Nouvelle contribution de solidarité : Les 40 plus grandes sociétés cotées supporteront près de 700 MDH
La nouvelle contribution de solidarité limitera la hausse prévue de la masse bénéficiaire de la cote casablancaise en 2021. Calculée sur la base des bénéfices 2020, elle devrait s'élever à près de 700 MDH pour les 40 plus grandes entreprises cotées.
La nouvelle contribution sociale proposée au niveau du projet de loi de finance (PLF) 2021 pèsera sur la masse bénéficiaire des sociétés cotées prévue pour 2021 ; une année qui devrait être moins catastrophique que 2020 mais qui reste encerclée par plusieurs incertitudes.
Les entreprises n'auront même pas l'occasion de souffler après une année 2020 très difficile. Elles auront à payer de plus en 2021 une contribution qui va limiter leur reprise.
Il a été proposé dans le PLF d’instaurer une contribution sociale de solidarité sur les sociétés dont les bénéfices dépassent 5 MDH. La contribution sera calculée sur la base du dernier exercice clos et payée en 2021, selon deux seuils :
- Un taux de 2,5% pour les entreprises réalisant un bénéfice net compris entre 5 et 40 millions de DH ;
- Un taux de 3,5% pour celles qui réalisent un bénéfice net dépassant 40 millions de DH.
Cette nouvelle contribution de solidarité reste toutefois une proposition du gouvernement qui peut subir des modifications en cours d’adoption au Parlement.
En se basant sur les projections initiales de BMCE Capital Research pour l’évolution de la masse bénéficiaire de 40 entreprises cotées à la bourse de Casablanca en 2020, la nouvelle contribution leur coûtera plus de 692 millions de DH. Ce montant, calculé par LeBoursier sur la base des réalisations prévus par BMCE Capital en 2020, devrait être supporté par les sociétés en 2021. Cela impacterait la masse bénéficiaire globale en 2021.
D'après nos estimations, la masse bénéficiaire au titre de l’exercice 2021 devrait donc augmenter de 30% à la place de 34,4% pour se situer à 25,75 milliards de DH contre 26,4 milliards de DH.
C'est Maroc Telecom qui contribuerait le plus avec un montant de 177 millions de DH. Le secteur bancaire contribuerait avec une somme de 226,98 millions de DH, soit plus de 33% de la contribution totale prévue pour 40 sociétés. Rien qu'Attijariwafa bank devrait contribuer à hauteur de 140 millions de DH.
Les deux cimenteries cotées, à savoir Ciment du Maroc et LafargeHolcim Maroc, devront déverser à peu près 74 millions de DH au total.
Commentant cette nouvelle disposition, un analyste de la place nous déclare : « je suis choqué par cette proposition. La relance ne passe pas par les impôts. Cette mesure viendrait pénaliser les entreprises cotées et ainsi peser sur le marché boursier ».
« En période de crise, on ne doit pas financer le déficit budgétaire ou bien le déficit du compte courant par l’augmentation des impôts et taxes. De cette manière, l’Etat ne ferait que pénaliser l’économie davantage. On doit se focaliser sur la relance économique. Relancer veut dire encourager les entreprises à sortir de cette crise et non pas les pénaliser encore plus», pense-t-il.
Et d'ajouter : «Une augmentation des impôts et taxes pourrait être justifiée, voire nécessaire, mais pas l’année prochaine. Les entreprises doivent avoir une fenêtre pour souffler un peu. Cette mesure les étoufferait ».
Ainsi, « avec cette nouvelle contribution, il y aurait une croissance des bénéfices en 2021 mais elle sera moins importante que prévu», conclut-il.
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Peut-on se fier aux prévisions des analystes dans ce contexte de fortes incertitudes ?
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