Sanction pécuniaire à l’encontre de Maroc Telecom : le titre pourrait afficher une volatilité accrue sur le court terme (Attijari)

| Le 4/2/2020 à 9:49

Attijari Global Research vient de publier un point d’analyse en marge de l’amende infligée par l’ANRT à l’encontre de Maroc Telecom. Les analystes d’Attijari estiment que l’amende est lourde, mais elle n’aura pas d’impact sur les fondamentaux du groupe sur le long terme. Sur le court terme, le titre pourrait afficher une volatilité accrue.

Dans un contexte chamboulé par l’amende infligée à l’opérateur Maroc Telecom -la plus grosse capitalisation de la place casablancaise-, Attijari Global Research vient de publier, ce mardi 4 février, les principaux axes de son analyse qui portent principalement sur :

> Le pouvoir de sanction fait désormais partie des risques inhérents au secteur

Les analystes de la filiale de recherche du groupe Attijariwafa bank soulignent que le pouvoir de sanction fait désormais partie des risques inhérents au secteur des Télécommunication, suite à la publication de la nouvelle loi relative au secteur marocain des télécommunications, publiée au bulletin officiel du 18 février 2019, ce qui renforce davantage le pouvoir d’action du régulateur. 

L’ANRT pourra dorénavant adresser des sanctions pécuniaires directement aux opérateurs concernés. 

Ils rappellent que le domaine d’intervention du régulateur se limitait historiquement à adresser des mises en demeure, des avertissements ainsi que le retrait partiel ou définitif de licences.

« Concrètement, le nouveau Comité des infractions peut prononcer des amendes à l’égard des trois opérateurs du marché et ce, dans le cas de pratiques anti-concurrentielles. Parallèlement, les opérateurs se réservent le droit d’exercer les voies de recours prévues par la loi ».

> Une amende lourde…, n’impactant pas les fondamentaux du groupe sur le LT.

AGR rappelle que la sanction pécuniaire fixée à 3,3 milliards de DH est inédite pour le marché marocain. 

À titre indicatif, celle-ci représente 8,8% du chiffre d'affaires et 52% des bénéfices de Maroc Telecom prévus en 2019

Mais, « compte tenu de son caractère exceptionnel, cette amende ne devrait pas entamer la qualité des fondamentaux de l’opérateur. D’une part, nous relevons une perte de 3,8 DH de la valeur par Action, soit moins de 3% sur la base du cours actuel. D’une autre part, le groupe devrait revenir rapidement aux niveaux de résultats pré-amende en termes de BPA et de DPA », prévoient-ils.

A rappeler qu'à la clôture de la séance du lundi 3 février, le cours titre Maroc Telecom est descendu à 143,65 DH après avoir baissé de 7,52% suite à l’échange de 994.699 titres pour un montant total de 142,47 millions de DH.

> Un accord à l’amiable avec le régulateur est-il envisageable ?

AGR a analysé à l’échelle internationale des cas se rapprochant de la situation de Maroc Telecom.

« Il est difficile de se prononcer avec certitude sur un éventuel accord à l’amiable entre l’ANRT et Maroc Telecom et ce, en raison du caractère inédit de cette situation. Toutefois, nous relevons à l’échelle internationale deux cas de figure en la matière », indique AGR. 

« Le premier concerne MTN qui a écopé initialement d’une amende record de 3,9 MM$ infligée par l’Autorité des Communications du Nigeria. Après plusieurs négociations, l’opérateur a divisé par deux cette amende avec un paiement sur 3 ans ». 

« Le second cas concerne la France qui a donné la possibilité aux opérateurs télécoms de négocier directement avec le Conseil de la Concurrence. La sanction encourue peut être réduite de moitié si l’opérateur s’engage à ne pas contester la « réalité des griefs » notifiés et à modifier ses comportements futurs ».

> Quels parcours boursiers des groupes ayant subi des sanctions lourdes ?

Les analystes d’Attijari ont également analysé le parcours boursier de trois grands groupes cotés à l’international ayant subi des sanctions réglementaires lourdes. 

Il s’agit d’Orange (Ex France Telecom), de T-Mobile et de la banque BNP Paribas. 

« Les évolutions sont unanimes à travers une correction des titres durant la phase d’annonce allant de -7,0 à -13,0% suivie d’un effet de rattrapage du cours assez rapide durant les mois suivants », soulignent-ils.

> Le scénario d’évolution du titre Maroc Telecom en Bourse

Les analystes d’AGR anticipent un redressement rapide du titre et ce, une fois que les modalités de règlement de cette amende seraient connues.

Toutefois, ils anticipent une volatilité accrue du titre sur le court terme sous l’effet de l’évolution des négociations et des anticipations sur le montant à décaisser.

La baisse du titre constitue « un point d’entrée intéressant »

« La correction du titre sur le court terme constitue un point d’entrée intéressant pour les investisseurs à horizon de placement supérieur à 3 ans », note Attijari. 

Avec l’application d’une décote de 10% sur le free cash flow (FCF) futurs des activités du groupe au Maroc, justifiée par le risque réglementaire, Attijari trouve que le cours fondamental du titre demeure toujours attractif à 160 DH.

 >>> Lire aussi : Les motifs de la lourde sanction de Maroc Telecom (ANRT)

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