Le taux de rémunération des comptes sur carnet est indexé sur celui des bons du Trésor à 52 semaines au cours du semestre précédent, diminué de 50 points de base. La baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib (0,75 point en deux temps en 2020) qui impacte mécaniquement la partie courte de la courbe des taux des bons du Trésor, et la tendance baissière générale qui caractérise ces derniers suite au déséquilibre entre l'offre d'argent des investisseurs et la demande d'argent du Trésor, explique la baisse de la rémunération des comptes sur carnet qui atteint ce niveau inédit de 1,27%.

Et il faut savoir que ce taux est brut car il faut en plus soustraire la taxe sur les produits financiers à revenu fixe qui est de 30% prélevés à la source (pour les Marocains résidents). Ce qui laisse un taux net de 0,89%, un niveau légèrement supérieur à celui de l'inflation (0,7% prévue en 2021 par BAM). Cela signifie que l'argent placé dans ce produit bancaire en 2021 sera à peine préservé de l'érosion.

Malgré cela, les comptes sur carnet ont montré leur insensibilité aux variations de taux. Et mêmes aux événements majeurs tels que les crises économiques et financières. Ces produits qui captent la petite épargne (à partir de 100 DH), totalisent plus de 167 milliards de DH de dépôts à fin novembre 2020, en hausse de 2,1% par rapport à la même période en 2019. En 2011, cet encours s'élevait à pein à 100 milliards de DH. Aujourd'hui, plus de 9 millions de comptes sur carnet sont ouverts.

Rappelons que le taux des comptes sur carnet dépassait les 7% dans les années 1990, juste après la libéralisation des taux.