Mardi 10 septembre, le Bureau politique du PAM a décidé le gel des activités de Salaheddine Aboulghali au sein de la direction collégiale qu'il formait avec Fatima Zahra El Mansouri et Mohamed Mehdi Bensaid. Le Bureau politique du l'accuse, dans un communiqué diffusé ce mercredi de "violation des statuts de base du parti et atteinte à ses valeurs", sans plus de précisions si ce n'est que son affaire va être soumise à la Commission d'éthique et d'arbitrage. La même source précise toutefois que cette sanction n'a aucune relation avec quelque affaire en lien avec les deniers publics contrairement à ce que rapportaient des mauvaises langues qui avaient avancé l’existence d’affaires en justice qui impliqueraient le jeune dirigeant de la formation du Tracteur, par ailleurs député et président du Conseil communal de Mediouna.

Il aura fallu attendre plusieurs heures pour qu’on ait droit à sa version couchée noir sur blanc dans un communiqué de six pages.

Salaheddine Aboulghali affirme avoir reçu un SMS de Fatima Zahra Mansouri lui demandant de la rencontrer une heure avant la tenue de la réunion du Bureau politique à Rabat. Ce qui fut fait.

Au moment où il était arrivé à leur rendez-vous, comme il le narre lui-même, il a retrouvé Fatima Zahra Mansouri en compagnie de plusieurs autres dirigeants du parti dont Mohamed Mehdi Bensaid.

"J’ai entendu dire que vous aviez un litige commercial avec quelqu’un du parti et qu’il a l’intention de porter plainte", l’aurait-elle interpellé. Fatima Zahra El Mansouri faisait allusion à Abderrahim Bendo qui brigue le poste de secrétaire régional de Casablanca-Settat, le fief d'Aboulghali. "Et pourquoi vous mêlez-vous d’une affaire purement commerciale qui n’a rien à voir avec le parti?", aurait-il répondu.

Salaheddine Aboulghali dit avoir compris à ce moment-là que la messe était dite et que la décision de son éviction de la direction collégiale était prise surtout quand Fatima Zahra Mansouri lui a demandé de remettre sa démission.

Lui a préféré assister à la réunion du Bureau politique pour suivre l’évolution des choses. Voyant que la décision de son limogeage de la direction allait être validée, il a quitté ladite réunion.

Salaheddine Aboulghali accuse depuis des mois déjà Fatima Zahra Mansouri de monopoliser la décision au sein du parti allant jusqu’à l’accuser de "despotisme" et d’avoir transformé le PAM en une sorte de "ferme personnelle". À l’en croire, celle qui est ministre de l’Habitat dans le gouvernement Akhannouch voudrait l’écarter pour le remplacer par Samir Koudar, autre figure de proue du parti.

En plus il conteste la décision du Bureau politique qui n’aurait pas le droit, selon les statuts du parti, de le démettre de ses fonctions puisqu’il a été élu membre de la direction collégiale par le Conseil national.

En fin de compte, et sur le ton du défi, il déclare qu’il va continuer à exercer ses fonctions et assister aux travaux du Bureau politique.