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Stationnement et gardiens de voitures à Casablanca : un plan de restructuration pour en finir avec l'anarchie

La ville de Casablanca a suspendu, au début de l'année en cours, l'octroi de nouvelles autorisations pour les gardiens de voitures, ainsi que le renouvellement des autorisations existantes par les différents arrondissements. Cette mesure vise à faire face à une anarchie qui n'a que trop duré. L'objectif final : donner corps aux recommandations d'une étude ayant pour objectif de développer le stationnement dans la métropole, déjà adoptée par le conseil précédent. 

Une décision qui va mettre un début d'ordre dans une anarchie qui dure depuis des décennies.

Stationnement et gardiens de voitures à Casablanca : un plan de restructuration pour en finir avec l'anarchie

Le 10 janvier 2025 à 17h04

Modifié 11 janvier 2025 à 12h19

La ville de Casablanca a suspendu, au début de l'année en cours, l'octroi de nouvelles autorisations pour les gardiens de voitures, ainsi que le renouvellement des autorisations existantes par les différents arrondissements. Cette mesure vise à faire face à une anarchie qui n'a que trop duré. L'objectif final : donner corps aux recommandations d'une étude ayant pour objectif de développer le stationnement dans la métropole, déjà adoptée par le conseil précédent. 

Ce qu'il faut savoir d'emblée, c'est qu'il s'agit d'une suspension, qui ne signifie donc pas la disparition des gardiens de voitures à Casablanca. Ces derniers reviendront dans certaines rues, mais en respectant un cahier des charges bien déterminé, avec des conditions spécifiques ayant notamment pour objectif d'identifier ces personnes.

Cette mesure intervient en ce moment précis, car les autorisations octroyées sont systématiquement renouvelées à chaque début d'année.

Une anarchie qui empêche le développement du stationnement

Jointe par Médias24, Nabila Rmili, présidente du conseil de la ville de Casablanca, nous explique "qu'après trois ans de gestion de la ville" avec son bureau, "nous nous sommes rendu compte que c'est un secteur dont les prérogatives relèvent de la ville, mais qui est confronté à une anarchie totale".

"Cette anarchie nous a empêchés de mettre en œuvre les résultats d'une étude visant à développer le stationnement à Casablanca, réalisée par un cabinet de renom et qui a déjà été adoptée par l'ancien conseil. Je me suis alors penchée sur le sujet et j'ai vu qu'il fallait absolument agir".

"À chaque fois que la Société de développement local (SDL) Casa Baia entamait une action pour la mise en place des résultats de ladite étude, elle était confrontée aux autorisations déjà octroyées aux gardiens par les arrondissements de la ville qui géraient plusieurs boulevards centraux", ce qui stoppait ainsi sa démarche d'un point de vue réglementaire.

Aucun gardien n'est à présent autorisé à exercer à Casablanca

Nabila Rmili pointe aussi l'absence d'organisation de ces gardiens de voitures. "La loi stipule qu'on peut donner des autorisations à des gardiens pour surveiller des voitures dans une artère, mais selon différentes conditions".

"Il s'agit notamment du port d'un badge et l'affichage du numéro de l'autorisation octroyée par les autorités ainsi que du nom et du prénom du gardien au niveau de la rue concernée. Ces gardiens doivent également porter un uniforme délivré par la ville auquel est collée une immatriculation".

Ces conditions ne sont manifestement pas respectées à l’heure actuelle. Pire encore, "les autorisations délivrées par les arrondissements étaient revendues à d'autres individus", ce qui signifie que, dans certains cas, le gardien de voitures sur le terrain n'est pas celui officiellement autorisé par les autorités locales. Certains gardiens autorisés ont également eu recours à la sous-traitance.

"C'est pour ces raisons que j'ai décidé de mettre un terme à cette dérive avant le début de l'année 2025, en suspendant temporairement le pouvoir des arrondissements d'octroyer ces autorisations le temps de restructurer ce secteur".

Toutefois, "cette suspension ne signifie pas la disparition des gardiens dans la ville. Lorsqu'ils reviendront, ils seront simplement bien cadrés", nous explique la maire de la ville, qui précise qu'actuellement, "aucun gardien n'a le droit d'exercer à Casablanca", ne disposant pas d'autorisation légale pour ce faire. Le stationnement doit donc être gratuit dans les zones où il n'existe pas d'horodateurs.

Les grandes artères seront exclusivement gérées par Casa Baia

Dorénavant, même après le retour des gardiens, les grandes artères seront gérées exclusivement par Casa Baia, à travers les horodateurs dans un premier temps. La commune ambitionne toutefois de mettre en place, dans les années à venir, un système informatisé de gestion du stationnement. Il s'agit d'un système smart, où le stationnement se fera par des détecteurs de mouvements, avec des plateformes numérisées… "C'est un projet dans le pipe, mais qui nécessitera d'abord des études" pour maîtriser tous ses volets.

"Cette suspension nous permettra aussi d'appliquer les résultats de ladite étude relative au stationnement, qui nous montre notamment comment gérer les espaces dans les rues, ou encore les parkings, et qui permet aussi de catégoriser les différentes zones de la ville avec une tarification qui dépendra de plusieurs critères".

À titre d'exemple, "on ne peut plus permettre un stationnement au-delà d'une heure au centre-ville de Casablanca. La tarification actuelle dans cette zone (fixée à 2 DH par heure) ne peut plus être maintenue. Elle connaîtra probablement une augmentation". Le vote de la nouvelle tarification de stationnement est d'ailleurs prévu dans les prochains conseils pour trancher sur ce volet.

"En plus, notre objectif est également d'encourager les gens à prendre les moyens de transport dont on dispose à Casablanca, tels que les tramways, les busways et les bus, et de laisser leur voiture dans des parkings relais".

Un volet social à préserver

Nabila Rmili est par ailleurs consciente de l'importance du volet social dans ce secteur, qu'elle prévoit de préserver. 

"Notre objectif n'est pas de mettre fin au travail des gardiens de voitures à Casablanca", insiste-t-elle. "Mais le Maroc accueillera bientôt des évènements très importants, notamment la CAN 2025 et le Mondial 2030, et on ne peut pas faire durer davantage cette anarchie".

"À leur retour, parmi les conditions à respecter figure l'absence d'antécédents judiciaires. Les gardiens de voitures doivent également subvenir aux besoins d'une famille. Un cahier des charges sera ainsi élaboré, dont les conditions devront être respectées".

"Et pour identifier ces personnes, qui travailleront avec la ville, les demandes d'autorisation seront informatisées. Chaque gardien pourra ainsi faire sa demande en ligne, joindre les fichiers demandés et remplir les critères du cahier des charges".

La digitalisation de cette procédure permettra aussi à la ville de disposer d'une base de données des gardiens exerçant dans la métropole, et donc d'évaluer leur nombre par rue et par zone…

Cette restructuration du secteur permettra enfin à la commune d'améliorer ses recettes, ce qui constitue également l'un de ses principaux objectifs.

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