Le nombre de médecins spécialisés en psychiatrie ne dépasse pas 121, dont 11 ayant pris leur service en 2021 et 15 en 2022, a relevé le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, dans sa réponse à une question orale au Parlement, sur la psychiatrie.

Le Maroc dispose à peine d’un psychiatre pour 100.000 habitants, alors que les moyennes mondiale et européenne sont respectivement de 1,7 et 9,4 psychiatres pour le même effectif, a-t-il ajouté.

Les capacités en lits psychiatriques ne sont pas non plus suffisantes pour répondre aux besoins de la population, d’autant que 20% de ces capacités sont limitées à cause des hospitalisations inadéquates, explique le ministre. Par hospitalisation inadéquate, il entend "l’admission de personnes pour des mobiles sociaux et humanitaires plutôt que pour des mobiles médicaux, et la prise en charge des patients qui présentaient des troubles mentaux mais dont l’état s’est stabilisé".

Le ministre a également relevé que le cadre juridique de la santé mentale "[n’était] plus adapté aux évolutions de la santé mentale et aux orientations du Programme national de la santé mentale et de l’Organisation mondiale de la santé".

Des programmes pour renforcer les soins de santé mentale

Afin de renforcer les soins de santé mentale et de s’attaquer aux failles constatées, le ministère de la Santé a annoncé une série de programmes. Il s’agit de :

- assurer l’approvisionnement adéquat et continu en médicaments des établissements d’urgence ;

- augmenter le nombre de psychiatres formés annuellement ;

- avancer vers l’adéquation du cadre légal de la profession de psychologue et de réaffecter les ressources humaines spécialisées en psychiatrie employées dans les établissements de santé ;

- poursuivre la mise en place des services psychiatriques intégrés dans les hôpitaux publics, la construction et l’équipement de trois hôpitaux de santé mentale à Agadir, Kénitra et Beni Mellal, avec 120 lits chacun, ainsi que la reconstruction de l’hôpital psychiatrique de Berrechid ;

- élaborer un plan national stratégique multisectoriel pour la santé mentale.

Ce plan prend en compte l’approche du genre et des droits humains, a expliqué Ait Taleb. Le ministère travaille également à l’élaboration d’un projet d’évaluation du système de santé mentale avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé, a-t-il conclu.