Un proche vous offre cet article

Inscrivez-vous gratuitement pour lire cet article, habituellement réservé aux lecteurs abonnés.

Vous êtes déjà inscrit ? Se connecter

Viandes rouges : voici pourquoi les prix ont doublé en quatre ans

Les prix de la viande rouge poursuivent leur hausse sur le marché. Médias24 a recueilli le son de cloche des professionnels du secteur qui reviennent sur les raisons de cette tendance et son impact sur la profession.

Les viandes rouges importées seront strictement contrôlées.

Viandes rouges : voici pourquoi les prix ont doublé en quatre ans

Le 27 septembre 2024 à 10h00

Modifié 27 septembre 2024 à 16h23

Les prix de la viande rouge poursuivent leur hausse sur le marché. Médias24 a recueilli le son de cloche des professionnels du secteur qui reviennent sur les raisons de cette tendance et son impact sur la profession.

Une nouvelle hausse des prix des viandes bovines a été observée au niveau du marché de gros de Casablanca, à partir de la semaine du 25 septembre 2024. Le prix maximum de la viande ovine a ainsi connu une hausse de 3 DH, passant de 112 DH/kg à 115 DH/kg. Pour la viande bovine, la hausse a concerné les prix minimum et maximum qui ont tous deux augmenté de 3 DH, atteignant respectivement 93 DH/kg et 95 DH/kg.

Il suffit de revenir seulement quatre ans en arrière pour constater que le prix de la viande rouge a quasiment doublé. Exemple : le 21 octobre 2020, le prix de la viande ovine ne dépassait pas les 45 DH/kg, selon nos chiffres concernant les prix de gros à Casablanca. La viande bovine, elle, se stabilisait à l'époque à 55 DH/kg.

 

Medias24
Medias24

140 DH/kg dans les boucheries

"Le prix de vente des viandes, bovine comme ovine, au niveau des boucheries, oscille aujourd'hui entre 100 DH et 140 DH le kilogramme, en fonction de la qualité. La tendance haussière des prix de la viande rouge s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, la baisse du cheptel à l'échelle nationale à cause de la sécheresse et du coût élevé du fourrage en raison des guerres actuelles dans les zones exportatrices de céréales", explique à Médias24 Omar Arrab, secrétaire général au sein de l'Association nationale des producteurs de la viande rouge.

Pour Abdelali Ramou, président de l'Association nationale des vendeurs de viandes rouges, la problématique ne se limite pas à la sécheresse ou au coût élevé du fourrage. Si ces facteurs ont effectivement contribué à l'aggravation de la situation, le boycott du lait cru remplacé par le lait en poudre demeure le cœur de la difficulté, selon ce professionnel.

Un grande partie du lait commercialisé au Maroc produite à partir du lait en poudre 

"La hausse des prix de la viande était prévisible depuis 2011. Certes, la situation a été aggravée par la sécheresse de ces six dernières années, mais le problème avait initialement émergé à cause du boycott du lait cru [en 2018, ndlr] qui a poussé les éleveurs à ne plus investir dans le cheptel bovin. Or, les éleveurs investissaient à l'époque dans les vaches à lait pour produire à la fois du lait et de la viande. Certains avaient même quitté leur emploi en entreprise pour investir dans cette activité", se remémore-t-il.

"Depuis le boycott, ces éleveurs ont été abandonnés par les sociétés laitières qui se sont tournées vers le lait en poudre, même si ces dernières disposaient du matériel nécessaire pour procéder à l'assainissement du lait acheté aux éleveurs. Une grande partie du lait commercialisé aujourd'hui au Maroc est en effet produite à partir du lait en poudre, exonéré de la TVA et des droits de douane et subventionné par l'Etat. Les professionnels de la viande en payent les pots cassés aujourd'hui", déplore notre interlocuteur.

Subventions étatiques, l'autre point de discorde

Si les professionnels de la viande rouge crient misère, c'est aussi à cause du monopole exercé sur les subventions accordées par l'Etat pour la reconstitution du cheptel.

"Certains éleveurs ont été contraints de renoncer à cette activité qu'ils jugent peu rémunératrice aujourd'hui, en l'absence notamment de subventions accordées directement aux petits et moyens acteurs qui demeurent les vrais producteurs. Les subventions ne bénéficient, malheureusement, qu'aux gros investisseurs agricoles", s'indigne Omar Arrab.

"Il faut aussi parler de l'accaparement des subventions accordées par l'Etat pour la reconstitution du cheptel par les grands éleveurs au détriment des plus petits. Beaucoup plus nombreux, ces derniers pourront élever largement plus de têtes", rebondit Abdelali Ramou.

Et ce dernier de conclure : "La filière de la viande rouge a été gravement lésée malgré des contrats-programmes pour lesquels des milliards de dirhams ont été alloués. Ces derniers ont été malheureusement monopolisés par les grosses têtes, tandis que les petits éleveurs n'en bénéficient pas. Les projets convenus dans lesdits contrats (abattoirs, boucheries...) n'ont pas été réalisés non plus. Il faut qu'il y ait un suivi et une vérification [reddition, ndlr] des comptes !"

Medias24
Medias24
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Maroc-RDC-Zambie : une chaîne de valeur régionale pour la e-mobilité au menu d'un dialogue de haut niveau

Organisé par la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, un atelier s'est tenu à Lusaka en vue de développer le projet d’une chaîne de valeur régionale pour la mobilité électrique, impliquant la République démocratique du Congo, le Maroc et la Zambie. Il s'agit de placer le continent au cœur de la révolution énergétique mondiale, en développant une industrie de la batterie électrique compétitive.

Emploi. En 2023, plus d’un tiers de la population active se trouvait dans l’informel (38,8%)

ANALYSE. Alors que les chiffres du marché de l’emploi divergent selon la source – qu’il s’agisse des données fiscales de la DGI, des effectifs déclarés à la CNSS ou des estimations macroéconomiques du HCP –, une réalité complexe se dessine en arrière-plan : la part considérable du secteur informel. Dans cet exercice, Médias24 a entrepris un travail méthodique de mise en perspective de ces différentes sources, permettant non seulement de comprendre l’origine des écarts statistiques, mais aussi d’évaluer, avec une relative précision, l’ampleur de l’informalité qui persiste au sein de la population active. La bonne nouvelle c'est que la part de l'informel est e' baisse d'une année à l'autre en 2021-23.

Z Systems lève 1,05 million de dollars pour révolutionner le commerce de détail au Maroc

Dans un communiqué publié ce jeudi 12 décembre, Z Systems, une marketplace B2B marocaine, a levé 1,05 million de dollars auprès d’investisseurs locaux pour moderniser le commerce traditionnel. Avec 15.000 détaillants actifs et 800.000 commandes, les fonds serviront à renforcer ses infrastructures, à élargir son catalogue et à accélérer son expansion. La finalisation de cette opération est en attente de l’approbation du Conseil de la concurrence.

Communication financière

S2M: COMMUNIQUE DE PRESSE

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.