Alors qu’Oncorad célèbre un quart de siècle d’existence, son PDG, le Pr Redouane Samlali a tenu à partager une vision ambitieuse et résolument tournée vers l’humain. "Depuis 25 ans, notre mission est claire : améliorer la santé de toute la famille, du père au fils, en passant par la mère et les talents de demain. Tout tourne autour du patient". Cette philosophie s’incarne dans un film institutionnel qui retrace l’histoire et les valeurs du groupe, axées sur une approche profondément humaine.

Le groupe s’est positionné comme un pionnier en matière de technologies de santé. "Hier, nous avons présenté un film mettant en lumière les avancées technologiques que nous avons introduites au Maroc. Cela a non seulement renforcé notre statut de leader, mais a également permis au pays de devenir une référence en cancérologie, surpassant même l'Afrique du Sud", a annoncé le Pr Samlali.

La philosophie d’Oncorad ne se limite pas à soigner les patients, elle met également l’accent sur leur réintégration sociale. "Le patient, on peut le guérir, mais il faut aussi le réintégrer dans sa vie, lui redonner une qualité de vie. Cela implique qu’il puisse retourner à son travail, à sa famille. Guérir un patient pour le laisser sans utilité sociale n’a aucun sens. C’est pour cela que nous défendons la médecine intégrative, une approche qui place la qualité de vie au cœur de nos priorités", a expliqué le PDG d'Oncorad.

Oncorad a également été à l’avant-garde de la médecine personnalisée, une discipline qui adapte les traitements aux spécificités de chaque patient. "Depuis dix ans, le groupe s’efforce de développer ce que nous appelons la médecine personnalisée. Aujourd’hui, il n’y a pas de maladie universelle, il y a des malades. Chaque malade a des caractéristiques génétiques propres qui permettent de prédire la manière dont il doit être traité et ses chances de guérison", a précisé le Pr Samlali.

Cette approche s’appuie notamment sur le séquençage génétique. "C’est pour cela que nous avons été les premiers à introduire le séquençage génétique, permettant une prédiction et une adaptation thérapeutique. Cette technologie aide à comprendre pourquoi certains patients guérissent et d’autres non, même lorsqu’ils présentent des profils cliniques similaires".

Avec sept établissements opérationnels et dix autres en cours de réalisation, le groupe ambitionne d'étendre son empreinte à toutes les régions du Maroc. "Nous ne pouvons plus accepter qu’un patient à Guelmim soit traité différemment de celui de Casablanca. L’équité dans l’accès aux soins est un pilier de notre philosophie", a souligné le Pr Samlali. Il a également rappelé l’importance de la formation des ressources humaines, qualifiant cette tâche de véritable défi dans un secteur exigeant.

Le groupe mise sur des partenariats solides pour répondre aux défis de la santé publique et privée. "Les systèmes de santé qui réussissent sont ceux qui s’ouvrent aux collaborations, qu’il s’agisse des assureurs ou des mutuelles. Nous avons également adopté des pratiques écoresponsables pour réduire notre empreinte carbone et promouvoir le recyclage", a précisé le PDG d'Oncorad.

IA et digitalisation au cœur de la transformation

La médecine entre dans une nouvelle ère grâce à l’intelligence artificielle (IA) et à la robotique. "Nous avons commencé à utiliser l’intelligence artificielle dans le domaine de l’imagerie et avons ouvert un centre de radiologie entièrement équipé avec cette technologie".

L’innovation fait également partie intégrante de la stratégie d’Oncorad. Le groupe s’inscrit dans une dynamique mondiale, comme le souligne le développement de la chirurgie robotisée. "Lundi prochain marquera la centième opération réalisée dans le monde grâce à cette technologie. Avec l’intelligence artificielle, ces robots permettent d’opérer avec une précision incroyable, réduisant les risques pour les patients. Par exemple, un cancer de la prostate peut être opéré le matin et le patient peut rentrer chez lui dès le lendemain", a-t-il expliqué.

Alors qu’Oncorad a durablement envoyé ses experts à l’étranger pour se former, les temps ont changé. "Aujourd’hui, ce sont des Européens qui viennent se former chez nous. Cela reflète le rôle grandissant du Maroc dans le paysage mondial de la santé", s'est félicité le Pr Samlali, rappelant que l’innovation locale et les partenariats internationaux restent au cœur de la stratégie du groupe.

Pas d'introduction en bourse pour le moment

La question d’une introduction en bourse (IPO) suscite un intérêt croissant, mais le groupe préfère adopter une approche pragmatique avant de franchir cette étape. "La bourse, pour nous, c’est un aboutissement espéré par beaucoup de groupes, mais pour le moment, ce n’est pas un sujet. Nous sommes concentrés sur l’extension de notre offre de soins à travers le Royaume et l’amélioration de la qualité de nos services", a précisé le Pr Samlali.

Selon lui, l’objectif prioritaire reste de "s’assurer d’une évolution horizontale de l’offre de soins à travers tout le Royaume, avec une qualité constante". Bien que l’introduction en bourse soit reconnue comme "un outil de développement", le PDG d'Oncorad a insisté sur le fait que "la transformation consiste à nous mettre à niveau dans la gouvernance et à développer l’offre de soins".

"Si, demain, la bourse devient nécessaire pour accélérer notre développement, elle sera étudiée, mais pour le moment, il n’y a pas de sujet dans ce sens", a-t-il ajouté, soulignant que le groupe n’est pas "un organisme financier, mais un organisme qui développe l’offre de soins".

En parallèle, Oncorad s’appuie sur plusieurs leviers financiers pour accompagner son développement. "Le groupe a déjà vécu deux levées de fonds. Dans le tour de table, il y a CapMezzanine, un fonds de CDG Invest, et STOA, un fonds de la Caisse des dépôts française. Ce financement a permis de poser les bases des structures qui verront le jour à l’horizon 2025", a indiqué le Pr Samlali.

Une troisième levée de fonds, via une foncière, est en cours pour financer la construction de nouvelles infrastructures. En complément, le groupe collabore avec les banques marocaines et des développeurs immobiliers pour structurer ses projets. "Les banques marocaines, et même des départements santé spécifiques au sein de certaines d’entre elles, accompagnent activement le secteur de la santé, qui est perçu comme sérieux et peu risqué", a-t-il précisé.

Le partenariat avec des développeurs immobiliers permet également de louer des structures de soins déjà équipées, une stratégie qui allège le poids financier tout en accélérant l’expansion.

Le groupe prévoit d’atteindre une capacité totale d’environ 3.000 lits à l’horizon 2026, tout en réduisant la dépendance à l’hospitalisation, grâce à des initiatives comme l’hospitalisation à domicile.

"Nous avons toujours mis le minimum de lits possible parce que la médecine ambulatoire est en train de prendre le pas sur la médecine hospitalière", a expliqué le Pr Samlali. "Ce qui compte, c’est l’offre technologique qui permet aux malades de passer la nuit chez eux, entourés de leur famille".

Le groupe poursuit également ses investissements dans des équipements de pointe et des concepts innovants, tels que les cités de santé et les cliniques de proximité, adaptées aux besoins régionaux.

Pour Oncorad, toute décision stratégique, y compris une éventuelle IPO, doit s’inscrire dans un cadre éthique et responsable. "Faire du chiffre au détriment de la morale et de l’éthique n’est pas dans notre ADN. Nous avons des investisseurs qui sont en phase avec cette vision, ce qui nous permet de maintenir une progression saine de 20% par an", a conclu le Pr Samlali.