Le constat climatique alarmant de l’année 2022 au Maroc

Températures moyennes hors norme, pluviométrie au niveau le plus bas historique, succession d’événements météorologiques extrêmes... Dans un rapport publié mercredi 10 mai, la Direction générale de la météorologie dresse un bilan alarmant du climat en 2022. Voici ce qu’il faut en retenir.

Le constat climatique alarmant de l’année 2022 au Maroc

Le 11 mai 2023 à 16h42

Modifié 11 mai 2023 à 16h53

Températures moyennes hors norme, pluviométrie au niveau le plus bas historique, succession d’événements météorologiques extrêmes... Dans un rapport publié mercredi 10 mai, la Direction générale de la météorologie dresse un bilan alarmant du climat en 2022. Voici ce qu’il faut en retenir.

  • La Direction générale de la météorologie (DGM) publie son rapport annuel sur l’état du climat au Maroc.
  • 2022 est l’année la plus chaude et la plus sèche enregistrée au Maroc depuis plus de 40 ans.
  • L’année civile a affiché un déficit pluviométrique de 27%.

La Direction générale de la météorologie (DGM) a rendu, mercredi 10 mai, son rapport annuel sur l’état du climat au Maroc au titre de l’année 2022.

Le rapport donne un aperçu de la situation climatique nationale en 2022 et du contexte historique d’un certain nombre de variables climatiques, détaillant en particulier les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes et leur impact sur certains secteurs socio-économiques.

De plus, il rend compte de l’état du climat en termes de moyennes, d’extrémités, de variations, de répartition spatiale et de records enregistrés. Un résumé agro-climatique de l’année 2022 est également établi.

Des températures moyennes qui dépassent la norme climatologique

L’année 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée au Maroc depuis plus de 40 ans, constate la DGM.

L’anomalie de la température moyenne annuelle a atteint +1,63°C par rapport à la normale climatologique sur la période 1981-2010. Les températures moyennes ont été supérieures à la normale pendant 80% des jours de l’année 2022. Quatre records de température moyenne mensuels (juillet, octobre, novembre et décembre) ont été parallèlement battus à l’échelle nationale.

La température minimale moyenne était anormalement chaude sur la majeure partie du pays en comparaison avec sa normale climatologique. Les régions de Beni-Mellal, Khouribga, Tinghir et Taourirt ont connu une anomalie allant de +1,5 à +2,5 °C. Cette anomalie a dépassé les +2,5°C sur les zones de Berkane et Oujda.

La même tendance a été observée au niveau de la température maximale moyenne qui, à son tour, a été supérieure à sa normale climatique sur tout le territoire national. Elle a en effet dépassé les 3°C sur la région de Marrakech-Safi, Souss-Massa, Laayoune-Sakia El Hamra, Chefchaouen, Tétouan, Guelmim Assa zag et Taourirt.

L’année civile a affiché un déficit pluviométrique de 27%

L’année 2022 représente la quatrième année consécutive déficitaire en pluviométrie. L’écart relatif par rapport à la normale des précipitations annuelles a avoisiné les -27%, d’après le rapport de la DGM. Les quatre dernières années (2019-2022) ont globalement affiché un déficit moyen d’environ 32%, le plus important depuis 1981.

Hormis les régions de Tanger, Al Hoceima, Taza et l’Est des reliefs de l’Atlas, le reste du territoire marocain a enregistré en 2022 un déficit pluviométrique allant de -10 à -50 % sur la rive méditerranéenne et les côtes atlantique au sud de Larache. Le déficit a dépassé les 80% sur la province de Guelmim-Oued Noun et le Nord de Laayoune Sakia El Hamra. Par contre l'extrême sud du pays, jusqu'à Guergarate et Dakhla, a été très bien arrosé et bien mieux que la normale.

Le déficit pluviométrique a marqué l’ensemble des mois de l’année 2022, à l’exception des mois de mars et de décembre. La DGM signale à cet égard que le Maroc a connu, durant le mois de mars, un excédent pluviométrique dépassant les 100% sur le nord-ouest du Royaume et sur les côtes atlantiques entre Agadir et Tiznit.

L’année agricole la plus sèche sur les quarante dernières années

Sur le front pluviométrique, la campagne agricole 2021-2022 (allant du 1er septembre au 31 août) a été extrêmement sèche, spécialement sur les phases critiques du cycle céréalier. Elle a été accompagnée d’une hausse exceptionnelle des températures, note la Direction générale de la météorologie.

Le Maroc a enregistré un cumul moyen national de l’ordre de 102 mm, présentant un déficit de 46% par rapport à sa normale climatique, calculée sur la période 1981-2010. L’année agricole 2022 se classe ainsi comme l’année la plus sèche durant au moins les 40 dernières années, selon la DGM.

La campagne agricole 2021-2022 s’est également distinguée par le retard des premières pluies significatives d’automne, lesquelles n’ont commencé que vers la troisième décade de novembre. "Les apports de ces pluies n’ont pas suffi pour contrebalancer la sécheresse prolongée qui a sévi du début décembre jusqu’à la troisième décade de février. Il a fallu attendre jusqu’au mois de mars qui fut le mois le plus pluvieux de cette campagne agricole", souligne le rapport.

Le déficit hydrique a intéressé la majorité du pays durant la campagne agricole 2021-2022, à l’exception de quelques provinces, notamment le Gharb, le Tangérois et Dakhla, où les valeurs enregistrées étaient proches de la normale.

L’écart relatif de ce déficit par rapport à sa normale climatique varie entre 10% et 50% dans la majorité des régions agricoles du pays. Le maximum du déficit hydrique, dépassant les 50%, a été enregistré sur le Rif, le Haut et Moyen Atlas et la partie continentale des provinces sahariennes et de l’Oriental.

25 évènements météorologiques extrêmes

Au total, 25 évènements météorologiques extrêmes, ayant fait l’objet de bulletins météorologiques d’alerte, se sont abattus sur le Maroc en 2022. Les fortes averses orageuses représentent 44% de l’ensemble de ces phénomènes, tandis que les vagues de chaleur, les chutes de neige et les vents forts en constituent respectivement 20%, 20% et 16%.

L’été 2022 a été marqué par des incendies de forêt parmi les plus ravageuses depuis une décennie, note la DGM. Vers la fin du mois d’août, la zone géographique séparant Dakhla et Guergarate a connu des averses orageuses ayant provoqué un ruissellement superficiel abondant et rapide sur une région couverte essentiellement de sable.

En octobre, la région de Bir Anzarane, située au sud-est de la ville de Dakhla, a connu la chute de grêlons. Ce phénomène survient rarement dans cette zone du Maroc, caractérisée par un climat saharien sec et chaud, lit-on encore dans le rapport.

Des modes de variabilité climatique qui ont influencé le climat du Maroc en 2022

L’année 2022 a été marquée, hormis quelques semaines, par un état positif de l’Oscillation Nord-atlantique (NOA) : un mode de variabilité climatique connu pour provoquer des variations significatives des températures, des précipitations et des vents dans de nombreuses régions du monde.

La prédominance du régime de temps NAO a eu un impact négatif sur la situation climatique au Maroc, explique la Direction générale de la météorologie.

Parallèlement, la phase de l’Oscillation Pacifique (PDO) était négative en 2022, ce qui a eu un impact sur les conditions météorologiques du Maroc, ajoute la même source.

L’Oscillation Pacifique (PDO) est un autre mode de variabilité climatique mais qui joue sur une plus longue période. Lors de sa phase positive, les températures de surface de la mer sont plus froides que la normale au centre-ouest du Pacifique Nord et plus chaudes le long de la côte nord-américaine. La phase négative présente une configuration inversée.

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