Nouvel examen du barreau le 9 juillet sur fond de polémique

Un deuxième examen du barreau aura lieu le 9 juillet conformément à l'annonce du ministère de la Justice ce mardi 6 juin, date d'ouverture de dépôt des candidatures. L'annonce tombe alors qu'une polémique a récemment démarré entre l'ABAM, le gouvernement et le Médiateur du Royaume.

Nouvel examen du barreau le 9 juillet sur fond de polémique

Le 6 juin 2023 à 18h52

Modifié 6 juin 2023 à 19h55

Un deuxième examen du barreau aura lieu le 9 juillet conformément à l'annonce du ministère de la Justice ce mardi 6 juin, date d'ouverture de dépôt des candidatures. L'annonce tombe alors qu'une polémique a récemment démarré entre l'ABAM, le gouvernement et le Médiateur du Royaume.

Une décision ministérielle datée du 6 juin annonce l'organisation d'un examen du barreau le 9 juillet 2023, sous forme de QCM pour la partie écrite, suivie de l'épreuve orale. Les demandes de candidatures peuvent être déposées en ligne, sur le site du ministère de la Justice, du 6 au 16 juin (détails ici) .

L’annonce tombe alors qu’une polémique a récemment démarré concernant la tenue de ce nouvel examen du barreau, qui oppose l’Association des barreaux du Maroc (ABAM) au chef du gouvernement et au Médiateur du Royaume.

Le Médiateur du Royaume et le gouvernement sont favorables à un nouvel examen

Ce dernier a établi un “rapport spécial” au sujet de l’examen du barreau qui a été présenté au chef du gouvernement, dans lequel l’institut du Médiateur recommande d’annoncer un nouvel examen répondant aux mêmes conditions que celui du 4 décembre 2022.

Celui-ci avait défrayé la chronique, notamment en raison des résultats qui ont soulevé une vague de colère parmi les candidats. Nombreux ont accusé le ministère de la Justice de favoritisme et ont appelé à l’organisation d’un nouvel examen.

Après avoir reçu le rapport du Médiateur du Royaume, le chef du gouvernement, qui s’est concerté avec le ministre de la Justice, a annoncé, à travers un communiqué officiel de la primature en date du 4 juin, qu’il a décidé d’interagir positivement avec ledit rapport et de mettre en œuvre ses recommandations.

L'ABAM dit niet

De son côté, l'ABAM a réagi aux communiqués du Médiateur et du chef du gouvernement de manière virulente. L’Association rejette la tenue d'un nouvel examen en l'absence d'un institut de formation dédié. Elle rejette également l'intervention de l'institution du Médiateur qui, pour elle, touche à son indépendance.

Dans son argumentaire, publié sous forme de communiqué daté du 5 juin, l’Association des barreaux du Maroc alerte contre les effets négatifs qui peuvent découler de la mise en œuvre du contenu des communiqués sur la justice et la profession. Pour l’ABAM, l’organisation de l’examen du barreau n’est pas une solution “pour les chômeurs diplômés en droit”.

Elle estime que le gouvernement doit d’abord tenir ses engagements, à savoir : la création d’un institut de formation pour la profession d’avocat. Et ce, avant d’organiser un “concours”.

Pour les robes noires, le Médiateur n’est pas habilité à intervenir dans cette affaire qui touche la profession, surtout qu’il propose la possibilité de “dépasser l’âge requis” pour les candidats de cet examen.

En face, les arguments recueillis par Médias24 donnent une lecture différente de la situation : “La position de l’ABAM pose en réalité le fond du problème qui est entre les avocats en exercice et les jeunes qui veulent accéder à la profession : le barreau veut bloquer les jeunes dans leur droit de concourir et d’exercer. C’est une manière de verrouiller l’accès à la profession et de la monopoliser.”

“Le fait que leur communiqué cible la mission du Médiateur ou la décision du gouvernement d’accepter ou pas ces recommandations est un faux débat qui ne sert qu’à manipuler l’opinion publique ; car le Médiateur est dans son droit de faire des recommandations, et le gouvernement a fait montre d’une collaboration inédite en interagissant positivement avec son rapport - pour le bien des jeunes qui veulent accéder à leur droit de concourir et d'exercer.”

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