Maroc-Gabon. Un match sans enjeu pour expérimenter d'autres systèmes de jeu

Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2025, l’équipe nationale affronte le Gabon ce vendredi 6 septembre (20h), au stade Adrar d’Agadir. Qualifié d’office en tant que pays organisateur, le Maroc doit utiliser ces rencontres pour améliorer plusieurs aspects de son jeu. Au-delà des joueurs, un changement de système n’est pas à exclure.

Maroc-Gabon. Un match sans enjeu pour expérimenter d'autres systèmes de jeu

Le 6 septembre 2024 à 9h53

Modifié 6 septembre 2024 à 14h57

Dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2025, l’équipe nationale affronte le Gabon ce vendredi 6 septembre (20h), au stade Adrar d’Agadir. Qualifié d’office en tant que pays organisateur, le Maroc doit utiliser ces rencontres pour améliorer plusieurs aspects de son jeu. Au-delà des joueurs, un changement de système n’est pas à exclure.

À un peu plus d’un an de la Coupe d’Afrique des nations 2025, organisée au Maroc, chaque match est une occasion d’améliorer le rendement global de l’équipe nationale. À commencer par la réception du Gabon, ce vendredi 6 septembre (20h), au stade d’Agadir. Même si les hommes de Walid Regragui sont qualifiés, ce premier match de la saison internationale est important pour un groupe qui aura pour mission de remporter la deuxième CAN de l’histoire du Maroc.

De l’extérieur, la progression des Lions de l’Atlas ne saute pas aux yeux, près de deux ans après avoir atteint la demi-finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Et ce n’est pas la large victoire (6-0) en juin dernier, face à une faible équipe de la République du Congo, qui atténuera cette impression.

En appelant Soufiane Rahimi, Eliesse Ben Seghir, Ilias Akhomach et Bilal Al Khannouss, quatre joueurs qui ont brillé aux JO 2024, le sélectionneur a renforcé son effectif avec des jeunes de très haut niveau. Il aura la lourde tâche d’en tirer le meilleur. Le match face au Gabon sera un bon révélateur.

En comptant dans ses rangs des attaquants rapides et friands d’espaces comme Pierre-Emerick Aubameyang, Denis Bouanga et Jim Allevinah, le sélectionneur du Gabon, Thierry Mouyouma, tentera certainement d’attaquer dans le dos de la défense marocaine. En face, les Lions de l’Atlas seront encore une fois confrontés à un bloc bas.

Pour marquer plus et mieux attaquer contre ce type de défense, plusieurs options s’offrent au sélectionneur, notamment en termes de système de jeu, comme il l’a récemment rappelé en conférence de presse. La formation préférentielle de Walid Regragui est le 4-3-3, qui se transforme en 4-1-4-1 à la perte du ballon.

Cependant, ce système a montré ses limites, car son animation est bien connue des adversaires. Walid Regragui a donc opté pour un 4-2-3-1 lors du dernier rassemblement. Ce schéma, qui rompt avec les habitudes du 4-3-3, n’a pas pleinement convaincu, notamment en raison de la méforme des internationaux convoqués, après une saison éprouvante physiquement et mentalement.

Une plus grande présence entre les lignes

Il est donc possible de revoir ce schéma ce soir contre le Gabon. L’équipe nationale olympique a été performante avec cette organisation, qui garantit une bonne couverture des espaces entre les lignes et permet aux attaquants de se démarquer plus facilement. Idéalement, les joueurs alignés sur les côtés doivent posséder la technique nécessaire non seulement pour créer des déséquilibres, mais aussi pour combiner avec leurs latéraux.

Eliesse Ben Seghir, Ilias Akhomach ou encore Abdessamad Ezzalzouli sont actuellement les mieux armés pour occuper ces postes. Avec cette stratégie offensive, même Brahim Diaz ou Bilal Al Khannouss seraient dans de très bonnes dispositions en soutien de l’attaquant de pointe.

Cependant, c'est une tactique qui a aussi ses inconvénients.En effet, le 4-2-3-1 peut parfois scinder l’équipe en deux, créant une rupture entre les six joueurs à vocation défensive et les quatre joueurs offensifs, surtout si l’un des milieux défensifs ne se projette pas suffisamment pour faire le lien.

Un bon quadrillage du terrain

Le 4-4-2 à plat est également une option intéressante à explorer. Excepté en phase défensive, ce système a rarement été utilisé au début d’une rencontre par Walid Regragui. Le technicien en a fait usage en particulier en fin de match lorsqu’il fallait revenir au score, ce système permet un bon quadrillage du terrain, notamment sur la largeur.

En phase offensive, il assure un placement équilibré des joueurs, une forte présence dans la surface adverse et des possibilités de combinaisons sur les côtés. Tout ce dont l’équipe nationale a besoin face à des blocs défensifs compacts et bas. Les joueurs excentrés ont un rôle prépondérant en matière de percussion et de déséquilibre. C’est pourquoi des ailiers rapides et percutants sont plus efficaces dans ce système.

En revanche, les deux attaquants doivent être complémentaires pour ne pas se gêner. Ainsi, une association entre Ayoub El Kaabi et Youssef En-Nesyri pourrait être contre-productive. A contrario, une paire composée de Soufiane Rahimi et Youssef En-Nesyri ou Ayoub El Kaabi semble plus cohérente. Brahim Diaz peut également jouer en soutien de l’attaquant de pointe grâce à son sens du but et sa technique dans la surface.

Davantage de liberté pour les latéraux 

Enfin, le 3-4-3 est aussi un système à envisager. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un schéma à trois défenseurs (cinq en phase défensive) ne privilégie pas nécessairement la solidité défensive au détriment de l’attaque. Ce schéma offrira aux latéraux, en particulier à Achraf Hakimi, une plus grande liberté en les déchargeant partiellement de certaines tâches défensives. 

Une fois le ballon récupéré, ils pourraient se projeter rapidement vers l’avant, exploitant les espaces dans le dos de la défense adverse. De plus, la densité au milieu de terrain, avec deux attaquants intérieurs en soutien de l’avant-centre, assure davantage de solutions au porteur du ballon. Eliesse Ben Seghir (AS Monaco) et Amine Adli (Bayern Leverkusen) brillent en club dans ce schéma, qui présente des avantages mais aussi des inconvénients.

En transition défensive, la position haute des pistons peut poser problème, surtout s’ils ne sont pas couverts par le milieu de terrain. Une faiblesse qui pourrait être exploitée par des équipes jouant sur les ailes. En conclusion, aucun de ces systèmes de jeu n’est parfait, mais ils offrent des solutions aux défis posés par des défenses regroupées. L’équipe nationale devra en maîtriser plus d’un pour être efficace, ce qui n’est pas encore le cas. Il est temps de combler cette lacune.

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