La prime de risque au plus haut depuis 6 ans sur le marché actions (AGR)
Dans une note diffusée le 25 mai, la société de recherche AGR a publié la 20ème édition de son indice trimestriel de la Prime de risque sur le marché actions.
La synthèse des travaux illustre le calcul de cette prime par trois méthodes différentes, la prime de risque historique, la prime de risque prospective et la prime de risque par sondage.
La société de recherche a choisi de maintenir la méthode du sondage, qui reflète le mieux les attentes des investisseurs, et ce « particulièrement dans un contexte inflationniste marqué par des pressions haussières sur la courbe des Taux » explique AGR.
Une prime de risque par sondage à 7,5% marquant le retour de l’aversion au risque
La société de recherche explique que cette méthode retenue, vise « à déterminer la rentabilité annuelle exigée par les investisseurs en Bourse et ce, sur un placement supérieur à 5 ans ». Pour la calculer, AGR a sollicité 35 investisseurs influents du marché boursier national représentant 4 différentes catégories. Il s’agit des institutionnels/OPCVM/Banques, des acteurs de référence, des particuliers et des investisseurs étrangers.
Ces catégories sont pondérées différemment dans le sondage. Les institutionnels comptent pour 50%, les acteurs de référence et les particuliers pour 20% chacun et les investisseurs étrangers pour 10%.
Cette méthode tient compte de plusieurs aspects qualitatifs, notamment :
- De l’impact du contexte local et international sur l’aversion au risque des investisseurs opérant sur le marché financier
- Des anticipations des investisseurs de la courbe des taux
- D’un marché marocain relativement limité en termes de diversification à l’international
- Du manque d’opportunités d’arbitrage en matière de placement au niveau local.
La prime de risque du marché action « ressort ainsi à 7,5% selon la méthode du sondage. Celle-ci correspond à la moyenne pondérée des primes de risque calculées pour chaque catégorie d’investisseurs ». Elle affiche une hausse de 140 pbs par rapport à la précédente édition, et atteint un plus haut depuis 6 ans.
Dans ce cadre d’inflation durable et d’aversion au risque, il ressort que la rentabilité exigée par les investisseurs ressort à 10% contre 8,5% initialement pour un horizon de placement supérieur à 5 ans.
Parallèlement, les deux autres méthodes de calcul de la prime de risque donnent des résultats différents. La méthode pour le calcul de la prime de risque historique cherche à déterminer « la rentabilité moyenne brute de l’indice boursier du pays et celui des obligations souveraines du même pays, considérées sans risque, sur la base des données historiques ». AGR précise que la prime de risque est alors déduite de l’écart moyen entre ces deux rentabilités brutes. Avec cette méthode, la prime de risque atteint 5,8% en progression de 40 pbs. « Cette évolution est justifiée par le réajustement de la rentabilité moyenne de l’indice MASI sur un horizon de 15 ans, passant de 10,1% à 10,7%. Sur la même période, le rendement moyen des BDT 10 ans ressort à 4,9% contre 4,7% en octobre 2021 » note la société de recherche.
La dernière méthode de calcul de la prime de risque prospective consiste à actualiser les résultats nets prévisionnels du marché. « Ainsi, le taux d’actualisation de la masse bénéficiaire future des sociétés cotées qui permet d’égaliser la capitalisation boursière de la place équivaut à l’exigence de rentabilité actuelle des actionnaires » précise la société de recherche. Ce calcul donne une prime de risque qui ressort à 5,7% en recul de 2,1 points par rapport à octobre dernier. « Cette résultante tient compte d’un TCAM de la croissance bénéficiaire des sociétés cotées de 5,5% sur la période 2022E/2023E » explique la société de recherche.
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