Immigration. Quelles sont les motivations des Marocains qui s’installent au Canada ?

Chaque année, des centaines de Marocains s’installent au Canada, principalement au Québec, mais aussi dans les provinces anglophones. Un phénomène qui s’est récemment accentué. Médias24 a sondé plusieurs membres de la diaspora marocaine au Canada pour comprendre ce qui a motivé leur choix.

Immigration. Quelles sont les motivations des Marocains qui s’installent au Canada ?

Le 3 avril 2024 à 13h36

Modifié 3 avril 2024 à 13h36

Chaque année, des centaines de Marocains s’installent au Canada, principalement au Québec, mais aussi dans les provinces anglophones. Un phénomène qui s’est récemment accentué. Médias24 a sondé plusieurs membres de la diaspora marocaine au Canada pour comprendre ce qui a motivé leur choix.

Si l’Europe demeure la principale terre d’accueil des Marocains résidant à l’étranger, le Canada est l'autre destination privilégiée. Malgré la distance et les conditions climatiques parfois difficiles, ils sont des dizaines à traverser l’Atlantique, en quête d’une meilleure qualité de vie et d’un épanouissement professionnel. 

Selon le dernier recensement en date, la diaspora marocaine au Canada se chiffre à près de 104.000 personnes. "Les statistiques du Maroc indiquent que sa diaspora se situe davantage autour de 300.000 personnes", précise le gouvernement du Canada. En raison de la barrière linguistique, la principale province d'accueille de ces ressortissants demeure le Québec, en particulier la région de Montréal.

Ces dernières années, les provinces anglophones sont elles aussi devenues un point de chute privilégié par bon nombre de Marocains. En 2022, 81 % des résidents permanents d’expression française admis au Canada, hors Québec, étaient des citoyens de pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le Maroc (2e) est évidemment bien représenté dans le top 10 des principaux pays de citoyenneté des résidents permanents d’expression française au Canada, hors Québec (2022). Le Royaume est également entré dans le top 10 des pays de citoyenneté les plus courants chez les candidats ayant reçu une invitation à présenter une demande (IPD) de résidence permanente (978 IPD). Et ce n’est pas près de s’arrêter. 

Conscient du fait que l’immigration joue un rôle important dans le soutien de la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire partout dans le pays, le gouvernement du Canada prévoit d'accueillir davantage de francophones, en provenance du Maroc notamment.

Niveau d’éducation élevé et solides compétences professionnelles

Au Québec, comme en Ontario ou encore en Colombie britannique, la diaspora marocaine se caractérise par des profils divers et variés. Ils ont toutefois en commun un niveau d’éducation élevé et de solides compétences professionnelles. Les critères d’admission aux principaux programmes d’immigration accordent en effet une importance capitale non seulement à l'âge et aux connaissances linguistiques, mais aussi au niveau de scolarité et à l’expérience de travail. 

Dans d’autres cas, il s’agit d’étudiants qui ont décidé de poursuivre l’aventure au Canada au terme de leur cursus universitaire. À l’instar d'Amine, pour qui il aurait été plus simple de rejoindre ses frères en Europe. Pourtant, il n’a pas hésité à tracer sa propre voie outre-Atlantique.  

"J’ai décidé de poursuivre mes études au Canada pour la bonne réputation des universités et des écoles sur le plan pédagogique. J’avais également envie de vivre le rêve américain en quelque sorte", nous confie celui qui réside depuis huit ans en périphérie de Montréal.

"C’est sûr que le Canada est complètement différent du continent européen", souligne-t-il. "La qualité de vie y est meilleure et tu ne te sens pas vraiment étranger, car c’est une nation multiculturelle". De surcroît, "le marché du travail offre davantage de perspectives".

La trentaine, Hanane est détentrice d'un master en économie obtenu à Casablanca. Résidant au Québec depuis 2018, "mon intégration se passe très bien", assure-t-elle. L’opportunité de s’envoler vers le Canada s’est présentée à elle quelques mois après l’obtention de son master. Une recherche d’emploi infructueuse l'a incitée à franchir le pas.   

"Je n’ai pas réussi à trouver un poste à la hauteur de mes attentes au Maroc", déplore-t-elle. Six ans après son installation, elle semble avoir trouvé ce qu’elle était venue chercher, outre une bonne qualité de vie. "En plus, c’est un grand et magnifique territoire que j’avais envie de découvrir", avance Hanane, qui partage avec Ahlam son admiration pour les richesses naturelles dont regorge ce pays-continent. 

Se tester dans un autre environnement et sortir de sa zone de confort

Parents de deux enfants, Ahlam et son mari sont tombés sous le charme du Canada au bout de leur deuxième séjour. "Un pays où l’on vit les quatre saisons et où la nature prend une place prépondérante", explique Ahlam, qui réside à Montréal depuis l’été 2023. La décision de s'installer au Canada fut aussi motivée par des considérations professionnelles.

"Nous avions besoin de sortir de notre zone de confort et de vivre une nouvelle aventure, d’autant que nous n’avions pas d’attaches financières au Maroc", précise-t-elle. Une décision risquée, au vu de la situation professionnelle et financière confortable dont Ahlam et sa famille jouissaient au Maroc.  

"Nous avons lancé notre projet de mobilité, car nous avions l’impression de stagner sur le plan professionnel. On estimait avoir atteint un plafond de verre au Maroc. On avait envie de vivre une expérience professionnelle ici au Canada. De se tester dans un autre environnement et savoir ce que valent nos compétences", insiste-t-elle, assurant que son intégration a été facilitée grâce à la langue officielle du Québec, le français. 

"Le fait que la province du Québec soit francophone nous a aussi attirés. On ne voulait pas se retrouver dans la partie anglophone. Cela aurait représenté un frein en termes d’intégration", indique-t-elle.

Tout le contraire de Mohamed. "Je considère la barrière de la langue comme un challenge", affirme celui qui réside depuis quelques mois à Ottawa, la capitale du Canada, située dans la province de l’Ontario à un peu plus de deux heures de route de Montréal.

Il faut savoir mettre son ego de côté, le temps de s’intégrer

En réalité, Mohamed fait face à un double challenge. En plus de devoir s’adapter à un nouvel environnement, qui plus est anglophone, il doit également opérer une transition professionnelle. "C’est d’ailleurs la raison qui m'a poussé à m’installer au Canada. Quitte à repartir de zéro, pourquoi ne pas le faire dans un pays où les transitions professionnelle sont monnaie courante et même encouragées ?", révèle celui dont l’intégration est composée "de hauts et de bas" pour l'instant. 

En réalité, il n’y a pas de recette miracle pour réussir son projet de mobilité au Canada. Mais plutôt des difficultés à surmonter et des étapes à franchir.

"Il n’est pas toujours évident de trouver l’emploi idéal dès son arrivée au Canada. Il faut commencer par de petits métiers pour lesquels tu es surqualifié. Il faut savoir mettre son ego de côté, le temps de t’intégrer et de t’habituer aux spécificités de la vie professionnelle au Canada", avance Hanane. 

Pour Amine, c’est le climat qui a été le plus dur à appréhender. "Certes, l’hiver au Canada a son charme, mais la routine et le froid peuvent parfois être difficiles à supporter", déplore-t-il, au même titre que l’éloignement familial. Un aspect qui n’est pas facile à vivre pour l’ensemble des personnes sondées, tant leur attachement pour leur pays d'origine et leur famille est au moins aussi fort que leur envie d’ailleurs.  

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