Une première dans le cadre du partenariat Maroc-Union européenne, ce financement inédit a pour ambition principale de promouvoir le secteur de la culture à travers une aide totalement prise en charge par l’UE.

Sollicitée par Médias24 pour connaître la ventilation et le calendrier de versement des 110 millions de DH promis, la Délégation européenne a dans un premier temps défini l’objet de ce nouveau programme d’appui de l’UE aux industries culturelles et créatives marocaines.

Mission et acteurs concernés

"Sa fonction est d’établir des partenariats, de soutenir les centres de formation, de permettre aux institutions de formation de se déployer, de donner les compétences managériales aux start-up, de faire en sorte qu’au-delà du côté artistique, les industries culturelles et créatives soient porteuses de valeur ajoutée pour l’économie marocaine, et enfin de permettre de dégager des emplois décents", explique notre interlocutrice qui revient ensuite sur les moyens mis en œuvre.

Pour y arriver, le partenaire européen compte bâtir des actions stratégiques avec le ministère de la Culture, la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), le Bureau marocain des droits d’auteur (BMDA), les organisations de la société civile marocaine, et aussi mettre en place un mécanisme d’orientation des acteurs des ICC vers les systèmes d’accompagnement existants.

La ventilation des 110 MDH sera connue au fur et à mesure des projets retenus

Sachant que le programme de soutien ne fait que commencer, la diplomate affirme que la ventilation des 110 MDH ne sera déterminée qu’après avoir défini les détails des différents projets à financer.

Ces derniers feront en effet l’objet d’appel à propositions conformément aux procédures d’octroi de subventions habituellement débloquées par l’Union européenne.

Concernant le montant qui sera attribué à la Fédération des industries culturelles et créatives, une source de la CGEM nous révèle qu’il fera  bientôt l'objet d’une annonce publique.

À la question de savoir si d’autres subventions du même type seront allouées au secteur de la culture, la Délégation européenne confirme que le processus actuel, qui ne fait que commencer, va ouvrir des opportunités pour les jeunes entrepreneurs culturels et créatifs porteurs de projets.

C’est en effet dans le cadre du dialogue permanent à travers le partenariat actuel entre le Maroc et l’UE que "la Délégation européenne prendra les décisions les plus pertinentes" en matière de nouveaux financements, en se fondant notamment sur les résultats des expériences à venir.

Les projets retenus qui remplissent les conditions pour être subventionnés

Pour susciter les vocations, notre interlocutrice cite deux projets portés par la société civile marocaine, qui ont récemment bénéficié de subventions de l’Union européenne après le lancement d’un appel à propositions relatif à l’inclusion des jeunes :

Porté par la fondation HIBA, Kawaliss, un incubateur des industries culturelles créatives, a pu bénéficier d’un financement européen de 736.000 euros pour la période 2023-2026. Ce projet a pour but de renforcer l’insertion professionnelle des jeunes et de favoriser l’entrepreneuriat culturel, à travers un dispositif d’incubation complet qui permettra de faire émerger et de développer des projets culturels viables à fort impact dans quatre régions.

Le second projet, porté par la Fondation Ali Zaoua, se veut une académie des métiers de la culture. Il a reçu une subvention de 750.000 euros pour la même période (2023-2026). Là encore, son credo est de former des jeunes aux postes de directeur(trice) de centres, chef(fe) de projets, médiateur(trice) culturel(le) et assistant(e) culturel(le) dans le domaine de l'administration et du management culturel pour répondre aux besoins des structures existantes à l’échelle nationale.

En outre, l'académie vise également à former des artistes à la transmission de leur savoir-faire. Ce projet cible des centaines de jeunes avec un niveau bac et une expérience dans le domaine culturel, 50 artistes souhaitant valoriser leur expérience et monter en compétence, 400 jeunes de quartiers souhaitant bénéficier d’ateliers de transmission en arts et, enfin, 650 jeunes professionnels de la culture intéressés par des masterclasses animées par des professionnels de l'académie.