Un programme spécifique de renaissance et de résilience agricole dans trois régions du Maroc
D’une enveloppe budgétaire de 760 millions de dirhams, le programme IHYAE ambitionne de renforcer la résilience de l’écosystème agricole rural en apportant un soutien technique et financier aux coopératives et aux agriculteurs dans trois régions : l’Oriental, Fès-Meknès et Souss-Massa. Focus sur sa mise en œuvre dans le Souss.
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Chady Chaabi
Le 3 octobre 2024 à 11h00
Modifié 3 octobre 2024 à 11h02D’une enveloppe budgétaire de 760 millions de dirhams, le programme IHYAE ambitionne de renforcer la résilience de l’écosystème agricole rural en apportant un soutien technique et financier aux coopératives et aux agriculteurs dans trois régions : l’Oriental, Fès-Meknès et Souss-Massa. Focus sur sa mise en œuvre dans le Souss.
Le renforcement de l’attractivité et de la résilience du secteur agricole en milieu rural est un pilier de la stratégie Génération Green (2020-2030). C’est aussi l'un des principaux objectifs du programme IHYAE (Renaissance, résurrection), initié en 2023 par le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec l’Agence française pour le développement (AFD) et l’Union Européenne.
Financé à hauteur de 760 millions de dirhams, ce programme a pour but de promouvoir l'entrepreneuriat agricole et de faciliter la transition vers des pratiques plus écologiques dans trois régions : l’Oriental, Fès-Meknès et Souss-Massa. Le mercredi 2 octobre, Agadir, la capitale du Souss, a accueilli la deuxième réunion du Comité de coordination régional pour dresser un premier bilan annuel d'un programme qui s'étend jusqu'en 2027.
"Nous avons mis en place des actions structurantes pour la région en collaboration avec des acteurs engagés dans la promotion d’une agriculture durable, résiliente et inclusive", a déclaré Nor-Eddine Kessa, Directeur régional de l’Agriculture (DRA) de Souss-Massa, où les principaux résultats obtenus se déclinent comme suit :
- Plus de 130 coopératives ont bénéficié de programmes d’accompagnement, de renforcement des capacités et d’équipements essentiels;
- 372 projets dans les secteurs agricole et para-agricole en cours de lancement;
- Mise en place d’un soutien spécifique aux agriculteurs dans le cadre de l’agro-écologie;
- Lancement des rénovations des établissements de formation professionnelle agricole.
Accompagner les petites exploitations agricoles
Les petites exploitations dominent le paysage agricole national, augmentant sa fragilité face à la nouvelle donne climatique. L’un des volets du programme IHYAE consiste justement à améliorer la résilience des agriculteurs les plus fragiles. Cela passe par l’introduction de nouvelles techniques de production, à l’image du semis-direct. Une technique de semis sans labour permettant de préserver la structure du sol, de réduire l'érosion et d'améliorer la gestion de l'eau.
"Plusieurs semoirs ont été distribués aux agriculteurs afin de les inciter à utiliser le semi-direct, tout en les accompagnant sur le plan technique", affirme Mohamed Amine Dani, responsable de l’assistance technique du programme IHYAE. En outre, l'initiative mise sur l'agro-écologie et sur des systèmes de production qui s'appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes.
Un appel à manifestation d'intérêt (43,2 MDH) a été lancé en mai 2024 "pour présélectionner des ONG nationales et internationales pour la mise en œuvre de projets en agro-écologie dans les cercles ciblés", précise le document de l'appel à manifestation d'intérêt. Dans la région de Souss-Massa, les cercles concernés sont Ighrem, Taliouine et Foum Zguid.
En plus d'être rentables, ces projets auront l'obligation de valoriser les savoirs locaux et les pratiques traditionnelles résilientes comme la collecte et la conservation des eaux pluviales, l’utilisation d'engrais organiques (fumier mûr, compost) et la rotation des cultures. "Le lancement des projets sélectionnés est prévu fin 2024", précise le responsable de l’assistance technique du programme IHYAE.
Renforcer l’attractivité du secteur agricole
Cette année, environ trois cents coopératives ont bénéficié du programme IHYAE, "à travers un accompagnement personnalisé et en rapport avec leurs besoins", assure notre interlocuteur. Une analyse des performances des structures a été réalisée au préalable. Les coopératives concernées ont été réparties en trois catégories :
- Les coopératives performantes qui n’ont besoin que d’un soutien commercial;
- Les coopératives qui nécessitent une aide au niveau de la chaîne de la production et de la commercialisation;
- Les coopératives qui requièrent un accompagnement global, au niveau de la gouvernance, du renforcement des capacités de production et de commercialisation.
Il s’avère que 70 % des structures diagnostiquées sont performantes, mais nécessitent un soutien pour la commercialisation. "L’appui à la commercialisation inclut la construction d’infrastructures et un appui au niveau de la promotion. Le programme les aide à accéder à des plateformes de vente, comme les salons, les marchés solidaires et les grandes surfaces”, souligne Mohamed Amine Dani.
Concernant l’appui au niveau des capacités de production, l’un des exemples mis en avant est celui de certaines coopératives qui produisent du safran à Taliouine. "L’objectif est d’améliorer leur productivité en les équipant en matériel de séchage, d’emballage et de tri", ajoute-t-il.
Le programme IHYAE soutient également l’entrepreneuriat dans les services agricoles, en aidant les entrepreneurs en herbe à miser sur les activités agricoles et para-agricoles. Les centres régionaux de jeunes entrepreneurs agricoles (CRJEA) y jouent un rôle central. "Ce volet a pour but de faire émerger des entrepreneurs agricoles et para-agricoles car il y a un besoin au niveau des services en amont, comme la vente des intrants, ou en aval, à l’image des services de taille des arbres fruitiers ou des systèmes d’irrigation", avance M. Dani.
Par ailleurs, dans les établissements de formation professionnelle, des améliorations sont apportées au cursus et des rénovations ont été lancées pour assurer de meilleures conditions d’accueil, notamment pour les étudiantes. "Dans la région de Souss-Massa, les établissements de formation professionnelle agricole de Oulad Teima et Tiznit bénéficient d’un appui au réaménagement des internats", conclut notre interlocuteur.
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Le 3 octobre 2024 à 11h00
Modifié 3 octobre 2024 à 11h02