Un modèle durable pour la culture au cœur d’une table ronde d’OTED
La durabilité de la culture dans les territoires a été débattue par des acteurs culturels qui ont abordé les défis générationnels, structurels et stratégiques pour élaborer un modèle culturel durable.

Un modèle durable pour la culture au cœur d’une table ronde d’OTED
La durabilité de la culture dans les territoires a été débattue par des acteurs culturels qui ont abordé les défis générationnels, structurels et stratégiques pour élaborer un modèle culturel durable.
L’initiative citoyenne OTED a organisé, le jeudi 1er juin 2023, sa 5e édition de "Parlons Territoires" sous le thème "Culture et territoires : en quête d’un modèle durable".
Cette table ronde a donné la parole à des experts afin d’aborder la nécessaire prise en compte de la dimension culturelle dans les plans de développement local. Elle a connu la participation de Brahim El Mazned, fondateur et directeur général de Visa for Music ; Hicham Abkari, directeur du Théâtre Mohammed VI ; Rabha Zahid, chef de division de la vie urbaine ; Jaouad Essounani, fondateur et directeur artistique de Dabatek ; et Abdessamadad Benchrif, directeur de la chaîne Thaqafiya.
Ce débat avait pour but de mettre en exergue les initiatives et les bonnes pratiques que différents acteurs peuvent entreprendre en étroite collaboration avec les entités territoriales, en vue de promouvoir la culture.
Ainsi, dans ce cadre, Hicham Abkari a mis en relief les difficultés liées au financement de la mise en place de projets culturels, vu que ces derniers ne sont pas prioritaires dans les budgets des communes.
Abdessamad Benchrif, de son côté, a abordé la question des ressources humaines. Il a expliqué que les grandes villes à l’instar de Casablanca, Rabat et Marrakech ont besoin d’experts culturels pour élaborer les stratégies culturelles des communes. Une mission qui ne peut se faire sans des ressources qualifiées.
"Des avancées, un développement, ne peuvent se faire sans prioriser le domaine culturel", a déclaré Abdessamad Benchrif, estimant que "les sociétés sans culture sont des sociétés vides".
"La complexité culturelle fait également partie de l’identité du Marocain", a déclaré dans ce sens Brahim El Mazned. Selon lui, il ne faut pas imposer aux générations naissantes des orientations culturelles, mais les encourager à élaborer ce qui les inspire le plus. Et ce, dans le cadre de stratégies de préservation de patrimoines culturels historiques.
Jaouad Essounani, quant à lui, estime que la culture est un domaine transversal qui ne peut être structuré et limité "par un seul ministère de la Culture, mais doit plutôt concerner tous les secteurs".
"Le mindset général fait en sorte que la culture soit seulement liée au ministère de la Culture", a-t-il déploré, soulignant la problématique générationnelle. Jaouad Essounani invite ainsi à "concrétiser les rêves des jeunes d’aujourd’hui et les accompagner au lieu de travailler sur des rêves que l’on avait il y a vingt ans", soulignant l’importance d’"intégrer les nouvelles générations dans la culture pour assurer sa durabilité".
"Notre système ministériel ressemble au modèle français ; chaque pays choisit le modèle qui l’arrange. Les Etats-Unis par exemple ont un modèle qui ne repose pas sur un ministère de la Culture, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils n’ont pas de culture", a enfin déclaré Hicham Abkari.