Après sa pire séance historique, l'action Crédit Suisse reprend des couleurs ce jeudi
Les investisseurs ont fait remonter en flèche le cours de l'action Crédit Suisse, après la bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de francs lancée par la Banque centrale au géant bancaire pour rassurer les marchés mondiaux.
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Le 16 mars 2023 à 11h25
Modifié le 16 mars 2023 à 15h48Les investisseurs ont fait remonter en flèche le cours de l'action Crédit Suisse, après la bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de francs lancée par la Banque centrale au géant bancaire pour rassurer les marchés mondiaux.
Jeudi 16 mars, à l'ouverture de la séance, le titre Crédit Suisse bondissait de plus de 30% dans un fort volume d'échanges.
La veille, le mercredi 15 mars, l'action avait essuyé la pire séance de son histoire après un vent de panique dû aux déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. L'action avait atteint son plus bas historique à 1,55 CHF.
Pour contenir le mouvement de panique, Crédit Suisse, qui fait partie du club très restreint des banques à préserver à tout prix de la faillite, a annoncé en pleine nuit en Europe qu'elle allait faire appel à la Banque centrale suisse pour emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) afin de "renforcer de manière préventive" ses liquidités.
Elle va également procéder à une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses.
Propos rassurants bien que tardifs
Plus tôt dans la soirée de mercredi, la Banque centrale et la Finma, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, avaient assuré que les finances de la banque étaient solides et répondaient aux stricts critères de la réglementation bancaire. La Banque centrale suisse s'était alors dite prête à laisser Crédit Suisse accéder à des liquidités "en cas de besoin".
Les deux régulateurs ont aussi estimé "qu'il n'existe aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse".
La Banque centrale et la Finma ont souligné que les banques suisses étaient soumises à des "exigences strictes en matière de fonds propres et de liquidités", estimant que Crédit Suisse "satisfait" ces exigences. Elles sont d'ailleurs plus élevées pour des banques comme Crédit Suisse, dans la mesure où il s'agit d'une banque dite d'importance "systémique".
Petite phrase grands effets
Tout a commencé mercredi matin (le 15 mars) avec une déclaration du président de la Banque nationale saoudienne. Cette dernière est le principal actionnaire de Crédit Suisse, depuis qu'elle est venue à son secours en novembre dernier, avec une participation de près de 10%.
Ammar al-Khudairy a déclaré que sa banque ne comptait "absolument pas" investir davantage au sein de Crédit Suisse, insistant sur le fait que le principal frein était réglementaire.
Un franchissement de seuil au-delà de 10% impliquerait d'obtenir l'aval de la Finma, le gendarme des marchés financiers en Suisse.
Bien qu'il se soit dit très satisfait du projet de restructuration de Crédit Suisse, ses propos ont déclenché un mouvement de panique sur le titre, dans un marché très inquiet des risques de contagion après la faillite de la banque américaine SVB.
L'action a perdu jusqu'à 30% de sa valeur durant la séance, touchant un nouveau point bas historique à 1,55 CHF, pour finalement clôturer en baisse de 24,24%. Il s'agit de la pire séance de son histoire, la chute étant encore plus marquée que lors des séances agitées de la crise financière de 2008.
Au-delà des Alpes
La chute de l'action de Crédit Suisse a déclenché des mouvements allant bien au-delà de la Bourse suisse. Le département au Trésor a dit surveiller la situation et être en contact avec ses homologues dans d'autres pays.
"Après la volatilité extrême du cours de l'action hier, les autorités suisses ont offert leur soutien. C'est un signal fort et important", a réagi Andreas Venditti, analyste chez Vontobel dans un commentaire de marché. "Nous espérons que ces mesures vont calmer les marchés et arrêter la spirale négative."
L'action a perdu plus de 87% de sa valeur depuis la faillite en mars 2021 de la société financière britannique Greensill, qui avait marqué le début d'une série de scandales ayant fragilisé la banque.
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Le 16 mars 2023 à 11h25
Modifié 16 mars 2023 à 15h48