IDE ont augmenté de 19% à 16 MMDH

    Les derniers chiffres de l'Office des changes montrent une forte amélioration des flux nets des IDE à fin mai, avec des recettes des IDE en hausse et des dépenses en baisse.
  • | Le 2/7/2024 à 10:05

    Forte baisse de la consommation de ciment en juin du fait de l'Aïd

    Le mois de juin accuse une forte baisse de la consommation de ciment du fait de l'Aïd. En cumulé, la consommation progresse légèrement de 1,12% à fin juin.
  • | Le 2/7/2024 à 8:43

    Le taux de rémunération des comptes sur carnet baisse à 2,48% jusqu'à fin 2024

    Le taux de rémunération des comptes sur carnet baisse de 25 pbs par rapport au premier semestre 2024.
  • | Le 1/7/2024 à 17:26

    BAM & APSF : un code d’éthique pour l'intermédiation dans les crédits à la consommation

    L'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) a adopté, sous l'égide de Bank Al-Maghrib, un code éthique afin d'encadrer les relations entre les sociétés de crédit à la consommation et les intermédiaires en octroi de crédit à la consommation.
  • | Le 1/7/2024 à 17:22

    La FNAC interpelle les assurances sur le non-remboursement des frais de l’assurance voyage Schengen

    La Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC) met en alerte contre les pratiques "non éthiques" des compagnies d'assurance concernant les assurances voyages pour l'Europe. Elle dénonce le non-remboursement des frais en cas de refus de visa qui, d'après la FNAC, aurait rapporté aux assureurs marocains près de 8 MDH en 2023. D'autres griefs leur sont reprochés. Détails.
  • | Le 30/6/2024 à 13:20

    Label’Vie ambitionne de doubler ses revenus et son EBITDA d’ici 2028

    Le groupe ambitionne d’accélérer très fortement son nombre de magasins d’ici 2028 pour atteindre plus de 900 enseignes contre 179 fin 2023. Les format les plus porteurs de croissance identifiés par le groupe sont le Carrefour Express, l’Atacadao et le Supeco, les deux derniers étant peu consommateurs en Capex, à faible coût de distribution et proches des clients.