Transition énergétique. Voici comment Attijariwafa bank s’engage en faveur du financement vert
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Le 11 novembre 2024 à 14h13
Ghita Laqdir Benider, responsable Financement de Projets (Activité Maroc) au sein d’Attijariwafa bank, explique au micro de Médias24, le rôle clé que joue le groupe bancaire dans le financement vert et l’accompagnement des entreprises en matière de transition énergétique. Elle revient également dans cette vidéo, sur les mécanismes incitatifs susceptibles d’accélérer le verdissement des engagements des banques marocaines. Interview.
M24BrandStudio : Quel sera le rôle des banques pour la mobilisation des 78 milliards de dollars nécessaires pour ancrer le Maroc sur une trajectoire de résilience et bas carbone à l’horizon 2050 ?
Ghita Laqdir Benider : Effectivement, selon les dernières estimations de la Banque Mondiale inhérentes aux besoins de la transition RBC, l’enveloppe de financement annuelle ressort à près de 3 Milliards de US Dollars/an à horizon 2050.
À cet égard, il convient de mettre en lumière la participation active du secteur privé, lequel sera appelé à mobiliser des fonds pour les besoins de cette transition, notamment au profit des investissements dans la décarbonation. Par ailleurs, et dans une moindre mesure, les besoins en termes d’adaptation devraient être majoritairement couverts par des financements publics. Néanmoins, les opérateurs privés pourront également être impliqués dans cette dynamique notamment à travers les PPP (comme c’est le cas du projet de dessalement de Casablanca).
Dans ce contexte, les banques devraient jouer un rôle crucial via le financement direct des projets verts, notamment en octroyant des prêts aux entreprises publiques ou privées porteuses de ces initiatives. Ces financements peuvent prendre diverses formes, à savoir essentiellement le financement Corporate à long terme ou le « Project Finance ».
Par ailleurs, les établissements bancaires peuvent s'imposer comme des acteurs majeurs dans la structuration financière, par la conception de solutions sur mesure et adaptées aux caractéristiques de ce type de projets, à travers la mise en place de mécanismes de financement flexibles, une gestion proactive des risques, ainsi que la définition des modalités de remboursement, garantissant ainsi la viabilité financière des projets.
En outre, des Due diligences approfondies sont menées afin de couvrir les volets techniques, juridiques, assurances et E&S, et ce afin de renforcer cette viabilité. Pour rappel, en « Project Finance », la due diligence E&S est un processus structuré aidant à garantir que les projets soient à la fois respectueux de la portée durable et responsable, et ce, sur le plan environnemental et social, tout en protégeant les intérêts financiers des bailleurs de fonds.
En ce qui concerne les projets de grande envergure, les banques marocaines peuvent également participer à des consortiums de prêts syndiqués, permettant ainsi de partager les risques, d’accroître la capacité de financement par la mobilisation de ressources importantes, renforçant la solidité financière des projets.
Enfin, le rôle du régulateur s’avère tout aussi déterminant afin de permettre la mobilisation de telles enveloppes. En effet, BKAM devrait continuer à soutenir l’impulsion du Royaume vers la transition énergétique, à travers les projets d’énergie renouvelable. À ce titre, la Banque Centrale permet aux Banques, à travers des mécanismes de déconsolidation, la possibilité d’accroitre l’enveloppe de financement de contreparties sous réserve d’un certain nombre de conditions, et ce particulièrement dans le cadre de schémas type « Project Finance » sans recours aux actionnaires. Ce mécanisme permettrait de mobiliser aux côtés du système bancaire marocain, davantage d’enveloppes de financement conséquentes pour l’accompagnement de ladite transition.
Comment Attijariwafa bank accompagne les entreprises en matière de transition énergétique ?
Le Groupe Attijariwafa bank ne cesse de réitérer son engagement en faveur de la transition énergétique du Maroc, à travers le financement de plusieurs projets structurants dans le domaine des énergies renouvelables.
En effet, au cours des trois dernières décennies, le Groupe Attijariwafa bank a développé une expertise reconnue dans l'arrangement, la structuration et la syndication de projets majeurs, contribuant ainsi à la transition énergétique au Maroc ainsi que dans ses pays de présence, en collaboration avec des banques locales, internationales, et des institutions financières de développement (DFI).
Capitalisant sur la solidité de sa capacité financière, le Groupe Attijariwafa bank a structuré ces projets sur de longues maturités pouvant atteindre jusqu'à 20 ans, bénéficiant ainsi de la profondeur du marché.
À ce titre, le Groupe a participé au financement de grands parcs éoliens au Maroc développés par des acteurs nationaux et internationaux tels que : Boujdour (Nareva/Enel), Tarfaya Nareva/Engie), et Aftissat ;
Attijariwafa bank a également financé le premier projet de « Producteur Indépendant d’Electricité » (IPP) en moyenne tension sous la loi 13-09. Il s’agit d’un parc solaire photovoltaïque de 35 MW destiné à fournir de l’électricité à un distributeur privé via un contrat d’achat d’électricité (PPA).
Au même titre, le groupe a participé au financement de la plus grande station de dessalement du Maroc, située à Casablanca en consortium avec des banques locales et internationales, avec une clôture attendue avant la fin de l’année.
Attijariwafa bank, en marge de la publication de l’offre Maroc, prévoit également de soutenir la filière de l’hydrogène vert, et ce à travers le financement de plusieurs projets en phase préliminaire à ce stade.
Quel est votre bilan en la matière ?
Le bilan d'Attijariwafa bank en matière de transition énergétique est probant, ce qui démontre la volonté du groupe d’accompagner cette dynamique nationale. Depuis 2011, la banque a engagé près de 11 milliards de MAD dans des projets vert à portée écologique, dont près de 8 milliards de MAD spécifiquement pour des projets d'énergies renouvelables.
Le Groupe Attijariwafa bank a été la première banque commerciale en Afrique à obtenir l’accréditation du Fonds Vert pour le Climat, lui permettant de soutenir des projets de développement durable à grande échelle. En effet, notre banque panafricaine a initié le chantier d’accréditation à la suite de la COP 22, tenue à Marrakech en 2016. Après un processus de due-diligence technique de plus de 4 années, le Groupe Attijariwafa bank est devenu le 7ème établissement bancaire à l’échelle mondiale à décrocher ladite accréditation du Fonds Vert pour le Climat, mis en place par l’Organisation des Nations Unies (Green Climate Fund « GCF »).
A travers cette accréditation régionale qui couvre l’ensemble de nos pays de présence, nous sommes capables d’apporter des solutions innovantes de financement, en particulier pour les projets de développement durable à fort impact socio-économique.
Quels sont les mécanismes incitatifs susceptibles d’accélérer le verdissement des engagements des banques marocaines ?
Au-delà du financement, plusieurs enjeux et leviers sont décisifs pour la réussite de la transition énergétique, à savoir :
- L’évolution du cadre réglementaire au Maroc et à l’international qui se matérialise par l’introduction d’une nouvelle taxonomie verte devrait permettre d'instaurer des barrières à l'entrée sur les marchés européens pour les produits carbonés et les activités les plus polluantes, en favorisant les investissements dans des activités durables et plus respectueuses de l’environnement.
- L’enjeu d’adaptation et de réduction des émissions de l’empreinte carbone pour les Corporate, mais aussi PME/PMI exportateurs à travers la mise à niveau des processus internes, des normes ainsi que de l’empreinte carbone des produits fabriqués pour préserver les accès aux marchés internationaux.
- L’accompagnement de la clientèle dans la mise à niveau et la réduction des empreintes carbone à travers formation, sensibilisation, offres de financement incitatives. A ce titre, la mise en place du Fonds Africain d’Efficacité Energétique peut représenter un réel mécanisme incitatif. Il s’agit d’une initiative visant à promouvoir l'efficacité énergétique en offrant des services et de financement en intervenant auprès de clients industriels ou du secteur tertiaire, soit sur des projets destinés à réduire la consommation d’énergie, soit des projets destinés à produire de l’énergie renouvelable en autoconsommation en vue d’une réduction des émissions en CO2.
- Enfin, sur le plan réglementaire, l’exigence de mise en place d’une Cartographie des risques ESG, de mesure, et de définition de cibles : data, reporting, appétence en termes de risque, objectifs liés aux scopes 1, 2, 3 serait une contrainte positive imposée par la Banque Centrale pour l’intégration des risques E&S et donc, par ricochet, un mécanisme incitatif pour le verdissement des portefeuilles.
Où est-ce que vous en êtes au niveau de la mise en œuvre de la Directive relative à la gestion des risques financiers liés au changement climatique de Bank-Al-Maghrib ?
Depuis près d’une décennie, Attijariwafa bank s’est résolument engagée dans la gestion des risques climatiques et environnementaux. En tant qu'acteur majeur du secteur bancaire marocain, la banque a pris conscience de l'importance de s'adapter à ces défis.
Si l’on se réfère à la circulaire, cette dernière intègre 2 volets majeurs, à savoir les risques liés au changement climatique d’une part puis ceux liés à l’environnement d’autre part.
S’agissant du volet des risques climatiques, Attijariwafa bank, avec l’appui de SFI, filiale de la banque mondiale a finalisé l’élaboration de sa feuille de route stratégique dédiée à la gestion de ces risques. Cette initiative vise à renforcer la résilience de la banque face aux défis climatiques et à intégrer ces considérations dans ses décisions de financement.
Concernant le deuxième volet, Attijariwafa bank a mis en place un Système de Gestion des Risques Environnementaux et Sociaux (SGES) afin de mieux intégrer les risques environnementaux et sociaux dans ses processus de financement. Ce système qui fut lancé fin 2018, a été conçu pour répondre aux exigences de durabilité tout en soutenant les besoins de ses clients. Il s'inscrit dans une démarche globale d'évaluation des risques permettant à la banque de prendre en compte les impacts Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) inhérents à ses activités de financement.
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